Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
27,500 bœufs, vaches et taureaux; 76,595 porcs;
36,143 veaux; 63,994 moutons et 2,798 chevaux!
Soit 207,o3o bêtes! Nouvelle preuve de la prospé-
rité des établissements de ce faubourg: en 1897,1e
total des bêtes abattues de ces cinq catégories était
de 64,823.
Le nombre des têtes de gros bétail sacrifiées à
l’alimentation a plus que doublé
à Cureghem depuis dix ans et
celui des porcs égorgés a presque
triplé. Les installations néces-
sitées par ce dernier développe-
ment peuvent être considérées
comme des modèles : la lumière
et l’air se répandent en abon-
dance dans la porcherie, où mille
compagnons du seul saint An-
toine sont parqués le jour de
marché dans les enclos métal-
liques; les tueries à porcs, très
spacieuses également, et où des
centaines d’appétissantes dé-
pouilles blanchâtres sont accro-
chées à des penderies perfec-
tionnées, sont aussi tout à l’éloge
de l’Administration prévoyante
de Cureghem; et nulle part, chose
certes à noter, ne règne l’odeur,
inséparable partout ailleurs, de
pareils milieux.
Poursuivant ma promenade en
zigzag, je m’arrête, un instant,
au seuil du « brûloir » à porcs, de nombreuses
triperies et boyauteries où se traitent toutes les
dépouilles de l’abattoir et enfin devant la loge
crématoire, où les viandes reconnues impropres
à la consommation, par les vigilants experts
vétérinaires placés sous le contrôle de l’Inspecteur
provincial de l’Etat, sont incinérées dans le four
Kori, installation unique dans le pays. Unimmense
cadavre de cheval allait être descendu dans le feu
ardent. Il y a encore un établissement pour le
traitement industriel du sang, un chenil modèle,
mais je ne puis tout décrire, et je m’en allais résolu
à clore mes observations, lorsqu’un nouvel aspect
inattendu me frappa : il était 4 heures et l’immense
hall du marché, complètement évacué, était livré
Frigorifiques
aux fontainiers, dirigeant sur le carreau où grouil-
laient tout à l’heure bêtes et gens, des gerbes d’eau
reflétant — la nature n’y met cependant pas de
malice — le rouge soleil couchant. Journée était
finie pour éleveurs et bouchers, joyeusement
répandus dans la ville, qui ne peut que se féliciter
de l’élément de prospérité que lui assure
« Cureghem », et finie aussi pour les êtres dont
beaucoup n’avaient même pu contempler le san-
glant crépuscule!
* *
En terminant, je me souviens avec à-propos, je
crois, de cette « considération » développée par la
Ligne belge de propagande pour
attirer les visiteurs étrangers
dans le pays, dans une pétition
adressée au Conseil communal
de Bruxelles : « La visite des
étrangers dans une ville constitue
une source de bénéfices pour
tout l’ensemble du commerce
local. L’hôtelier, en effet, n’est
qu’un simple intermédiaire. Tout
ce qu’il vend au vovageur il doit
l’acheter aux différentes branches
du commerce; et les commerces
qui alimentent un hôtel sont
légion. Nous n’insisterons pas sur
les sommes énormes laissées
chaque année par les étrangers
au commerce de Bruxelles. »
Deux fois, au moins, par se-
maine, les marchés de Cureghem
attirent dans la capitale des
milliers de provinciaux qui ne
sont ni végétariens (!) ni buveurs
d'eau, ni mélancoliques, et qui ont
de l’argent plein leur gousset...
Peut-être Anspach avait-il songé aussi à cette
autre conséquence d’intérêt public, de la « bonne
affaire », aujourd’hui complètement réalisée par
l’industrie privée.
Achille Chainaye.
LA PARTICIPATION HOLLANDAISE
On s’est mépris du tout au tout, l’autre jour,
quand le Comité de l’Exposition déclarait que la
décision de la Chambre hollandaise l’avait vive-
ment ému. Et nos confrères de la presse quoti-
dienne se sont tous également trompés en parlant
des incidents survenus chez nos frères d’Outre-
Moerdyck. Il ne s’agit pas de la participation offi-
cielle des Pays-Bas à notre World’s Fair. Cette
participation est acquise depuis longtemps et for-
mellement acquise.
Nous ne croyons pouvoir mieux faire, pour le
montrer de façon nette et décisive, que de donner
ici dans leur texte authentique les deux dépêches
suivantes :
Le 4 mai dernier, M. Davignon, ministre
des Affaires étrangères, adressait à M. Hubert,
ministre de l’Industrie et du Travail, une dépêche
ainsi conçue :
Ministère
DES
Affaires étrangères
Direction E.N° 2980
« Bruxelles, le 4 mai 1908.
» Monsieur le Ministre,
» J’ai l’honneur de vous transmettre sous ce pli
la copie d’une lettre par laquelle le Ministre du
Roi à La Haye m’annonce, d'après une commu-
nication officieuse de M. le Ministre des Affaires
étrangères, que le gouvernement des Pays-Bas a
décidé de participer officiellement à l’Exposition
de 1910, à la condition que les exposants de ce
pays soient autorisés à grouper leurs produits dans
un pavillon néerlandais.
» Il me serait agréable, Monsieur le Ministre,
de savoir s’il pourra être satisfait à la condition
mise par le Cabinet de La Haye à sa partici-
pation.
» (S.) DAVIGNON. »
A cette lettre était jointe la copie suivante de
notre Ministre à La Haye, M le baron Guil-
laume :
Légation de Belgique
N° 848/514
« La Haye, le 3o avril 1908.
» Monsieur le Ministre,
» Les Ministres, réunis en Conseil, ont décidé
hier la participation officielle des Pays-Bas à l’Ex-
position de Bruxelles en 1910, à la condition que
les exposants néerlandais soient autorisés à con-
centrer leurs produits dans un pavillon hol-
landais.
» La question d’argent avait fait hésiter le gou-
vernement de la Reine; il s’est décidé à faire un
sacrifice, mais il entend en profiter et ne pas laisser
disperser les produits nationaux.
» Je n’ai encore reçu aucune notification; c’est
M. le Ministre des Affaires étrangères qui vient de
me donner cette nouvelle, en ajoutant que le crédit
que l’on consacrerait à l’Exposition serait suffisant
pour faire très bien les choses.
» Veuillez agréer, etc...
» (S.) Guillaume. »
Il n’a donc pas été question à la Chambre
hollandaise — et c’est sur ce point que tout le monde
s’est également mépris — de la participation
officielle des Pays-Bas à l’Exposition Interna-
tionale et Universelle de Bruxelles. Cette parti-
cipation est acquise et formellement acquise.
Mais, en vue d’exécuter les engagements pris
par lui, le gouvernement de la Reine, voulant
faire les choses grandement, sollicitait de la
Chambre un crédit de 400,000 florins. Le gou-
vernement avait vu grand, trop grand, au gré des
membres de la Chambre, qui, vraisemblablement,
à l’exemple de nombre de députés d’autres pays
se trouvent atteints de mégalophobie. Le crédit
de 400,000 florins fut donc rejeté et il y eut
un moment d’émotion parmi ceux qui chez nous
accordent — et non sans raison — une importance
primordiale à la participation brillante de la
Hollande à l’Exposition de Bruxelles. Mais, on
s’en remit bien vite, quand on sut notamment
que nombre de députés, trouvant le crédit sollicité
exagéré, s’étaient déclarés prêts à voter un crédit de
3oo,ooo florins.
Au moment même, le gouvernement n’a pas
voulu consentir, mais il est dès à présent certain
que dans une occasion très prochaine la Chambre
hollandaise sera appelée à émettre un nouveau
vote à ce propos.
Et, chaque médaille n’a-t-elle pas son revers? La
décision prise par leur Chambre a suscité parmi
nos frères Bataves une émulation véritable, des
réunions, des meetings ont été tenus, et il y a tout
lieu d’espérer que le retentissement donné à ces
incidents fera plus grande et plus belle encore
qu’elle ne l’eût été la participation des Pays-Bas à
notre Exposition.
Tout est bien qui finit bien.