ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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140 L’EXPOSITION DE BRUXELLES celliste, talent élégiaque dont une tragédie musi- cale, Y ApoHonide, eut les honneurs d’une exécu- tion au théâtre grand-ducal de Carlsruhe, sous la direction de M. Félix Mottl; Adolphe Samuel, directeur du Conservatoire de Gand, qu’une œuvre symphonique et chorale de très noble allure, Chris- tus, a fait acclamer en Allemagne (1); Léon Dubois, aujourd’hui directeur de l’Ecole de musique de Louvain (2); Paul Gilson, sympho- niste remarquablement doué, qui s’est essayé dans VlEUXTEMPS les genres les plus divers et dont on peut attendre beau- coup (3); S. Du- puis, directeur pen- dant vingt-cinq ans de la célèbre cho- rale liégeoise la Lé- gia, fondateur des Nouveaux Concerts de cette ville, actuel- lement chef d’or- chestre à la Mon- naie, qui a fait ap- plaudir de belles pages symphoni- ques [Macbeth, etc.), un opéra-bouffe wallon et une cantate dramatique intéressante : la Mort de Caïn, Erasme Ravay, auteur de symphonies descriptives (Scènes hindoues, Symphonie libre, le Départ), d’un grand ouvrage draiHàfique encore inédit et de mélodies très appréciées. Combien d’autres encore, au talent plein de promesses, seraient à ajouter à cette liste déjà longue! Il y a là un ensemble tout à fait intéressant de personnalités qui témoignent de l’activité de notre école nationale contemporaine. Ceux qui la pré- cédèrent n’ont pas peut-être une physionomie aussi caractérisée, mais il y a parmi eux des noms qu’on ne peut oublier, encore qu’ils appartiennent par leur style à des écoles étrangères : tel le charmant compositeur, Anversois d’origine, Albert Grisar, qui, fixé à Paris sous l’Empire, reste un des màîtres les plus spirituels et les plus délicats de l’Opéra-Comique français; Etienne Soubre, qui (1) A. Samuel a écrit d’excellents ouvrages didactiques : solfèges, traité d'harmonie pratique. De ses sept symphonies une seule a été publiée. (2) Œuvres principales : le Mort, mimodrame ; Vite Vierge, drame lyrique; Smylis, ballet. (3) Œuvres principales : Francesca da Rimini, oratorio- dramatique ; Gens de Mer, drame lyrique en 2 actes ; Prinses Zonne Scliijii, opéra en 3 actes; RooversUefde, drame en I acte; la Mer, symphonie; diverses œuvres symphoniques (ouvertures, suites) et chorales. fut directeur du Conservatoire de Liége, auteur d’un opéra, Isoline, qui contient de belles pages; Karl Miry, le baron Limnander, dont les nom- breux opéras se rattachent à l’école d’Auber et de Meyerbeer; Ch.-L. Hanssens, chef d’orchestre remarquable, compositeur d’innombrables fan- taisies symphoniques sur les opéras célèbres du siècle dernier, auteur de messes, de ballets, d’ou- vertures très habilement écrites, mais sans origi- nalité personnelle; Edouard Lassen, qui fut maître de chapelle du grand-duc de Saxe-Weimar et qui s’est fait apprécier en Allemagne par des ouvrages dramatiques, des compositions symphoniques, des chœurs; François Riga, dont les compositions chorales ne sont pas sans valeur; Léon Van Ghe- luwe, qui fut directeur de 1’ Ecole de Bruges, auquel ses oratorios De Wind et Venise sauvée ont valu une certaine notoriété; Florimond Van Duyse, fils du célèbre poète flamand, connu surtout par ses travaux sur le folklore flamand, — son Neder- lansch Lied notamment est une œuvre capitale, à placer de pair avec les considérables livres que Böhme, etc., consacrèrent à la chanson populaire allemande, etc., etc. Nous devons nous borner à citer les plus mar- quants d’entre les musiciens qui se sont signalés depuis trois quarts de siècle, et qui à des titres divers ont contribué à établir la physionomie propre de l’école belge. Celle-ci, après un long sommeil et des tâtonnements bien naturels, semble enfin avoir repris conscience d’elle-même, et l’on peut envisager avec espoir et confiance l’avenir dont un si remarquable passé permet d’augurer très favorablement. Il est un autre domaine où les mu- siciens belges ont maintenu incontes- tablement une pri- mauté qu’aucun au- tre pays ne peut leur disputer : c’est celui de la virtuosité in- strumentale. Là ils sont restés maîtres et le premier rang sur Th. Radoux ils n’ont pas cessé d’occuper la scène du monde. Dès les premiers jouts de notre indépendance nationale, l’école belge du violon et du violoncelle se signala par des talents exceptionnels : il suffit de citer les noms de nos violonistes célèbres Charles de Bériot, Henri Vieuxtemps, Léonard, Jehin-Prume; ceux des violoncellistes François et Joseph Servais, Alexandre Batta; des grands virtuoses du piano Marie Pleyel, Auguste Dupont; du clarinettiste Blaes, de l’organiste Lemmens, pour évoquer l’écho des triomphales acclamations soulevées dans le monde entier par leur habileté exceptionnelle et le style original de leur interprétation. Les disciples de ces maîtres n’ont pas laissé déchoir le renom de l’école. Le grand violoniste Eugène Ysaye, son émule et les César Thomson, les Ovide Musin, les Marsick, les Debroux, les Parent, les Colyns, les Cornélis, etc.; les violoncellistes Adolphe Fischer, Gerardy,Elsa Rueg- ger, Henri Merck; le parfait maître du clavier Arthur Degreef ; les flûtis- tes Dumon, Antho- ny; le hautboïste Guillaume Guidé, actuellement direc- teur du théâtre de la Monnaie, qui a peuplé les orches- tres d’Europe et d’Amérique d’ins- c. Franck trumentistes recher- chés pour leur qualité du son; Alphonse Mailly, organiste impeccable dont les élèves sont répandus partout; innombrables sont les praticiens illustres ou distingués qui hier comme aujourd’hui attes- tent nos aptitudes tout à fait exceptionnelles dans l’art de l’interprétation Parmi nos chanteurs, — dont la gloire s’efface malheureusement avec trop de rapidité — il y eut au milieu du siècle dernier toute une pléiade d’artistes remarquables qui luttèrent de talent et de célébrité avec les étoiles du chant en Italie et en France : le Liégeois Masset; le baryton Agnesi (Agniez, de Druont), qui fut une des gloires de l’opéra italien à Paris; Mme Artôt Padilla, que toute l’Europe acclama; Marie Sasse, Marie Cabel, Bernardine Hamaekers, qui triomphèrent longtemps soit à l’Opéra, soit à l’Opéra-Comique ou au Théâtre Lyrique de Paris; citons enfin le ténor Ernest Van Dyck, l’incomparable interprète des rôles wagnériens, grand tragédien lyrique que les créations de Parsifal, de Lohengrin et de Tannhäuser au théâtre de Bayreuth ont placé tout au premier rang des artistes contemporains de la scène. Un tel ensemble d’œuvres et de virtuoses est la preuve irrécusable du développement énorme acquis par l’art musical dans notre pays. Comment ne pas espérer en présence de telles manifestations de l’exubérante activité de la nation !