ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES I39 sonnelle, étrangement nouvelle, hardie et originale, par des qualités de facture raffinée qui le révèlent de la lignée des grands contrapontistes wallons du XVIe siècle. Sa symphonie en ré, son quatuor, son quintette pour cordes et piano, ses admirables P. Gilson compositions pour orgue, ses poèmes symphoniques, ses grandes composi- tions religieuses ou profanes, Psyché, Rédemption, les Béatitudes, celles-ci encore teintées des traditions de Meyer- beer, forment un ensemble d’œuvres de la plus haute poésie et de la plus noble facture, qu’entoure aujour- d’hui de gloire l’admiration exaltée des jeunes générations. En France son action a été plus con- sidérable et plus immédiate. Toute la jeune école de compositeurs — en dépit de l’hostilité de l’en- seignement officiel — émane de lui et se rattache à son esthétique. Dans notre pays, ce n’est guère qu’après sa mort que son influence est devenue sensible, et il y a trouvé quelques disciples doués, parmi lesquels il convient de citer le Verviétois Guillaume Lekeu, mort à la fleur de l’âge, après avoir donné quelques œuvres symphoniques ou de musique de chambre qui révélaient d’exception- nelles aptitudes; M. Théo Ysaye, que ses œuvres orchestrales ont mis récemment en vedette; Albert Dupuis, né à Verviers, qui s’est essayé avec succès au théâtre (Bilitis, à Verviers; Jean Michel et Martille, au théâtre de la Monnaie); François Rasse, etc. Peter Benoît est d’essence plus populaire et son art plus franchement national. Tempérament puis- sant, nature expansive, volonté combative, ce fut en somme un tribun qui eut le don de deviner les aspirations du peuple des Flandres et le talent de donner à ces aspirations une expression lyrique pleine d’élan. Ses œuvres, dont aucune n’est indif- férente, encore qu’elles soient de valeur inégale, sont toutes remarquables par l’ampleur de la con- ception, par la franchise du jet mélodique, par l’élan et la fougue de la composition, en particu- lier ces grands oratorios profanes que Benoît écrivit sur des poèmes des poètes flamands Emma- nuel Hiel et Julius De Geyter, à la glorification de la patrie flamande, l’Escaut, la Lys, la Guerre, Lucifer, le Rhin, la Quadrilogie religieuse, Karel Van Gelderland, drame lyrique parlé, etc. Mais elles ont plutôt l’éloquence entraînante d’improvisa- tions dans lesquelles de géniales inven- tions, d’exquises et délicates beautés de détail n’empêchent pas le décousu de la forme de demeurer très sensible. C’est ce qui explique sans doute la froideur avec laquelle elles ont été générale- ment accueillies hors de nos fron- J. Blockx tières, où il n’y avait plus l’exalta- tion nationale pour les soutenir. En raison de cette exaltation même leur influence à l’intérieur a été, au contraire, décisive pendant près d’un quart de siècle. Par la séduction d’un esprit supérieurement cultivé et le rayonnement d’une personnalité éprise d’un bel idéal, Peter Benoît s’acquit d’ailleurs rapidement l’autorité d’un chef d’école, et il vit se former autour de lui un groupe ardent d’adeptes et de disciples, qui, avec des moyens inégaux et des talents divers, ont continué à s’inspirer étroitement des traditions lyriques du pays flamand. Il faut citer parmi les plus justement remarqués Gustave Huberti, aujour- d’hui directeur de l’Ecole de musique de Saint- Josse-ten-Noode, auteur de lieder charmants, d’une Symphonie funèbre, d’oratorios et de cantates d’une belle tenue musicale; Jan Blockx, directeur du Conservatoire d’Anvers, qui, après des essais heureux dans le domaine de la cantate, s’est fait une notoriété européenne par une série d’ouvrages dramatiques d’inspiration personnelle et de facture intéressante : Princesse d’Auberge, la Fiancée de la Mer, Uylenspiegel, Maître Martin, Baldie; Emile Mathieu, successivement directeur de l’Aca- démie de Louvain et du Conservatoire de Gand, auteur de Richilde et de l’Enfance de Roland, deux drames lyriques de haute visée représentés avec succès au théâtre de la Monnaie, auteur aussi de jolis poèmes descriptifs pour chœur et orchestre, le Hoyoux Freyhir; Jean Van den Eeden, d’ori- gine gantoise, directeur de l’Académie de musique de Mons, à qui l’on doit d’estimables compositions orchestrales d’ordre descriptif, un oratorio, Brutus, Em. Mathieu et un opéra, Numance, récemment exécuté à Anvers; Joseph Mertens, dont les opéras flamands Liederick et de Zwarte Kapitein eurent un certain succès en Hollande et en Allemagne; puis toute une série de petits maîtres dont les œuvres ne sont pas sans mérite : P. Demol, Henri Waelput, auteurs de symphonies, de concertos, d’œuvres chorales où il y a de l’inspiration et une belle technique; Mestdagh, directeur de l’Ecole de musique de Bruges, dont les lieder exquis ont été remarqués; Mortelmans, Lebrun, De Boeck, Keurvels, Roels, etc. Ils forment un groupe bien à part et nettement flamand. M. F.-A. Gevaert se rattache aussi à l’école flamande par ses origines. Mais les vicissitudes de sa carrière et le rôle tout à fait exceptionnel que lui assigne sa personnalité le classent à part. Né à Huysse, en Flandre (1828), après avoir remporté le prix de composition dit de Rome, il se fixe d’abord en Espagne, puis à Paris, où il ne tarde pas à prendre rang, vers le milieu du siècle der- nier, parmi les compositeurs dramatiques les plus fêtés. Georgette, le Billet de Marguerite, Quentin Durward, le Capitaine Henriot, les Lavandières de Santarem, le Diable au moulin, Château Trom- pette, joués avec succès à l’Opéra-Comique ou au théâtre Lyrique de Paris de i853 à 1864, attestent à la fois la fécondité et les ressources multiples d’un talent musical très souple et très fin, fortifié par le savoir technique. Ecrivant pour Paris, pour le public français, M. Gevaert, dans ses composi- tions théâtrales, ne s’écarte pas des traditions de l’école française, mais simultanément il écrit des chœurs pour voix d’hommes, et notamment sa célèbre cantate Jacques Van Artevelde, où l’élé- ment national et fla- mand s’accuse avec netteté. Puis la pro- duction paraît ar- rêtée et une trans- formation semble s’opérer en lui. Nommé directeur de la musique à l’Opéra de Paris pendant les derniè- res années de l’Em- pire, il y marque son passage par les soins exceptionnels donnés à l’exécu- L. Dubois tion musicale des ouvrages du répertoire remis à la scène sous sa haute direction. Les événements de 1870 l’ayant ramené en Belgique, il y succéda, en 1871, à F. Fétis, à la direction du Conservatoire royal de Bruxelles, qu’il réorganisa complètement et transforma en un institut de premier ordre avec la collaboration des professeurs qu’il appela à lui: Henri Vieuxtemps, Henri Wieniawski, Aug. Du- pont et Joseph Dupont, Ferd. Kufferath, Louis Brassin, A. Mailly, Huberti, Tinel, Eug. Ysaye, Thomson, Joseph Servais, Arthur De Greef, Camille Gurickx, Guidé, etc. Et depuis près de trente ans, dans les quatre concerts annuels orga- nisés et dirigés par lui, il donne d’incomparables exécutions des œuvres des grands maîtres. Aux travaux sur les anciens contrapontistes belges et sur la Renaissance qui depuis longtemps avaient fait connaître sa vaste et profonde érudition, il ajoute une admirable Histoire et théorie de la musique dans l’antiquité, qui renouvelle complète- ment la matière et imprime une impulsion nou- velle aux études sur l’art musical des Grecs et des Romains; puis il remanie de façon magistrale un Traité d’instrumentation (paru en 1864) qu’il com- plète par un Traité d’orchestration, et publie des éditions désormais classiques de Bach et de Gluck et, plus récemment, un Traité d’harmonie du plus haut intérêt. Si la notoriété qu’il s’est acquise de la sorte est universelle, l’influence qu’il a exercée par la hau- teur de ses vues et par son action personnelle sur tous ceux qui l’ont approché est un élément d’une inappréciable valeur dans l’essor que l’art musical atteint aujourd’hui dans notre pays. Bien d’autres maîtres de valeur sont à citer à côté de ces trois figures magistrales, mais qui se sont développés d’une façon plus indépendante : M. Edgard Tinel, di- recteur de l’Ecole de musique reli- gieuse de Malines, dont les oratorios Franciscus et Go- deliva ont été accla- més dans les deux mondes; Th. Ra. doux, directeur du Conservatoire de Edgard Tinel Liége, administra- teur remarquable et compositeur distingué, dont deux ouvrages drama- tiques, la Coupe enchantée et le Béarnais, ont été joués avec succès à Bruxelles et à Liége, sans parler de ses nombreux chœurs et de ses cantates de cir- constance; Franz Servais, fils aîné du grand violon-