ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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i38 L’EXPOSITION DE BRUXELLES carrosse magnifique, le châtelain et la châtelaine s'avancent à pas comptés désireux d’admirer cette explosion de la gaîté populaire. L’intérieur d’une demeure de paysan fruste et grossière, mais combien pittoresque, séduit aussi le peintre. Il a observé les physionomies placides des pay- sans flamands jouant ou fumant. Il les repro- duit avec un réalisme et, disons-le aussi, un souci d’art qui n’a jamais été égalé. Jordaens avait été le peintre ironique et moqueur des paysans, le pinceau délicat, l’œil clairvoyant de Teniers nous les rendent dans leur pittoresque saveur. Arthur De Rudder. LA MUSIQUE DEPUIS 1830 Compositeurs, virtuoses du chant, virtuoses de l’archet ou du clavier, instrumentistes en tout genre, théoriciens, musicographes, esthéticiens, dans tous les domaines qui se rattachent à la musique, les Belges ont marqué et ils continuent d’occuper dans le dévelop- pement de l’histoire de l’art musical moderne le rang éminent que surent y pren- dre leurs ancêtres les maîtres wallons et flamands, dans les évolutions de l’art mu- sical au moyen âge et à l’époque de la Renaissance. S’il n’a pas été donné à la Belgique indépendante de voir naître sur son sol un Mozart, un Beethoven, un Wagner, du moins peut-elle être fière du nombre excep- tionnel d’artistes en tout genre qu’elle a produits et dont quelques-uns, dans leur spécialité, ont joui ou jouissent encore d’une re- nommée universelle. Ce fut un mérite inappré- ciable des hommes d’État auxquels incomba la mis- sion d’organiser ce pays et d’affermir sa nationa- lité naissante, au lendemain d’un long siècle de bouleversements politiques, de l’avoir doté dès le début d’institutions susceptibles de ranimer les traditions d’un passé glorieux et de réveiller l’acti- vité artistique d’autrefois. La reconstitution de l’ancienne école de musique de Bruxelles et sa transformation en Conservatoire royal (I832) sous la direction d’un musicien haute- ment érudit et justement célèbre par ses travaux théoriques et historiques, François Fétis; la réor- ganisation des Conservatoires de Gand et de Liège, déjà existants sous le régime hollandais, et l’exten- sion donnée à leur programme d’ensei- gnement; la créa- tion successive d’in- nombrables écoles de musique dans tous les centres les plus importants de la province : An- vers, Mons, Tour- nai, Bruges, Ver- viers, Ostende, Malines, Courtrai, etc. ; les encourage- ments donnés aux jeunes talents; la faveur royale répandue sur tous ceux qui se distin- guaient par des dons naturels ou une virtuosité acquise; l’institution des grands concours de com- position musicale (1841) à l’imitation de ce qui exis- tait depuis longtemps en France; l’appui accordé dans un but à la fois politique et national à la diffu- sion du chant choral; les concours de tout genre fondés pour stimuler la pratique et la culture de l’art musical dans toutes les classes; tout un ensemble de mesures intelligemment comprises et coor- CONSERVATOIRE DE BRUXELLES données méthodiquement contribua à hâter la renaissance d’un art autrefois florissant aux Pays- Bas et qui, depuis un siècle, était tombé dans la plus lamentable décadence. Non pas que l’art musical y ait jamais été délaissé complètement. La chaîne est ininter- rompue qui conduit des premiers harmonistes et maîtres de la polyphonie vocale au moyen âge, Hucbald, Dufay, Okeghem, Josquin de Prés, Tinctoris, Binchois, Gombert, Adrien Willaert, Cyprien de Rore jusqu’au grand contrapontiste du XVIe siècle Roland de Lassus, et de celui-ci par l’intermédiaire de ses disciples et successeurs Jaco- bus Lemaître, Henri Dumont, J.-N. Hamal jus- qu’à Grétry, le créateur de l’opéra-comique fran- çais, dont l’œuvre, en dépit des influences italiennes subies, reste si foncièrement empreinte des saveurs mélodiques du terroir liégeois. Le sol belge, et particulièrement le sol wallon, fut toujours très propice à l’éclosion des talents musicaux. Seule- ment ceux-ci ne trouvant pas au pays natal l’occa- sion de se développer et de prospérer, c’est à l’étran- ger généralement que se dépensa leur activité. Il fallait, pour ranimer le sens artistique dans le pays, reconstituer l'unité de la méthode d’enseignement et raviver ainsi le sentiment d’une communauté de tendances et d’aspirations. C’est l’inappréciable mérite des fondateurs de l’Etat belge de l’avoir compris. Rendons-leur cette justice. Leur œuvre a été continuée dans le même esprit par leurs successeurs, et c’est ainsi que la Belgique est aujourd’hui, par le nombre de ses institutions d’enseignement ou de pratique musicale — conservatoires, écoles, sociétés chorales ou instru- mentales, concerts symphoniques, théâtres lyri- ques — le pays d’Europe où la culture de l’art musical est le plus développée. Comparativement à son étendue et à sa popula- tion, c’est aussi le pays qui produit actuellement le plus de chanteurs et d’in- strumentistes. Il n’est pas une partie du monde où l’on ne rencontre des musi- ciens belges, et partout ils occupent une place distin- guée soit dans l’enseigne- ment, soit dans les orches- tres, soit dans les institu- tions de concerts et les théâ- tres. Dans le pays même, le nombre sans cesse croissant d’élèves qui suivent actuel- lement les cours des quatre Conservatoires royaux de Bruxelles, de Liège, de Gand et d’Anvers, et ceux des écoles de musique fon- dées par l’Etat ou les com- munes dans tous les centres un peu importants de la province, attestent l’inten- sité du mouvement qui peu à peu tend à rendre aux musiciens belges le rang éminent qu’ils avaient occupé avant le XVIIe siècle sur la scène du monde musical. Si dans le domaine de la composition instru- mentale et lyrique il ne leur a pas été donné jus- qu’ici de se dégager complètement des influences étrangères, — italo-françaises ou germaniques — alternativement dominantes, du moins la physio- nomie autonome de l’Ecole s’affirme-t-elle avec une netteté toujours plus accusée. Trois noms se détachent avec un éclat exceptionnel dans l’histoire de cette renaissance : César Franck, Peter Benoît et F.-A. Gevaert. Des trois, le premier est celui dont l’action a été jusqu’en ces derniè- res années la moins directe sur le déve- loppement de notre art national. Ayant vécu et étant mort à Paris, méconnu là-bas et parfaite- ment inconnu dans son pays d’origine, il n’a guère eu de contact avec celui-ci qu’en de rares sé- jours et pendant sa première jeunesse P. Benoît passée à Liége, sa villeynatale. Il est bien des nôtres cependant; car rien ne le rattache à l’école française, au foyer de laquelle il se déve- loppa, et si son œuvre trahit l’étude attentive de Bach et de Wagner, elle reste cependant bien per-