Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
Søgning i bogen
Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.
Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.
Digitaliseret bog
Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.
L’EXPOSITION DE BRUXELLES
attachés au laboratoire se livrent à d'autres obser-
vations encore. C’est ainsi qu’ils contrôlaient
notamment la marche d’un appareil électrique
destiné à un moteur de motocyclette.
*
* *
A présent que nous avons donné une idée
approximative du travail préliminaire à la fabri-
cation courante, pénétrons dans les ateliers où les
ouvriers servent les outils, s’ « automatisant » en
quelque sorte. Car c’est un des avantages de ce
machinisme à outrance de ne pas exiger pour
l’exécution un personnel ouvrier qui ne comprenne
que les spécialistes. A la forge, par exemple, où
vingt-six marteaux-pilons, de pesées différentes, et
six marteaux Bradeley compriment des masses
d’acier incandescentes, l’ébauche d’une carcasse
de pistolet Browning s’obtient par une série
d’estampages qui modifient successivement le
petit lingot de métal en une forme dans laquelle
on reconnaît parfaitement l’objet qui sera bientôt
« mécanisé. » Les matrices que l’on peut com-
parer à un fer à galettes simplifient singulièrement
l’ouvrage du forgeron.
Mais nous avons hâte de contempler le hall
principal, recouvrant de ses toitures vitrées
dix mille mètres carrés et réservé à la fabrication
des armes. Quel spectacle prodigieux d’immensité
et d’activité méthodique ! Quelle forêt d’arbres de
transmission, de poulies et de courroies en mou-
vement ! Quelle fourmilière aussi de travailleurs,
parmi lesquels les femmes, coquettes comme
toutes les ouvrières liégeoises, forment la grande
majorité. Les dimensions de cet atelier empli de
machines disposées en rangs sont telles que dans
les lointains enveloppés de buée, on ne pourrait
reconnaître les ouvriers debout auprès de leurs
outils.
Nous avions vu une carcasse de pistolet Brow-
ning au sortir des mâchoires du marteau-pilon.
On nous montra comment les nombreuses
machines nécessaires à sa transformation com-
plète en font finalement l’organe d’armurière
— véritable dentelle d’acier — prêt à être emboîté
avec la glissière, l’autre partie du Browning. Rien
que cette carcasse requiert quatre-vingt-cinq
opérations et l’emploi de cent cinq machines
Hall de l’Automobile — Machine
différentes. On peut dire que dans la confection
complète du Browning, seul le quadrillé tracé
sur les plaquettes en corne de la crosse est
effectué « à la main ».
On aura compris que ce système de fabrication
qui permet F « interchangeabilité » de toutes les
pièces et l’extrême division du travail doivent
assurer une production aussi énorme que remar-
quable par la qualité. En effet, « Herstal » peut
fournir en dix heures de travail 5oo fusils de
guerre, a5o fusils
de chasse, i5o ca-
rabines, 700 pisto-
lets Browning et 100
fusils automatiques
de-chasse du même
inventeur. N’aban-
donnons pas ce cha-
pitre sans donner
les chiffres de pro-
duction journalière
pour les autres di-
visions, dont nous
parcourrons bien-
tôt les ateliers, non
moins intéressants :
125 bicyclettes, 20
motocyclettes, une
quantité à peu près
égale de machines
mono - cylindriques
et de motos à deux
vitesses, modèle de
DEPARTEMENT DE I-’AUTOMOBILE ----ESSAI DES MOTEURS
1909, 100,000 nip-
ples, rayons de bicyclettes, des quantités énormes
de sparklets et enfin 225,000 cartouches à douilles
métalliques. En travaillant jour et nuit « Herstal »
peut fabriquer 400,000 cartouches en vingt-quatre
heures.
C’est à ces extensions industrielles que la « Fa-
brique nationale d’armes de guerre » doit l’accen-
tuation continuelle de sa prospérité. Un regard
sur le passé prouve combien ses dirigeants eurent
raison de décider ses adjonctions : en effet, en
1895, après la fourniture des fusils au Brésil,
l’activité d’ « Herstal » se réduisit à l’état de
fantôme : 275 ouvriers y étaient encore occupés.
Aujourd’hui, les 3,000 travailleurs ne suffisent
plus à la besogne à accomplir. Déjà la direction
possède des ordres en carnet pour faire fonc-
tionner l’usine pendant toute l’année 1909. Des
agrandissements de locaux sont en voie d’exé-
cution et d’autres vont être entrepris. C’est le
triomphe de l’intel-
ligence et du ma-
chinisme dans l’in-
dustrie de précision.
* *
J’aurais sans
doute continué à
rêver aux résultats
fantastiques réalisés
par la colossale usi-
ne, créée en plein
quartier des anciens
armuriers travail-
lant «en chambre»,
si l’heure ne m’a-
vait engagé à ne pas
abuser des instants
que voulaient bien
me consacrer M.
Michel, le très ai-
mable chef du se-
crétariat de la « Fa-
brique nationale
d’armes de guerre ». Midi, en effet, approchait
déjà : entre les rangs des machines et des tra-
vailleurs circulaient des wagonnets apportant,
dans des récipients variés, l’eau chaude à l’aide
de laquelle les ouvriers et les ouvrières qui « res-
taient » allaient se faire du café. A 10 heures et
à 4 heures, dans tous les ateliers, les travailleurs
qui ont à ce moment dix minutes de repos, peu-
vent se procurer, pour le même usage, de l’eau
bouillante aux étuves établies à cet effet par
la direction. Celle-ci a donc respecté les usages
liégeois.
Nous nous hâtons donc dans notre visite de cette
cité du travail. Dans le hall de la confection des
bicyclettes, où énormément d’ouvriers sont égale-
ment occupés, des milliers de cadres et de roues sont
appendus aux charpentes de la toiture, prêts à être
assemblés. Le département de l’automobile pro-
duit aussi grande impression. Son personnel est
formé de travailleurs d’élite. Les pièces qu’on v
manie étant généralement lourdes, aucune femme
n’est employée dans cette division. Je ne vous par-
lerai pas du travail mécanique qui s’y accomplit,
au moyen aussi d’innombrables machines, il est
rigoureusement du même principe que celui
adopté pour la confection des armes. On cherche-
rait en vain, me disait-on, une lime dans ces
immenses ateliers d’une production aussi intense !
J’examine plusieurs pièces d’automobile, notam-
ment un moteur, une boîte de changement de
vitesse et un « pont arrière » dont les qualités
étonnantes de construction s’imposent même à un
profane. Non satisfaite des fournitures de « carter »
de moteurs — les boites — pour lesquelles la
« Fabrique nationale » recourait à des fondeurs de
la ville, cette société installa une vaste fonderie;
depuis, l’équipe d’ « Herstal » produit cette pièce
à la perfection.
A ces quelques notes, qui prouveront sans doute
les soins apportés dans cette usine à la confection
des automobiles, j’ajouterai que les moteurs
subissent un long fonctionnement d’essai avant
d’être montés dans les machines. C’est à la perfec-
tion mécanique et au fini extrême qu’il faut attri-
buer le roulement silencieux et moelleux des autos
fabriqués à « Herstal ». Je me dispenserai de
signaler les spécimens de voitures auxquels la
« Fabrique nationale » a attaché sa marque, elles
sont assez connues.
*
Enfin, il est encore un département fort impor-
tant dans cet ensemble industriel formidable, c’est
celui de la cartoucherie, mis en évidence par
l’obtention de la commande de vingt-cinq millions
de cartouches pour la Serbie. Nul atelier en
Europe ne doit être mieux à même d’exécuter un
« tel ordre ». Combien sont curieuses certaines de ces