Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
i53
MALINES
L’histoire de Malines, son passé dramatique et
mouvementé, sa splendeur et sa décadence, ses
développements successifs, ses transformations
apparaissent aux yeux du chercheur dans des
archives inventoriées avec un ordre et une clarté
admirables. L’estimable conservateur actuel,
M. V. Hermans, nous a indiqué, dans une note
succincte, les richesses contenues dans ce précieux
dépôt, classé par M.Gachard parmi les plus remar-
quables du pays.
Malines fut évangélisé au VIIIe siècle par saint
Rumold. On ne possède que très peu d’indications
sur ses origines. Les pièces les plus anciennes des
Cathédrale Saint-Rombaut
archives communales sont datées du commence-
ment du XIIIe siècle. On doit donc attacher peu
d’importance aux récits que des chroniqueurs ont
écrits à la légère, sans documents, sur tous les faits
antérieurs à cette époque.
L’histoire proprement dite de Malines commence
avec les Berthoud, qui contribuèrent si largement,
au XIIIe et au XIVe siècle, à la prospérité de la
ville fondée sur les rives de la Dyle par saint Ru-
mold dans les marais ou grands prés (Maginloon).
Les archives renferment toute une série de lettres
patentes par lesquelles les premiers seigneurs de
Malines concèdent de nombreux avantages aux
habitants. L’une d’elles, datée du 27 août 1295 et
portant la signature de Jean Berthoud, seigneur
de Berlaer, et de Jean Berthoud, seigneur de
Neckerspoel, prend des mesures sévères contre les
exactions dont les fabricants de drap avaient à se
plaindre de la part des Toscans, des Lombards et
des Juifs qui s’étaient fixés aux abords de la
ville.
M. Hermans, dans la note dont nous parlons
plus haut, nous renseigne ensuite une charte du
i3 décembre i3oi, par laquelle le duc de Brabant,
Jean II, et Jean Berthoud garantissent à perpétuité
(ten eeuwigen dage) aux Malinois toutes les fran-
chises et privilèges qui leur avaient été accordés
ou promis au cours des siècles passés. Cette
charte, que l’on peut appeler le Palladium de nos
libertés, fut confirmée sous serment le 21 mars i38q
par Philippe le Hardi, le 8 octobre 1419 par Phi-
lippe le Bon, le 3 juillet 1467 par Charles le Témé-
raire, le 25 juin 1477 par Marie de Bourgogne, le
27 mars 1495 par Philippe le Beau,le 5 février i5i5
par Charles-Quint, le 3i décembre i556 par Phi-
lippe II, le 25 août i5g8 par l’archiduc Albert, au
nom de l’archiduchesse Isabelle.
Et ainsi l’on voit surgir autour de ce vénérable
document toute l’histoire de Malines pendant les
plus grands règnes qui ont illustré nos annales
nationales.
A la fin du XVe siècle, nous trouvons une
marque spéciale de la bienveillance dont Malines
jouissait auprès de ses souverains. Frédéric III,
dans des lettres patentes, datées de Lintz, le 10 jan-
vier 1490, veut récompenser les « multiples services
en biens et en sang de ses braves et fidèles sujets »,
et élève le pays et la ville de Malines au rang de
comté, lui accordant le droit
sans cesse ballottée
d’unir les armes impériales aux
siennes. Depuis cette époque
Malines porte sur son blason
l'aigle noir aux ailes déployées
sur bouclier d’or.
On suit avec un intérêt qui
ne se dément pas un instant
l’énumération que M. Her-
mans fait des superbes pièces
qui forment pour la ville de
Malines un trésor d’une inap-
préciable richesse.
Ces archives, qui sont pres-
que toutes écrites sur parche-
min et dont la plupart sont
encore pourvues de leurs
sceaux, partent de la première
moitié du XIIIe siècle et vont
jusqu’à la fin du XVIIIe.
De la première période de
l’histoire de Malines, c’est-à-
dire de 1242 à i36g, pendant
laquelle la Principauté fut
entre les Princes-Evêques de
Liege, les ducs de Brabant, les comtes de Hainaut
et de Flandre, jusqu’à ce qu’enfin elle tomba aux
mains de Philippe le Hardi, il existe encore cent
cinquante-trois documents.
A la mort de Marie de Bourgogne, survenue le
28 mars 1482, la Maison de Bourgogne disparaît
de l’histoire et la Principauté de Malines passe
sous la domination de l’Au-
triche. De cette période jusqu’à
la fin du XVIIIe siècle les
archives possèdent six cent
quatre-vingt-dix-huit docu-
ments, dont trois cent vingt-
quatre ont trait à la Maison
de Bourgogne, trois cent trente
à la période espagnole et qua-
rante-quatre au gouvernement
autrichien.
Pour donner à ses lecteurs
une idée de la sollicitude avec
laquelle les autorités mali-
noises veillèrent, depuis la
seconde moitié du XVe siècle,
à la conservation de ces tré-
sors, M. Hermans les conduit
dans la salle voûtée du Beijaard
(le carillon), autrement dé-
nommée den thoren (la tour).
Les archives dont nous venons
de parler sont enfermées dans
une ancienne armoire à qua-
tre panneaux munis chacun d’un verrou et d’une
double serrure. De sorte que pour l’ouvrir et la
refermer il ne fallait pas moins de huit clefs con-
fiées, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, au bourg-
mestre, au premier échevin, au plus ancien juré
de la « poorterij », au plus ancien doyen des corpo-
rations. La présence de quatre personnes était donc
nécessaire pourla levée d’un document quelconque.
En vertu d’une ordonnance du Magistrat, datée
du 7 novembre 1702, toutes les pièces furent trans-
crites sur parchemin et réunies avec des fac-similé
des sceaux dans six registres grand in-40 dorés sur
tranches et auxquels on a donné, à raison de la
teinte de leur couverture, le nom de Livres Rouges
(Roodboeken).
Avant de quitter cette place, M. Hermans nous
convie à jeter un regard sur un coffre muni d’une
garniture en fer et de cinq cadenas. A quel usage
a-t-il servi? Si nous ouvrons les comptes de la ville
de l’an 1572, nous y verrons que le 22 août, sur
l’ordre du Magistrat, tout le service de table de la
ville, en argent et en vermeil, fut transporté à
Anvers pour y être vendu publiquement. Ainsi
disparaît la légende que cette caisse aurait servi
d’asile au plus ancien bourgeois de Malines,
prétendument capturé sur les Anversois, le coffre
étant âgé de soixante-seize ans de plus que le
célèbre Joppa Signoorke.
En quittant cette pièce, nous aboutissons par un
escalier en pierre à une salle voûtée et bien éclairée
appelée la Chapelle, parce que les conseillers,
jusqu’à la fin du XVe siècle, avaient coutume d’y
entendre la messe avant de se rendre à leurs occu-
pations. Tout le long des parois sont rangées des
boîtes garnies d’archives projetant un jour lumi-
neux sur l’administration du Magistrat jusqu’à la
Révolution française. C’est une curieuse accumu-
lation de notes et d’indications sur les églises et les
couvents, sur les bâtiments de la ville; sur les
habitations des seigneurs, des gildes et des métiers;
les ponts, les rivières et les rivelets ; les remparts,
les fortifications et les chemins; les autorités
locales, les écoles supérieures, moyennes et de
pauvres; la bienfaisance et les hospices; l’in-
dustrie, le commerce et l’agriculture. On y trouve
des détails circonstanciés sur les famines et les
maladies; sur les cortèges historiques, les Joyeuses
Entrées, les inaugurations et les fêtes.
LeS QUAIS DE LA DYLE
Elle revit devant vous l’histoire du tir à la
perche, du tir au berceau, de la grande et de la
petite arbalète; des gildes d’arquebusiers et d’escri-