Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
meurs. Toute la vie, toute l’organisation des métiers
vous est esquissée; vous revoyez en esprit les anciens
boulangers, bouchers, brasseurs, poissonniers, dra-
Pokte de Bruxelles
piers, tailleurs, fripiers, fabricants de bas,
cordonniers, chapeliers, barbiers, chirurgiens,
perruquiers, tapissiers, teinturiers, passementiers,
charpentiers, couvreurs, menuisiers, tonneliers,
forgerons, chaudronniers, couteliers, ferblantiers,
peintres et sculpteurs, vitriers, tisserands, bateliers,
brouetteurs, portefaix, vanniers, jardiniers, etc.
Sans parler de quatorze cents lettres formant la
correspondance du Magistrat avec les souverains.
Tout près des Archives ou ci-devant palais du
Grand Conseil nous trouvons la Grand’Place, qui
est le vrai foyer de la vie publique malinoise et qui
mérite encore le nom de Forum Machliniense
qu’on lui donnait au XIIIe siècle. A l’entrée de ce
rectangle irrégulièrement coupé et bordé de
constructions anciennes, dont la restauration a
donné lieu dans le monde des archéologues à de
vives et justes critiques, nous apercevons l’Hôtel
de ville, qui, à défaut d’originalité, a cependant le
mérite de l’ancienneté. A le voir du dehors, on ne
soupçonnerait jamais qu’il abrite les services
communaux depuis i383. Antérieurement a cette
époque, le corps de logis principal portait le nom
de Beyaert et il ne manquait ni de style ni d’élé-
gance. On eut en 1715 la malencontreuse idée de
lui faire des transformations que l’on s’efforce de
corriger aujourd’hui.
Au centre de la Grand’Place on a fiché la
statue de Marguerite d’Autriche. Quand donc se
décidera-t-on à expulser de là cette prétendue
oeuvre d’art indigne de la grande mémoire qu’elle
prétend glorifier? La Gouvernante des Pays-Bas
méritait mieux que cet hommage atrocement
banal. L’auteur de cette œuvre inepte, au lieu de
faire revivre la « gente Margot », la poète, l’artiste,
dont la Cour brillante attirait à .Malines toutes les
illustrations du temps, semble s’être inspiré plutôt
de quelque lourde et opaque matrone romaine. Il
y a soixante ans qu’elle déshonore le Forum
Machliniense. A quand son déboulonnement?
L’événement serait salué avec joie par quiconque
possède une notion de statuaire et de scul-
pture.
Bientôt la Grand’Place possédera un monument
dont les habitants pourront être fiers. Les anciennes
Halles, qui servaient de lieu de réunion aux ser-
ments et aux corps de métier, représentants d’in-
dustries puissantes et prospères et qui remontaient
à i3ii, vont être reconstruites entièrement; il va
renaître de ses ruines le joyau architectural dû à
Rombaut Keldermans, le génial architecte de tant
de constructions remarquables de la Belgique. Les
Halles seront appropriées à l’installation d’un
nouvel Hôtel des Fostes réclamé depuis long-
temps par les Malinois.
Nous ne nous arrêterons
pas longtemps au Musée com-
munal, qui présente un intérêt
exclusivement local, et nous
nous dirigerons, par la rue
de Beffer, où nous remarquons
en passant la plaque commé-
morative apposée à la maison
où Frédéric de Mérode mou-
rut en i83o, vers le palais
de Justice, qui est incontesta-
blement le plus beau monu-
ment dont Malines peut se
réclamer vis-à-vis de l’étran-
ger.
Nousen empruntons la mo-
nographie à Malines jadis et
aujourd’hui, une publication
dont toute la presse belge s’est
complue à vanter la merveil-
leuse ordonnance :
« Marguerite d’Autriche,
douairière de Philibert de
Savoie, gouvernante des Pays-Bas, vint s’ins-
taller, en iSoy, dans l’ancienne habitation où Mar-
guerite d’York était morte en i5o3, derrière le
chœur de l’ancienne église des SS. Pierre et
Paul. Cette demeure ne convenant guère à la
gouvernante pour y établir sa cour, le Magistrat
de la ville s’empressa d’acquérir les maisons
voisines et fit élever en leur place les constructions
que nous y admirons encore aujourd’hui.
» Le Magistrat, qui avait si bien abouti dans ses
démarches lorsqu’il s’était agi d’établir le siège du
Parlement, mieux connu sous le nom de Grand-
Conseil, fit des sacrifices extraordinaires pour offrir
à la tante de Charles-Quint une résidence digne
d’elle. Marguerite, toute occupée de la construction
de l’église de Brou, qu’elle faisait élever près Bourg
en Bresse, d’après l’archiduc Philibert, son défunt
époux, ne put contribuer elle-même que pour
une part fort minime dans les dépenses. Le bâti-
ment d’entrée de ce palais est la première construc-
tion de la Renaissance élevée en Belgique. Le vieux
Louvre ne fut bâti qu’en 1546 et François Ier n a
commencé le château de_.Chambord qu en 1526,
tandis que l’aile du palais que nous signalons
date de 1517.
» L’entrée principale de la demeure princière fut
faite du côté de la rue de
l’Empereur; là aussi se trou-
vaient les salles de réception.
» Cette nouveauté était
due, sans doute, à l’archidu-
chesse Marguerite, qui avait
conservé de sa résidence en
Savoie, aux portes d’Italie,des
souvenirs artistiques qu’elle
cherchait à réaliser ici. Elle
trouva dans Rombaut Kelder-
mans, l’artiste hors ligne,
l’architecte incomparable. Il
y bâtit simultanément une
aile dans son style à lui et
une autre d’après le goût nou-
veau. Et dans cette dernière
encore — nous voulons par-
ler du bâtiment d’entrée —
on voit très bien l’influence
des traditions ogivales. Kel-
dermans, pénétré de cet art
ancien, n’a pu s’empêcher
de le fusionner avec l’art nouveau. En le faisant
il s’est rendu sans doute aux désirs de la princesse,
car en 1529 nous le voyons produire le modèle du
nouveau palais que la ville voulait bâtir pour le
Grand-Conseil. On préférait ici le vieux style, qui
était du reste plus conforme au goût de Kelder-
mans lui-même.
» Dès i5io, Marguerite put prendre possession
des parties nouvelles de sa demeure, formant l’angle
de la rue Vooght. Cette même année, la Ville
achète encore deux maisons, et les travaux conti-
nuent activement pendant une quinzaine d’années.
» C’est donc ici que, de I5o7 à i53o, s’est écou-
lée cette vie à la fois si pittoresque et si agitée de
« cette tante de Charles-Quint, plus grande par les
» dons du cœur, de l’intelligence et de l’imagina-
» tion que par ceux du rang et de la naissance,
» cette femme incomparable, qui réunit dans sa
» riche et étonnante organisation toutes les quali-
» tés et toutes les vertus dont une seule aurait pu
» suffire à l’illustration d’une grande princesse ».
» Enfin, ce vieux palais nous rappelle les der-
nières années de la fille de Maximilien, alors que
ses cinquante ans, la perte de sa beauté, de sa
ligueur, de sa pétulante vivacité l’accablaient de
tristesse et d’ennui; alors que sentant la mort venir
elle manda à Charles V, la veille de son trépas :
« Monseigneur, l’heure est venue que je ne puis
» plus escrire de ma main, car je me trouve en
» telle indisposition que je ne doubte ma vie être
» briefve, pourveue et reposée de ma conscience et
» de tout résolue à recevoir ce qu’il plaira à Dieu
» de m’envoyer, sans regret quelconque. »
» L’archiduchesse mourut le 3o novembre i53o,
des suites d’une tumeur à la jambe gauche dont
elle souffrait depuis une dizaine d’années.
» Marguerite d’Autriche étant décédée, son
hôtel passa à sa famille. Ce fut en cette qualité
que la reine Marie de Hongrie, sœur de Charles V,
qui avait succédé à sa tante dans le gouvernement
de nos provinces, vendit la propriété de l’Hôtel de
Savoie à la ville de Malines. La quittance donnée
par Marie de Hongrie est datée de Saint-Omer le
VIJe jour de mars quinze cent quarante-six (en nou-
veau style 1247). Depuis longtemps déjà, l’an-
cienne Maison échevinale, transformée en palais
du Grand-Conseil, ne répondait plus à la dignité
de ce corps illustre. Ce fut en vue d’approprier
l’habitation de Marguerite à l’usage du Parlement
que la Ville en fit l’acquisition. La condition en
fut expressément stipulée dans l’acte de vente.
» Cette appropriation ne se fit pourtant pas et,
quelques années après, l’Hôtel de Savoie reçut une
destination toute différente. Le 12 mai i55g parut
la fameuse bulle du pape Paul IV, portant érec-
Le Mont-De-Piété
tion de quinze nouveaux évêchés aux Pays-Bas.
L’église de Saint-Rombaut devint alors cathédrale
métropolitaine et fut investie de la primatie de