Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
par les journaux. Nous ne crovons mieux faire que
d’en reproduire la teneur :
« Le travail comporte la construction d’un
portique devant les pignons des grands halls au
passage vers l’avenue de Tervueren, portique qui
se reliera par une partie oblique aux piliers de
l’angle de l’arcade triomphale. Le portique, d’ordre
dorique, d’allure monumentale, fait partie d’un
vaste ensemble architectural créé pour décorer le
palais et le parc du Cinquantenaire.
» Il comprend un motif central très important qui
n’aura pas moins de vingt mètres de hauteur. Dans
la partie oblique, une entrée sera ménagée vers les
galeries circulaires, qui servent actuellement de
musées. L’ensemble décoratif sera construit en
pierre bleue, comme l’a été l’arcade elle-même.
» Le travail sera très prochainement entamé.
On commencera par enlever les pignons et les
charpentes pour l’élargissement du passage vers
Tervueren et pour le dégagement de l’arcade. Les
pignons des halls, qui produisaient un si déplorable
effet, seroht évidemment replacés derrière le por-
tique, afin de fermer les halls. Cette partie du
travail exigera une dépense assez considérable,
Dresse, PAH L’a^chiTecTe SOUSSIGNE
TÀRI5 LE OCTOBRJL 1900
EnTrÉe. Principale ,
Grand hald vîtrb
ENTREE DUMUSEE
ARCADE
lons de droite et de gauche, de véritables monu-
ments présentant un caractère architectural. Dès
maintenant, on peut à l’est du pavillon de droite
juger de l’avancement des travaux.
Ces vastes édifices contiendront les collections
artistiques, logées aujourd’hui à l’étroit dans le
pavillon de gauche et son annexe : musée des
échanges, bibliothèque d’art, musée d’antiquités,
de céramiques, de tapisseries anciennes, de den-
telles, de carrosseries, etc.
Au lieu d’être empilés pour ainsi dire les uns
sur les autres, comme c’est le cas maintenant où
la place fait défaut, ces objets précieux seront ran-
gés d’après un ordre méthodique et rationnel.
Chaque groupe d’antiquités possédera son local
approprié, où il sera mis en lumière, où l’artiste
et l’étudiant pourront le juger, l’apprécier et l’ad-
mirer sous un jour favorable et dans sa parfaite
intégrité.
En effet, rien ne nuit plus à l’impression esthé-
tique que la disposition actuelle des œuvres
d’art dans les locaux exigus du Cinquantenaire.
Un tombeau du XVIe siècle voisine avec la frise
du Parthénon, le portique d’un temple indien
recueilli, analogue à ceux des vieux monastères et
qu’entourera un cloître romantique aux gothiques
ogives. Cette enceinte recevra les vieilles pierres
tumulaires, les statues brisées, les rinceaux et les
fûts de colonnes, les chapiteaux décapités relégués
aujourd’hui dans quelque coin ou quelque grenier
du Musée, parce qu’on ne possède pas assez de
place pour les disposer avec goût, et parce que
dans des salles banales ils ne produiraient pas l’im-
pression artistique qui leur convient. Par ce simple
exemple on peut se rendre compte de la disposition
intelligente qui sera adoptée pour les nouveaux
musées.
Et que l’on songe qu’il ne s’agit pas uniquement
d’un musée, mais d’une série de locaux propres au
travail de l’art et de la pensée. Il y avait, et il y a
encore, croyons-nous, dans une aile du pavillon
de droite, une bibliothèque d’art parfaitement orga-
nisée, à laquelle deux conservateurs intelligents et
érudits accordaient tous leurs soins. Nul lecteur
ne s’aventurait dans la petite salle où il aurait pu
consulter les volumes. Nul visiteur ne franchissait
son seuil, car personne ne soupçonnait 1existence
de cette collection, et peut-être cela valait-il mieux
MW
— Tervueren —
Palais du Cinquantenaire Raccordement de l’Arcade TH onumentale et des halls
d’autant plus qu’il n’aura vraisemblablement qu’un
caractère provisoire, les derniers vestiges de l’an-
cienne exposition de 1887 étant appelés à dispa-
raître tôt ou tard pour faire place à des locaux
établis de façon à donner à nos collections natio-
nales un cadre mieux approprié. »
Complétons ces renseignements. Le devis des
travaux s’élève à une somme de i,85o,ooo francs
fournis par le Comité exécutif de l’Exposition.
M. Caluwaers, l’auteur de la jolie restauration de
la Collégiale de Bruxelles, a été chargé d’exécuter
le travail.
Quant aux bâtiments qui remplaceront les cons-
tructions désuètes de l’ancienne exposition, voici
quelques détails sur leur appropriation.
Des deux côtés de l’arcade, comme deux bras
gigantesques,s’élèverontdes édifices grandioses dont
on règle en ce moment les détails. Ce ne seront
pas seulement les deux halls immenses qui ser-
virent en ces derniers temps aux concours hip-
piques et aux expositions des beaux-arts, mais un
peu plus loin encore, prolongeant les deux pavil-
s’élève à quelques pas d’une fontaine de la Renais-
sance. L'œil est distrait par la fantaisie de l’un et
se refuse à perdre immédiatement l’impression
qu’il a reçue pour percevoir celle qu’un autre
devrait lui donner.
Dans le nouvel arrangement les pièces de
musées seront groupées par genre et par époque
et chacune aura son local propre, décoré comme
il convient et dans le style des objets qu’ils con-
tiendront; guidés par cette idée, les organisateurs
avaient songé à construire une chapelle gothique,
où auraient été placés, dans un milieu adéquat,
les spécimens de l’art religieux. Cette initiative a
été abandonnée; les frais eussent été considé-
rables d’abord, puis les vitraux anciens que pos-
sèdent les collections étaient en trop petit nombre
pour orner les fenêtres de l’édifice. A défaut d’une
église, il y aura cependant un cloître. On connaît
la petite cour couverte où lors de l’Exposition
de 1887 était installée la section de Bosnie et
d’Herzégovine; c’est ce même espace, à ciel ouvert
désormais, qui a été choisi pour y tracer un jardin
ainsi. Si elle eût été connue, les travailleurs seraient
venus en grand nombre et la place eût certainement
fait défaut pour les recevoir et leur permettre
de travailler à l’aise. Il n’en sera plus ainsi désor-
mais :la petite bibliothèque, déjà si intéressante,
s’agrandira; une salle de lecture spacieuse lui sera
réservée, les travailleurs y afflueront. Ce sera, à
côté des pierres le livre, à côté des musées les salles
où les documents du passé seront consultés. L’un
illustrera et complétera l’autre.
On voit qu’il s’agit, dans l’idée des organi-
sateurs, de l’érection d’une vaste cité intellectuelle,
sorte de Sérapéion moderne où comme, à Alexan-
drie, « les sages » modernes, c’est-à-dire les savants
et les étudiants, viendront recevoir l’aliment
de la pensée, petite cité d’art aussi, qui s’élèvera
pittoresque et superbe au milieu des jardins et des
fleurs, sous la protection de l’arc triomphal qui
dominera les alentours et, ancien symbole de
guerre et de conquête, prendra un caractère de
paix, de sérénité et de gloire majestueuses.
A. D.