Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L'EXPOSITION DE BRUXELLES
Le Grand Hall
LA PEINTURE FLAMANDE
Les contemporains et les
successeurs de Rubens (Suite)
Daniel Teniers a aussi des goûts d’aristocrate.
Il abandonne souvent la kermesse rustique où, par
amour des contrastes peut-être, sa fantaisie l’a con-
duit ; il nous décrit alors les fastueuses entrées
triomphales des souverains dans leur ville de
Bruxelles, ou bien encore il nous introduit dans
les galeries de quelque grand seigneur. Ses
instincts d’artiste se complaisent à reproduire
sur la toile, en minuscules copies, les tableaux de
maîtres dont leurs possesseurs s’enorgueillissent;
mais il revient bientôt aux représentations de la
vie active, et il peint alors ces fêtes populaires
où se presse une foule grouillante, où plu-
sieurs centaines de personnages, presque tous
reconnaissables à des caractères spéciaux, presque
tous vivants et agissants, prouvent l’étonnante
virtuosité du maître.
Adrien Brouwer et Van Craesbeke
C’est une des caractéristiques des grands siècles
de donner naissance aux talents les plus divers.
Ces riches éclosions de la pensée et de l’art ont en
elles-mêmes une telle fécondité qu’à côté des
maîtres qui dominent par le génie, elles créent
les personnalités moins brillantes, mais qui néan-
moins, dans des genres qu’on dit secondaires, con-
tribuent à former cet ensemble de visions et
d’idéals par lesquels une époque est vraiment
complète, comme un bouquet splendide en qui
sont réunis toutes les couleurs et toutes les fleurs
de l’été. C’est ainsi que nous voyons apparaître
les originaux, les réalistes, tels que Adrien
Brouwer et Van Craesbeke, dont la peinture fut le
reflet de l’existence, puis les peintres d’à-côté,
ceux qu’attire une forme spéciale de la vie, les
peintres de nature morte, comme Snyders, etc.,
tous sollicités par l’expression d’une partie de
la nature vue à travers un tempérament très
personnel.
Et ce n’est qu’en apparence que ces artistes
semblent s’écarter de la tradition des grands
maîtres. Si nous ne retrouvons pas chez eux la
splendeur bien ordonnée d’un Rubens, ou la
grâce aristocratique d’un Van Dyck, c’est la vie
encore, la réalité qui les séduit; ils s’appliquent
à faire jaillir d’une apparente laideur la beauté
dispersée ou même dissimulée dans les œuvres de
la nature.
Adrien Brouwer vit le jour à Audenarde
en 1606. Il était fils de simples artisans. On dit
que le peintre hollandais Frans Hals, traversant
les Flandres, s’arrêta un jour dans la vieille cité
scaldienne et qu’ayant reconnu les excellentes dis-
positions du jeune Brouwer, il demanda à son père
l’autorisation de l’emmener avec lui à Harlem.
Cette permission lui fut aisément accordée. Il
paraît que le futur artiste ne montrait pas d’excel-
lentes dispositions pour le métier paternel. Il
était une charge ; on s’en débarrassa sans regret.
Adrien Brouwer, le cœur content, avait suivi
son nouveau maître. Il s’imaginait qu’il lui avait
ouvert toutes grandes les portes de l’art et de
l’indépendance. Il ne tarda pas à reconnaître son
erreur : à Harlem il trouva un exploiteur en
Frans Hals, une mégère dans sa femme. On le fit
travailler sans relâche; on tira profit de sa jeunesse
et de l’ignorance où il était de sa valeur naissante.
On vendit à un prix élevé ses premières produc-