Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
Søgning i bogen
Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.
Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.
Digitaliseret bog
Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.
200
L’EXPOSITION DE BRUXELLES
et à l’agriculture s’ouvrira en avril igio et restera
ouverte pendant une période d’environ six mois.
Les terrains qui couvrent une superficie d’environ
200 acres sont situés dans le nouveau quartier de
l’avenue Louise, près du Bois de la Cambre, à une
distance d’environ 3 milles de la gare du Midi et à
3 3/4 de milles de la gare du Nord. Ils sont séparés
par l’avenue du Solbosch en deux sections, dont
la plus grande partie, sur le côté sud, près de
l’entrée principale, a été réservée aux sections
belges et britanniques, tandis que le côté nord sera
occupé par les expositions de la France, de l’Alle-
magne, de l’Italie, de la Hollande, et d’autres
nations étrangères.
L’espace alloué à la Grande-Bretagne sera en
tout de 203,140 pieds carrés, dont 150,640 sont
occupés par une imposante construction contiguë
à l’entrée principale de l’Exposition, et le reste
dans une situation centrale du hall international
des machines. La principale galerie traversant la
section britannique sera de 5io pieds de longueur
et de 98 pieds de largeur. Il y a quatre autres
galeries parallèles mesurant 410 pieds sur 56, qui
se prêteront à la formation des différentes classes
de produits à exposer. L’espace assigné à la
Grande-Bretagne dans le hall international des
machines est disposé de telle sorte qu’on pourra
y faire arriver facilement les conduites d’électri-
cité, de vapeur, d’eau et de gaz, dont le pouvoir
peut être obtenu pour montrer en action tous les
genres de machines. Il est aussi occupé par des
lignes de voies ferrées qui communiquent avec le
réseau des chemins de fer de l’Etat.
Nicaise De Keyser — L’École de peinture d’Anvers
LA PEINTURE BELGE
CLASSIQUES ET ROMANTIQUES
A la fin du XVIIIe siècle, il semble qu’un nou-
veau monde surgisse. Toutes les idées sur lesquelles
reposait l’ancienne société sont mises en question,
combattues et, pour la plupart, détruites. De jeunes
formules sont proposées. Une aurore brillante luit
sur le monde vieilli.
L’art n’échappe pas à cet envahissement des
idées nouvelles. 11 y avait quelque chose de sénile
dans les œuvres des derniers peintres. On eût dit
qu’ils répétaient des mots superbes dont ils ne
comprenaient plus le sens. La peinture dans notre
pays, comme dans tous les autres d’ailleurs, sera
désormais dirigée vers des horizons inconnus jus-
qu alors. L art va perdre de son ancienne sérénité.
Il deviendra hardi, violent parfois. Il aura des
audaces de lutteur ; carla lutte est, dès maintenant,
ouverte entre des groupements divers, sollicités
vers des buts complètement opposés. Les artistes
cherchent, en tâtonnant parfois, un nouveau mode
d’expression qui convienne à la vision spéciale
qu’ils possèdent. La technique doit être renouvelée,
pour reproduire sur la toile l’éblouissante appari-
tion de la nature qu’on dirait soudainement entre-
vue, pour faire descendre sur la terre, dans la
réalité, les splendeurs qui jusqu’ici se cachaient
dans le monde lointain des allégories, des mytho-
logies ou des grandes conceptions religieuses. Les
peintres anciens travaillaient avec calme, confiant
dans un idéal qui leur semblait immuable, dont
ils percevaient aisément la réalisation, qu’ils
voyaient pour ainsi dire devant eux. Voici mainte-
nant que les bornes de cet idéal sont reculées et
que l’univers infini, celui des âmes, de la nature
et des choses, semble être le champ ouvert aux
jeunes efforts de générations pleines de vaillance
et d’ardeur.
Dès le début du XIXe siècle, les pôles sont dépla-
cés. Les sources d’inspiration et d’imitation sont
modifiées. Les écoles, avant de disparaître, vont
perdre leur originalité. L’art tendra à devenir uni-
versel. C’est de la France désormais que viennent
les grands mouvements qui le dirigent. Nos
peintres vont désormais à Paris comme leurs
ancêtres allaient à Rome, à Venise ou à Florence.
A la fin du XVIIIe siècle, une gloire brillante a
surgi, celle de David; c’est elle qui éclaire de ses
reflets l’art renaissant de notre pays.
Pour remonter aux origines du mouvement
moderne, il est nécessaire de parler de quelques
peintres qui vécurent à la limite des deux siècles,
notamment du peintre anversois Guillaume-
Jacques Herreyns. Cet artiste, qui vécut de 1743 à
1827, est l’auteur de grandes compositions conçues
et exécutées d’après le mode ancien, qui ornent
encore les musées d’Anvers et de Bruxelles
et devant lesquelles l’amateur passe indifférent.
Son nom vaudrait à peine d’être rappelé dans ce
court aperçu de notre art national s’il n’avait vécu
à l’époque de ces académies qui formaient le der-
nier foyer où nos artistes retrouvaient un peu du
feu sacré, s’il n’avait été lui-même directeur de la
principale académie du pays, celle d’Anvers, si
surtout il n’avait été un des derniers défenseurs
du grand art flamand disparu, un de ceux qui pro-
posèrent aux jeunes, en face de l’influence enva-
hissante de David et de ses élèves, l’exemple de
Rubens, de Van Dyck et de Jordaens. N’est-il pas
touchant de rappeler que ce fut par les soins de
Herreyns et de Van Brée qu’au commencement
du XIXe siècle, en pleine efflorescence du froid
classicisme, en plein triomphe d’un stérile acadé-
misme, une statue fut élevée à Pierre- Paul
Rubens et que fut renouvelée la pierre tombale
qui, dans la cathédrale d’Anvers, recouvrait les
restes du romaniste Quentin Matsys.
L’influence davidienne triomphait cependant.
Cette ecole, qui bannissaitl’émotion de ses œuvres,
qui se contentait de dessiner avec pureté et cor-
rection, de soigner à l’extrême le détail académique
et de réaliser la fermeté du modelé, s’imposait à
une époque dénuée d’inspiration et de poésie. Les
tableaux de cette période représentaient des person-
nages figés dans leur grandeur et dans leur majesté
comme dans des sculptures de marbre dont ils
avaient la rigidité et aussi la froideur. Le coloris si
cher aux artistes belges était sacrifié dans ces œuvres
presque sculpturales. Nos peintres, qui n’avaient
pu se soustraire à l’influence nouvelle, tentèrent
cependant de défendre le prestige de la couleur.
C’est ainsi que les toiles de Mathieu Van Brée
paraissent, malgré leur classicisme, comme une
timide protestation contre les négligences du colo-
ris de l’école française.
Mathieu Van Brée (1783-18^9) fut d’ailleurs une
personnalité intéressante, un de ceux qui luttèrent
avec le plus de courage pour ranimer dans notre