ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 201 pays le sentiment de l'art. Ses œuvres sont oubliées aujourd’hui. 11 faut cependant se souvenir de l’influence qu’il exerça,-'du rôle qu’il joua dans l’introduction de l’art classique en Belgique. Si l’artiste n’a plus le don de nous émouvoir, le vaillant directeur de l’académie d’Anvers, le pro- fesseur et le défenseur des vieilles traditions fla- mandes a droit du moins à un souvenir dans l’histoire de l’art national. François Navez, qui naquit à Bruxelles en 1787, perdit presque complètement de vue ces traditions. Il fut en Belgique le meilleur élève de David. Il n’eut point le souci du coloris. Ses conceptions théâtrales ont la froideur des œuvres du maître français. Son Athalie interrogeant Joas, du musée de Bruxelles, avec ses personnages disposés avec un art trop apparent et dont le visage n’exprime Paris un bienfaisant scandale. C’étaient alors des œuvres de combat, et autour du jeune peintre se groupaient tous les artistes enthousiastes qui voulaient dans l’art plus d’élan, plus de poésie, plus d’inspiration. Gustave Wappers fut chez nous un des promo- teurs des tendances romantiques. Tout jeune encore il s’était lié, à Paris, avec les chefs de la nouvelle école, il avait été l’ami de Delaroche et d’Horace Vernet. De retour dans son pays, il avait exposé en i83o un tableau qui fut très remarqué : le Dévouement de Pierre Van der Werff. Mais c’est dans son fameux tableau de YEpisode de la révolution belge qu’il devait se révéler complète- ment. Il n’y avait plus traces dans cette œuvre fougueuse de l’impassibilité de l’ancienne école, Le coloris était énergique. 11 rappelait parfois de l’imagination un peu déclamatoire parfois, dont l’outrance avait pour excuse la stérilité des principes vieillis et sans force qu’il avait mission de détruire. Les romantiques produisirent des œuvres célèbres. Il est des noms que la postérité n’a pas encore oubliés: ceux de De Biefve(Bruxelles, 1808- 1882), auteur du Compromis des Nobles; de Lam- bert Mathieu (i8o5), qui peignit le Christ au Tom- beau et la Mort de Marie de Bourgogne ; d’Ernest Slingeneyer, un des plus vaillants de cette illustre phalange; d’Henri de Caisne, élève de Girodet, à qui l’on doit le grand tableau du Musée de Bruxelles La Belgique couronnant ses enfants ; d’Edouard Conrad, de Namur (Entrée des Archi- ducs Albert et Isabelle à Ostende), élève de De Keyser; du peintre religieux Van Eycken et Gustave Wappers — Un épisode de la Révolution DE i83o aucune émotion visible, peut servir de type à ces tableaux. Navez fut cependant un artiste de réel mérite, dont la réputation fut grande en son temps. Ses portraits sont remarquables. Ce peintre synthétise une époque et une tendance représentées chez nous par Paelinck, François et Odevaere. Navez avait révélé dans ses œuvres toute la sécheresse, toute l’impassibilité de l’école davi- dienne. Un mouvement allait se produire en faveur de la vie et de l’idéal. A la froideur de l’école de jeunes artistes allaient opposer l’enthousiasme. En face des classiques les romantiques allaient surgir. C’était encore de France que le mouve- ment partait. Dans ce pays aussi on s’était lassé de la stérilité de l’académisme. A David, à Gros, un jeune peintre, Eugène Delacroix, s’était opposé Ses premières œuvres, la Barque du Dante et le Massacre de Schio avaient produit aux salons de celui de Rubens. Par là il se rattachait aux tradi- tions flamandes. Les sentiments qu’exprimaient les personnages étaient énergiques, violents, desor- donnés même. Par là la nouvelle école roman- tique dont Wappers était chez nous l’apôtre se déterminait très nettement. La route était tracée, de nombreux artistes allaient la suivre. Parmi les plus fervents adeptes du mouvement romantique, Nicaise de Keyser (de Santvliet) se distingua. L’auteur de la Bataille de Woeringen, de la Bataille des Eperons d’Or eut toutes les qualites brillantes qui convenaient pour fixer sur la toile, en une allure énergique et pleine de brio, les grandes épopées historiques. Dans la conception de ses sujets la peinture s’était inspirée de la littérature. Elle était sa sœur fidèle; comme elle son idéal était fait de couleurs vives, de mouve- ments pittoresques. Ce n’était pas encore la nature exacte, la vie puissante et réelle, mais un produit d’Alexandre Thomas, élève de Schadow et auteur du bizarre tableau Judas errant la nuit. Nous nous sommes borné à citer des noms, car les peintres qui les portaient suivaient les mêmes tendances. Nous allons parler maintenant d’An- toine Wiertz, qui eut à son époque une célébrité un peu pâlie aujourd’hui. Antoine Wiertz est un phénomène dans l’histoire de la peinture de notre pays. Il ne se rattache à aucune tradition de sa race, qui ne connut ni son emphase, ni sa grandiloquence philosophique, ni son enthousiasme littéraire. A peine perçoit-on l’artiste admirateur de Rubens, dans ses écrits, dans ses lettres, mieux encore que dans ses vastes compositions picturales. Il est bien plutôt, malgré son romantisme, de cette école française qu’inspira David, le peintre qui se fit un mo- ment l’historiographe des fastes de la Révolution, celui qui, pour immortaliser Marat, créait un