ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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AViERTZ — OUASIMODO FURNES, NIEUPORT, DIXMUDE, YPRES des deux villes mortes, leurs grandes figures s’harmoniseraient toujours avec le décor respecté par le temps. Les maisons basses aux perrons ornés de fer ou délicats des hautes futaies et des pâturages gras, prennent des tons délicats, s’enveloppent d’une harmonie sereine. Cependant, il semble que montent de la terre, de cette terre généreuse inondée de lumière, de chaudes violences de fécondité. Partout, la vie chante, glorieuse. C’est dans un coin de cette nature débordante où, de temps à autre, un domaine seigneurial met une impression grave, que se dresse l’église de Dixmude, la ville proprette, aux petites maisons qu’a jaunies le soleil — on dirait le jaune savou- L'EXPOSITION DE BRUXELLES de ses chefs-d œuvre et faisait executer d’après ses dessins une hyperbolique et presque grotesque statue du peuple français sauveur des peuples. Wiertz mit aussi son pinceau au service de ses idées, oubliant que la peinture n’est point destinée à expri- mer une idée philosophique et qu’elle doit se borner à émouvoir l’esprit et non à enflam- mer les cœurs. A tout instant, dans l’œuvre de Wiertz, nous retrouvons l’écho d’une sentimentalité poncive, qui put un instant surprendre, étonner, mais qui sonne creux aujourd’hui comme une parole dont l’idée serait absente, comme une cloche qui ne rendrait plus aucun son. On fait crédit à l’honnête homme de son manque de goût artistique, on oublie parfois pour ce que Wiertz eut d’idées généreuses ce que le peintre créa de compositions inégales, bour- souflées et emphatiques. Chez Antoine Wiertz, nous retrouvons dans l’homme le caractère tourmenté de l’artiste. 11 naquit à Dinant en 1806. Il dut à la générosité d’un de ses concitoyens de suivre à Anvers les cours de l’académie, alors dirigée par Mathieu Van Brée. Il obtint en i832 le prix de Rome, et il semble que ce premier succès le grisa et lui fit perdre la juste notion de sa valeur. Tout de suite il rêve de se comparer à Rubens et à Michel-Ange. Il se rend à Paris, où il expose une de ses œuvres principales : Les Grecs et les Troyens se disputant le corps de Patrocle. La froideur avec laquelle le public et les critiques parisiens accueillent cette vaste composition l’irrite. Il ne voit autour de lui que des ennemis, que des censeurs injustes. La gène dont il souffre achève d’ulcérer son Quelle singulière aberration a fait se généraliser, depuis quelques années, dans la littérature fran- çaise, cette menteuse impression de la Flandre brumeuse et triste? La Flandre est le pavs où l’on sent le mieux, où l’on sent presque bru- talement, comme en une mâle caresse, déborder la vie, la vie luxuriante et géné- reuse. La majestueuse évocation du passé qui dort dans les villes déchues, l’histoire qui dresse partout son rappel mélanco- lique, a, certes, sa grandeur triste. Mais autour, dans la campagne, la" victorieuse poussée des germes fait crever la terre et, dans les villes mêmes, les murailles sécu- laires s’illuminent de l’éclatante lumière, de la lumière d’or pâle qui semble vou- loir affirmer, au milieu des choses mortes, les droits de l’éternelle vie. Cette irradiante et calme lumière est particulière à la Flandre occidentale, proche de la mer. Elle a des transpa- rences et des reflets d’argent et les choses qu’elle baigne, les toits rouges, les vieux murs au crépi verdâtre, les verts violents esprit. Il quitte la France, bien décidé à ne plus retourner dans un pays qu’il juge ingrat pour l’art en qui il croit s’incarner. Il vient s’établir à Liège; il obtient l’usage d’une vieille église et de nouveau il se met à l’œuvre et termine des tableaux gigan- tesques. Ses compositions provoquent la curiosité, l’étonnement et, disons-le aussi, une certaine admiration que le romantisme généreux de l’époque justifiait aisément. C’est au point que le ministre Charles Rogier fait construire, aux frais du gouvernement, un vaste atelier qui est aujourd’hui, à Bru- xelles, le musée où sont conservées les prin- cipales toiles de l’artiste. Faut-il rappeler ici dans ses détails l’œuvre d’Antoine Wiertz? Nous ne le croyons pas. Certaines de ses compositions sont devenues populaires plutôt par leur originalité que par leur véritable mérite. On connaît le Triomphe du Christ, Napoléon aux enfers, le Christ jugeant les partis, le Phare du Golgotha, la Chair à canon, etc., toutes œuvres où le lieu commun philoso- phique s’exprime avec une emphase le plus souvent naïve, toutes œuvres dont la véri- table émotion artistique est absente, qui ne parlent point le langage divin de la beauté, mais crient l’indignation vulgaire et la banale imprécation. Et cependant l’artiste eut du talent, qui, mieux employé, lui eût permis de créer des œuvres intéressantes. Le talent de Wiertz on le découvre dans des toiles de petite dimension, dans son Quasi- modo, dans son Bouton de rose et dans la Belle Rosine, où il nous apparaît ingénieux, souriant et presque ému. Arthur De Rudder. reux du beurre dont Dixmude fait grand commerce — la petite ville sertie de verdure. L’église, de la dernière époque du style gothi- que, est enrichie d’un superbe jubé aux détails merveilleux et d’une Adoration des Ma- ges de Jordaens, le vrai Flamand dont tout l’œuvre palpite de l’amoureuse et large vie. de ce pays. C’est dans cette nature, dont on entend, semble-t-il, le murmure troublant de fer- mentations fécondes, que dorment, ma- jestueuses et fières, Ypres et F urnes. Il n’est point de ville qui dise plus éloquemment que celles-là l’antique puis- sance des communes flamandes. Bruges a les mêmes souvenirs prestigieux; mais Bruges a ses rues modernes, ses grands cafés et ses grands magasins; on y sent passer souvent le souffle de la vie d’à présent. Ypres et Furnes sont demeurées intactes à travers les siècles. Si les orgueilleux drapiers qui impo- sèrent leurs volontés au comte Gui de Dampierre réapparaissaient dans les rues