ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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Side af 462 Forrige Næste
L’EXPOSITION DE BRUXELLES 203 forgé, les petites boutiques aux vitrines à croi- sillons, le silence d’une vie sur laquelle pèse, dirait-on, le poids et lé regret du passé, tout a gardé aux imposants vestiges des époques loin- taines un cadre respectueusement adéquat. Nulle part, à Ypres et à Furnes, ne bat le mouvement enfiévré de la vie moderne. Et pourtant, ce n’est point de la tristesse qu’on y ressent. Devant les Halles d’Ypres, devant ce travail écrasant du passé qui dit tout l’orgueil et toute la puissance d’un peuple, devant ces massives façades enserrant 4,800 mètres de terrain, dans l’immense salle du pre- mier étage dont les poutres du plafond sont la dépouille d’une forêt, devant le Beffroi formidable d’où partirent les farou- ches appels, devant la vierge qui l’orne et qui apparaît au milieu des statues des souverains des Flandres comme une évo- cation de l’esprit de combativité mystique du cruel siècle de Charles-Quint, ce n’est pas de la tristesse qu’on éprouve, c’est une exaltation fière et pieuse de fervent respect. A. côté des Halles, qui furent con- struites au XIIIe siècle, est l’Hôtel de ville, qui leur est adossé et qui est du XVIIe siècle. Puis en face de l’Hôtel de ville se dresse, superbe, la Cathédrale. C’est là, entre les lourds piliers, dans la lumière étouffée que laisse pénétrer la grande rosace aux tons éteints, c’est là que le souvenir s’exalte et que le respect devient plus fervent; là sont réunies, dans les vitraux, dans les boiseries ouvrées, dans les fresques, toutes les magnificences de l’art flamand. Et lorsque, tout à coup, le regard s’arrête sur le tombeau qui porte ce nom, Jansenius, brusque- ment surgit l’histoire sanglante des luttes de la pensée, de cette pensée pour laquelle les Flamands luttèrent jusqu’aux dernières abnégations. Le souvenir se promènera encore au Steen, à la Halle de la Boucherie qui contient un curieux Furnes — Grand'Place, l’Hotel de Ville, la Chatellenie le Beffroi et l’Église Sainte-Walburge musée dont parla Victor Hugo, à la conciergerie; s'arrêtera devant les portes des maisons aux attri- buts symboliques, devant les pignons, devant les vitraux d’une lucarne, devant la rampe forgée d’un perron. De même, à Furnes, partout se retrouve, com- plète, homogène, l’évocation pieuse du passé. Je ne sais pas de plus illusionnante, de plus halluci- nante sensation que celle éprouvée sur la Grand’- Place de Furnes, toute encadrée de pignons den- telés, de légères tourelles. L’Hôtel de ville, avec les délicatesses fragiles de son style renaissance, la châtellenie où l’on montre, souvenir effrayant, l’ancienne salle de l’Inquisition, la silhouette de l’énorme Beffroi, et toutes les maisons discrètes et comme assoupies voluptueusement dans le rêve héroïque de jadis, tout cela est d’une impression profonde, moins fervente que celle ressentie à Ypres; c’est ici un moyen âge plus fantaisiste, moins lourd de gloire. Mais le moyen âge farouche ressuscite, une fois l’an, quand de l’église Sainte- Walburge aux grandioses proportions, et de Saint-Nicolas à la tour massive, sort la procession légendaire, la foule des centurions, des licteurs, des lévites, les groupes aux terribles symboles et les novices en cagoule, gesticulant et hurlant. Mais c’est une fois l’an. Le lendemain la ville rentre dans le silence; des portes entr’ouvertes des petites maisons cachées derrière les arbres lourds de la placette voisine de l’Hôtel de ville ne sort plus que le bruit régulier d’un coucou. Et les reflets d’argent de la lumière des Flandres baignent de vie persistante les petites maisons de Furnes comme elle inonde les austères cloîtres d’Ypres. A l’ouest du littoral belge s’étend un pays moins battu par les semelles du touriste et qui possède cependant une originalité propre, un passé curieux : Lombartzyde, Nieuport-Ville, Coxyde, Furnes, Ypres, Dixmude, le Hoogen Bleklcer, villes histo- riques, frustes et primitifs villages, offrent au visi- teur un ensemble typique qui mérite de l’attirer. Nieuport-Bains, la cité nouvelle, étendue sur le sable, au bord de la mer, sorte de Versailles aristo- al (7 HS» ; » rr n i rerrn muni «^v Oi H Hg SS GE_- Ypres — Les Halles