Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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forgé, les petites boutiques aux vitrines à croi-
sillons, le silence d’une vie sur laquelle pèse,
dirait-on, le poids et lé regret du passé, tout a
gardé aux imposants vestiges des époques loin-
taines un cadre respectueusement adéquat. Nulle
part, à Ypres et à Furnes, ne bat le
mouvement enfiévré de la vie moderne.
Et pourtant, ce n’est point de la
tristesse qu’on y ressent. Devant les
Halles d’Ypres, devant ce travail écrasant
du passé qui dit tout l’orgueil et toute
la puissance d’un peuple, devant ces
massives façades enserrant 4,800 mètres
de terrain, dans l’immense salle du pre-
mier étage dont les poutres du plafond
sont la dépouille d’une forêt, devant le
Beffroi formidable d’où partirent les farou-
ches appels, devant la vierge qui l’orne et
qui apparaît au milieu des statues des
souverains des Flandres comme une évo-
cation de l’esprit de combativité mystique
du cruel siècle de Charles-Quint, ce n’est
pas de la tristesse qu’on éprouve, c’est
une exaltation fière et pieuse de fervent
respect.
A. côté des Halles, qui furent con-
struites au XIIIe siècle, est l’Hôtel de ville, qui leur
est adossé et qui est du XVIIe siècle. Puis en face de
l’Hôtel de ville se dresse, superbe, la Cathédrale.
C’est là, entre les lourds piliers, dans la lumière
étouffée que laisse pénétrer la grande rosace aux
tons éteints, c’est là que le souvenir s’exalte et que
le respect devient plus fervent; là sont réunies, dans
les vitraux, dans les boiseries ouvrées, dans les
fresques, toutes les magnificences de l’art flamand.
Et lorsque, tout à coup, le regard s’arrête sur le
tombeau qui porte ce nom, Jansenius, brusque-
ment surgit l’histoire sanglante des luttes de la
pensée, de cette pensée pour laquelle les Flamands
luttèrent jusqu’aux dernières abnégations.
Le souvenir se promènera encore au Steen, à la
Halle de la Boucherie qui contient un curieux
Furnes — Grand'Place, l’Hotel de Ville, la Chatellenie
le Beffroi et l’Église Sainte-Walburge
musée dont parla Victor Hugo, à la conciergerie;
s'arrêtera devant les portes des maisons aux attri-
buts symboliques, devant les pignons, devant les
vitraux d’une lucarne, devant la rampe forgée
d’un perron.
De même, à Furnes, partout se retrouve, com-
plète, homogène, l’évocation pieuse du passé. Je
ne sais pas de plus illusionnante, de plus halluci-
nante sensation que celle éprouvée sur la Grand’-
Place de Furnes, toute encadrée de pignons den-
telés, de légères tourelles. L’Hôtel de ville, avec
les délicatesses fragiles de son style renaissance,
la châtellenie où l’on montre, souvenir effrayant,
l’ancienne salle de l’Inquisition, la silhouette de
l’énorme Beffroi, et toutes les maisons discrètes et
comme
assoupies voluptueusement dans le rêve
héroïque de jadis, tout cela est d’une
impression profonde, moins fervente que
celle ressentie à Ypres; c’est ici un moyen
âge plus fantaisiste, moins lourd de
gloire.
Mais le moyen âge farouche ressuscite,
une fois l’an, quand de l’église Sainte-
Walburge aux grandioses proportions, et
de Saint-Nicolas à la tour massive, sort
la procession légendaire, la foule des
centurions, des licteurs, des lévites, les
groupes aux terribles symboles et les
novices en cagoule, gesticulant et hurlant.
Mais c’est une fois l’an. Le lendemain
la ville rentre dans le silence; des portes
entr’ouvertes des petites maisons cachées
derrière les arbres lourds de la placette
voisine de l’Hôtel de ville ne sort plus
que le bruit régulier d’un coucou. Et les
reflets d’argent de la lumière des Flandres
baignent de vie persistante les petites
maisons de Furnes comme elle inonde les austères
cloîtres d’Ypres.
A l’ouest du littoral belge s’étend un pays moins
battu par les semelles du touriste et qui possède
cependant une originalité propre, un passé curieux :
Lombartzyde, Nieuport-Ville, Coxyde, Furnes,
Ypres, Dixmude, le Hoogen Bleklcer, villes histo-
riques, frustes et primitifs villages, offrent au visi-
teur un ensemble typique qui mérite de l’attirer.
Nieuport-Bains, la cité nouvelle, étendue sur le
sable, au bord de la mer, sorte de Versailles aristo-
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Ypres — Les Halles