Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
» Nous participerons grandement et avec plaisir
à votre exposition, afin de contribuer égale-
ment de notre côté à ce qu’elle réussisse brillam-
ment !
» Je termine, Messieurs, en vidant mon verre à
votre santé et tout particulièrement à celle
de nos chers amis de Belgique. »
M. De Mot répondit à ce toast en levant
son verre aux dames, et il le fit avec son
humour coutumier, célébrant le Soleil et
émettant le vœu qu’à Bruxelles, l’an pro-
chain, il soit aussi de la fête.
Les convives regagnèrent Berlin en
autos, après une merveilleuse excursion
par Potsdam, Sans-Souci, etc.
*
* *
Le soir eut lieu chez M. von Men-
delssohn un grand dîner en l’honneur des
Belges, dans la belle propriété que possède
notre consul général à Grünewald.
La réception était officielle, mais elle
n’a pas tardé à prendre un caractère d’in-
timité cordiale.
Après un toast du maître de céans,
le duc d’Ursel répondit par quelques
paroles improvisées, pleines d’à-propos et
qui furent longuement applaudies.
Un concert intime suivit le dîner,
au cours duquel on entendit notamment
une compatriote, MIIe Wiele, une Ver-
viétoise, qui donne le cours de piano au
Conservatoire de Berlin et est une artiste
justement appréciée dans la grande capi-
tale allemande.
M. von Mendelssohn, qui n’est pas en
vain le descendant du grand musicien, fit
à ses hôtes l’honneur de leur montrer,
sur un stradivarius authentique, qu’il est
un violoniste de très grand talent, et,
accompagné par Mlle Wiele, il exécuta
divers morceaux longuement applaudis.
A l’issue du dîner, notre Consul géné-
-al mena ses hôtes dans le « keller » qu’il
possède sous sa demeure, et là, tandis que dans un
« Bier-abend » on vidait une série de demis,
M. De Mot, en quelques paroles à l’emporte-pièce,
remerciait M. von Mendelssohn de son bel accueil
et célébrait justement les services rendus par notre
Consul général, à qui revient la meilleure part
de la brillante participation allemande à l’Expo-
sition de Bruxelles.
M. Mendelssohn fut, en effet, le premier artisan
de la participation allemande. Il multiplia ses
Intérieur des Halls
efforts, ses démarches, usa de toutes ses influences,
de toutes ses relations pour déterminer un mouve-
ment en faveur de l’Exposition, alors que l’in-
dustrie allemande se montrait rétive. Aujourd’hui
toutes les préventions sont tombées, et il y a un tel
élan parmi les exposants que le Commissariat est
obligé de refuser toute nouvelle demande d’em-
placement.
*
* *
Enfin, le] dimanche c’était M. Gold-
berger, le brillant président du Comité
allemand des expositions à l’étranger, qui
offrait en sa propriété voisine du Thier-
garten un merveilleux déjeuner en l’hon-
neur de nos envoyés.
Parmi les hôtes de cette réunion, qui fut
une des plus brillantes, on notait M M.von
Bettmann, Greindl, le ministre d’État
von Rheinbaben, le président Bettlitz-
Neukirch, Albert, Ravené, le major von
Vopélius, le ministre Delbrück, le direc-
teur au Ministère von Koerner, etc., etc.
Déjeuner plein d’entrain et de cordialité,
qui fut suivi par une excursion au champ
de courses de Grünewald, qu’on inaugurait
précisément ce jour-là, en présence de
l’empereur Guillaume, de l’impératrice
Augusta, du Prince héritier et de sa
femme, du prince Joachim, le plus jeune
fils de l’Empereur, et de sa fiancée.
Conduits en autos, nos envoyés purent
admirer, établi, au milieu des sapins du
Grünewald, le plus vaste champ de
courses du monde : il peut contenir
200,000 personnes!
Entre deux courses, MM. le duc
d’Ursel, De Mot, Lemonnier et Francotte
eurent l’honneur d’être présentés à l’Em-
pereur et à l’Impératrice.
Guillaume II se montra particu-
lièrement aimable pour nos compatriotes
et il leur fit entendre qu’il attachait le
plus vif intérêt à ce que la participation
de l’Allemagne à l’Exposition de Bru-
xelles fût remarquable.
Pendant près d’une demi-heure l’Em-
pereur devisa avec nos envoyés, leur
parlant des choses de Belgique en
homme qui connaît notre pays et lui porte
une vive sympathie. Et les représentants de la
Belgique se retirèrent vivement émus de l’accueil
si bienveillant, si cordial de Guillaume II.
LE MEXIQUE
On sait par une communication du Commis-
sariat général que le Mexique a décidé de figurer
dignement à l’Exposition de Bruxelles et y
construira un pavillon spécial, représentant un
monument grandiose du pays avant l’occupation
espagnole, monument dont les ruines existent
encore et dont les plans et croquis ont été conser-
vés soigneusement.
Cette communication a rendu rêveurs un grand
nombre de lecteurs non avertis. Aussi la construc-
tion de ce pavillon mexicain sera-t-il une révélation
non seulement pour les Belges, mais pour le monde
civilisé tout entier. Peu de personnes, en effet,
savent que le Mexique, avant l’arrivée des Espa-
gnols, était une véritable confédération d’États
monarchiques et républicains, qui tous avaient
une capitale plus populeuse et plus brillante que
ne l’étaient alors les cités européennes. Mexico,
bâtie comme Venise, au milieu des eaux et reliée
à la terre par des chaussées de plusieurs milles,
renfermait 60,000 maisons et 5oo,ooo habitants.
Ses places carrées, bordées de portiques, et ses
palais entourés de jardins où la botanique, l’orni-
thologie et la pisciculture s’alliaient à la recherche
du pittoresque, n’étaient comparables qu’aux
splendeurs asiatiques. Montezuma possédait plu-
sieurs de ces palais, et Cortez assurait à Charles-
Quint qu’ils étaient si grands et si merveilleux qu’il
lui semblait impossible de les décrire, mais qu’il
n’y avait rien de semblable en Espagne.
Tezcuco, la rivale de Mexico sur le lac, ne le cédait
en rien à cette dernière, ni en importance ni en
richesse, et Tlascala, la ville républicaine, dépassait
Grenade, au dire de Cortez, en étendue et en
magnificence. Dans la ville de Cholulo Cortez
avait compté quatre cents tours.
Les Espagnols qui parcoururent le pays furent
éblouis. Les canaux, les digues, les grandes routes
et les aqueducs de cet immense empire dépassaient
tout ce que leur imagination avait pu concevoir.
Les Mexicains pratiquaient les arts industriels
avec une perfection que l’Europe n’a pas encore
atteinte. La manière dont ils travaillaient l’or,
l’argent, le bronze et les pierres précieuses et dont
ils tissaient les étoffes les plus brillantes a fait jeter
des cris d’admiration à tous les chroniqueurs con-
temporains. Ils possédaient de temps immémorial
l’organisation postale et télégraphique la plus
rapide, des chambres législatives, des ponts sus-
pendus, des jardins botaniques et l’instruction la
plus universelle.
C’est toute cette admirable civilisation trop tôt
disparue qui sera évoquée dans le pavillon mexi-
cain à l’Exposition de 1910.