Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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BRUXELLES-EXPOSITION
à l’exposition future le crédit et la sympathie, car
une exposition est une œuvre essentiellement col-
lective; réunir le capital nécessaire à sa construc-
tion. Ces deux efforts doivent être parallèles, car
ils se soutiennent mutuellement. C’est gràce au
crédit que rencontre dès l’abord une exposition
qu’elle peut constituer son capital; c’est l’impor-
tance de ce capital qui assure son crédit. C’est
pourquoi il n’est pas indifférent que les fonds
soient faits par les premiers venus; l’assentiment
de personnalités respectées, le concours d’hommes
connus du public et de maisons de banque d’une
puissance et d’une honorabilité parfaites font les
meilleures garanties du succès d’une telle entre-
prise. C’est parmi les actionnaires,
d’ailleurs, que seront recrutés les admi-
nistrateurs chargés de la gestion perma-
nente de l’Exposition, les hommes de
bonne volonté qui assumeront le pesant
fardeau des responsabilités. Fardeau
redoutable, tâche énorme et plus féconde
encore en déconvenues qu’en honneurs.
Un travail quotidien fourni pendant de
longs mois, une incessante diplomatie,
indispensable pour résister aux sollici-
tations intéressées, aux rancunes, aux
rivalités indiscrètes, tels sont les devoirs
que s’imposent ceux qui prennent le titre
envié d’administrateur d’uneexposition.
C’est donc à l’initiative privée que
l’on doit d’abord le succès d’une exposi-
tion. Mais il est évident qu’une telle
œuvre ne peut se passer du concours
officiel. Les intérêts politiques sont
aujourd’hui trop mêlés aux intérêts éco-
nomiques pour que l’on puisse espérer
le concours de l’industrie étrangère sans
l’appui officiel des Etats. Cet appui ne
peut, cela va de soi, être obtenu que par
une intervention directe du gouverne-
ment. C’est le patronage officiel qui
assure définitivement le crédit d’une
exposition et permet au comité organi-
sateur de faire à l’étranger la propagande
indispensable. C’est grâceà lui aussi que
la jeune société peut faire appel au
concours pécuniaire du public, soit en
émettant des valeurs à lots, soit en
organisant ces loteries, ces tombolasqui
font collaborer les plus petites bourses à
la réussite de l’œuvre commune.
Toutes ces collaborations ne sont pas
faciles à grouper; il faut, pour les réunir,
une occasion et de grands efforts. En ce
qui concerne l’Exposition de Bruxelles
en 1910, l’occasion a été fournie par la
réussite même de l’Exposition de 1897,
et il faut reconnaître à M. De Mot le
mérite - de l’avoir compris. Lors du ban-
quet final de notre précédente World’s Fair, il eut,
en effet, l’heureuse inspiration de convier les
industriels et les représentants des puissances qui
assistaient à ces agapes à. une nouvelle Exposition
qui, dans sa pensée, devait avoir lieu en 1907, à
l’occasion du soixante-quinzième anniversaire de
l’Indépendance. Le Ministre de l'Industrie et du
Commerce d’alors, M. Nyssens, accepta cette
invitation au nom du gouvernement.
Les circonstances semblèrent pourtant d’abord
contrecarrer l’heureuse initiative de M. De Mot.
Lorsque, en 1900, celui-ci, accompagné du comte
Adrien d’Oultremont et de M. Léon Janssen, direc-
leur général des Tramways Bruxellois, se rendit
chez le comte de Smet de Naeyer, alors chef de
cabinet, pour lui rappeler les paroles de M. Nys-
sens et lui demander d’organiser une exposition
à Bruxelles, le Ministre assura bien le Bourgmestre
de Bruxelles de toute sa sympathie pour une expo-
sition bruxelloise, mais il ne voulut pas engager
immédiatement le gouvernement et se contenta de
promettre de consulter les Chambres de commerce
et les principaux industriels. Peu après, il faisait
savoir à M. De Mot que ceux-ci étaient hostiles à
l’idée et qu’il fallait par conséquent y renoncer.
En 1902, M. Dupret, aujourd'hui vice-président
du Comité exécutif, tenta de constituer un capital,
XI. ÉMILE DE MOT
PRÉSIDENT DU COMITÉ EXÉC1
M. De Mot est né à Anvers, le 20 avril 1835. Docteur en droit en 1857, il
entre à cette époque au barreau de Bruxelles. Avocat à la Cour de cassation
en 1872. Bâtonnier en 1889. Elu conseiller communal de Bruxelles en I883.
Echevin du contentieux la même année. Bourgmestre de la capitale depuis 1899.
Membre de la Constituante chargée de la révision de la Constitution en 1892.
Sénateur depuis 1900. Le président du Comité exécutif de l’Exposition de 1910 a
rempli, avec l’éclat que l’on sait, les mêmes fonctions à l’Exposition de 1897.
Grand-croix de l’Ordre de Léopold, commandeur de la Légion d’honneur, grand-
officier de la Couronne d’Italie, grand-cordon de Saint-Michel de Bavière, etc.
mais des incidents surgirent, suscités surtout par
la crainte de la concurrence qui animait les Lié-
geois, et, après de multiples négociations un
Comité provisoire fut constitué en igo5.
Le travail de souscription au capital fut alors
poursuivi avec ardeur par MM. Dupret, Lemon-
nier et Léon Janssen spécialement. Les banques
appelées à réaliser la conversion de l’emprunt de
Bruxelles y contribuèrent largement, et en avril
1006 fut constituée la Société de l’Exposition de
Bruxelles, au capital de 2,65o,000 francs.
Telle est l’histoire de ce que l’on pourrait appeler
les préliminaires de l’Exposition de Bruxelles. Elle
montre bien quelles sont les difficultés initiales
que rencontrent les organisateurs d’une world’s
fair. Mais quand ils les ont résolues, leur œuvre
véritable ne fait, en somme, que commencer.
Le capital une fois constitué, le patronage offi-
ciel obtenu, les administrateurs nommés, l’exposi-
tion entre dans la voie de la réalisation, et dès cet
instant elle groupe uneénorme quantité d’activités
individuelles et collectives. Elles s’exercent sur
deux objets distincts. 11 semble, en effet, qu’une
exposition soit un être organisé, affectant une
forme matérielle, qui sert de théâtre à une vie
intellectuelle d’une intensité extraor-
dinaire. S’il faut, d’une part, construire
des bâtiments, aménager des jardins,
procéder à des adjudications, choisir
des architectes, surveiller des entrepre-
neurs, il faut, de l’autre, tracer le plan
économique de l’exposition, déterminer
les classes, les groupes, attirer et choisir
avec soin les concours de ces amuseurs
qui, en amenant la grande foule, col-
laborent plus puissamment qu’on ne
croit au but sérieux poursuivi par
l’entreprise. Il faut enfin organiser
la publicité et se ménager l’appui
de la presse, qui n’a d’ailleurs jamais
manqué à ces grandes œuvres inter-
nationales.
Si la publicité, en effet, est aujour-
d’hui un des principaux facteurs de
tous les succès industriels et commer-
ciaux, elle est plus indispensable encore
à la réussite d’une exposition qu’à toute
autre œuvre économique. Certes, les
organisateurs d’une world’s fair doivent,
dans ce domaine aussi, user de modé-
ration et de sagesse, mais à aucun mo-
ment le souci de la renommée de leur
entreprise ne doit être négligé, ni dans
le pays, ni à l’étranger. Quoi qu’ils fas-
sent eux-mêmes, ou quoi qu’on fasse
autour d’eux pour l’exposition, la publi-
cité prend part à la tâche commune, et
quand, intelligemment conduite, elle
peut agir seule, elle fait récupérer au
centuple les sommes qu’on lui a con-
sacrées.
L’exposition est annoncée; sa répu-
tation est faite; les représentants du gou-
vernement ont obtenu la participation
des gouvernements étrangers, les com-
missaires ont été choisis, l’emplacement
a été déterminé ; les architectes ont fait
les plans, une armée de terrassiers a
exécuté les nivellements indispensables;
les halls s’élèvent; leurs carcasses de
fer couvrent des hectares et des hectares. L’em-
placement de l’exposition est un gigantesque
chantier, où des milliers d’ouvriers s’agitent confu-
sément; on dirait un peuple en train de construire
une ville!
Aussi tous ceux qui savent par expérience ce
que c’est qu’une world’s fair peuvent, dès à
présent, prédire à celle-ci le plus vif succès.
L. Dumont-Wilden.