Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
BLANKENBERGHE
Le proverbe, sagesse des peuples, veut qu’il
faille profiter des remèdes pendant qu’ils guérissent.
Ainsi s’explique l’exode des citadins vers les plages
de la mer du Nord, vers les Ardennes, dès que
juin arrive.
Le grand air, c’est la vie.
Le merveilleux, c’est-à-dire l’inconnu, c’est-à-
dire l’ignorance, est enfin mis à la porte de la
médecine et de la science. Tant pis, murmurent
les pâles lecteurs de Musset qui regrettent :
... le temps où le ciel sur la terre
Marchait et respirait dans un peuple de dieux,
Où tout était divin jusqu’aux douleurs humaines;
le temps enfin où il n’existait pas un seul petit
dieu du monde paganiste qui n’eût un temple sur
les bords d’une source sacrée, comme de nos jours
il n’est pas un seul petit grand homme qui n’ait sa
statue sur la place de son village natal.
A l’heure actuelle, les villes d’eau guérissant
les maladies les plus diverses, par la seule vertu
curative de leur source, semblent un défi, une
insulte jetée à la science médicale, et l’époque n’est
pas éloignée où la médecine, relevant le défi,
transformera les stations thermales qui voudront
vivre en stations de repos, en vastes maisons de
convalescence, en oasis, enfin, jetées dans l’inter-
valle du désert de pierre que forment les grandes
villes qui, pour le malheur du genre humain,
s’étendent et s’étendent sans cesse. Dans ces oasis,
autour de la source jadis sacrée, mais reléguée au
second plan, s’élèveront de grands établissements
d’hydrothérapie, de massage, d’électricité. Les
bains avec tous leurs raffinements, l’aérothérapie
avec toutes ses ressources, viendront décupler les
miracles opérés autrefois par la seule puissance de
la source divine, qui doit souvent sa plus grande
vertu à l’idéale pureté de l’atmosphère qui l’en-
toure, ainsi qu’au calme, au repos, à l’absence de
préoccupations de toutes sortes dont jouit le malade
en villégiature. Forcer le malade à se saturer d’air
pur, tel est le but à poursuivre.
Mais prévenir valant mieux que guérir, la mer
est la villégiature par excellence. La mer exerce
d’ailleurs une attirance
portance) des villes balnéaires de notre littoral.
On n’éprouve pas, en arrivant à Blankenberghe,
l’impression d'étonnement et d’admiration que fait
naître la découverte d’Ostende. Blankenberghe,
c’est le village qui s’est haussé à la fortune d’une
vogue inouïe et soudaine et qui, fiévreusement, a
entassé hôtels et villas pour recevoir l’envahissante
population se ruant vers sa digue.
Ostende a plus de prestige, Blankenberghe plus
de bonhomie souriante; l’accueil de celle-là est
plus cérémonieux, l’invite de celle-ci plus accorte
et plus familière.
Trente-cinq à quarante mille étrangers visitent
annuellement cette ville « parvenue » qui, il y a
quelque cinquante ans, ne possédait qu’un seul
hôtel! Aujourd’hui, ils s’alignent, les hôtels, en
une rangée sans fin, flanqués de terrasses qui
donnent à la digue une animation curieuse, un
aspect d’un pittoresque tout spécial, que particula-
rise encore le dialecte teuton dominant dans toutes
les conversations — car les Allemands ont élu
Blankenberghe comme séjour de prédilection.
Beaucoup de villas qui s’étalent sur le promon-
toire, dont les vagues viennent, à marée haute,
lécher les pierres de taille, sont précédées /
session devient plus complète. Et, très adroitement,
le « né natif » s’efforce d’augmenter l’afflux de
baigneurs, de touristes et de flâneurs. Un kur-
saal — qui, s’il n’a point les triomphales propor-
tions de celui d’Ostende, n’en est pas moins un
des plus beaux parmi les établissements du genre
— a remplacé l’ancien Casino devenu trop étroit;
des fêtes de tout genre sont organisées pendant le
cours de la saison; on travaille, d’autre part, à
compléter les installations du port.
Un « pier », dans le genre de celui de Trouville,
construit à l’est de la digue
la jetée-promenade est très
fréquentée par la colo-
nie. Les installations
balnéaires ne le cèdent
en rien à celles d’Osten-
de; la plage est divisée
par des brise-lames qui
rendent l’accès de la
mer sans danger
pour les bai-
de jardinets qui confrontent avec la mer
mouvante et grise la gaieté fraîche de
leur verdure et de leurs fleurs.
particulière sur tous les
esprits : de l’artiste à
l’épicier. Une
fois à la mer,
on est pris, on
est conquis.
Ainsi va gran-
dissant le succès
d’Ostende, de
Blankenberghe,
de Heyst, de
Nieuport-Bains.
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*
* *
Prenons, si
vous le voulez
bien, à la gare
d’Ostende, le
chemin de fer
vicinal qui, d'a-
bord déroulant son ruban d’acier à travers les
grasses prairies et les plantureuses cultures de
Slykens et de Clemskerke, ensuite pénétrant dans
les dunes au Coq et à Wenduyne, nous mènera
à Blankenberghe, la deuxième (par rang d’im-
Du primitif village des pêcheurs il ne
reste que peu de souvenirs : l’ancienne
église est délaissée pour le nouveau
temple, plus vaste, sinon plus inté-
ressant au point de vue architec-
tural; l’Hôtel de ville, datant
de i532, garde un clocheton ori-
ginal et des pignons dentelés
qui amusent l’œil.
Les Blankenberghois ne
s’attardent guère à déplo-
rer le modernisme qui
détruit implacable-
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Blankenberghe — La Digue et le Kursaal
ment les derniers vestiges du passé; c’est vers
l’avenir qu’ils ont les yeux ouverts, c’est vers la
vogue toujours grandissante qu’ils orientent leur
esprit et leur activité. Tous les ans, la colonie
balnéaire se fait plus nombreuse, la prise de pos-
gneurs. Une surveillance constante est d’ailleurs
organisée par les soins de l’Administration commu-
nale, qui a commis des gardiens vigilants et avisés
dont l’intervention, surtout à l’heure de la marée
montante, est souvent nécessaire.