Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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honneurs dus à un général. M. de Escoriaza est
chevalier de la Légion d’honneur et il est titu-
laire des médailles d’or des sièges et de la ville
de Saragosse.
Le gouvernement espagnol ne pouvait donc
faire un meilleur choix. Le Commissaire royal a
obtenu de lui qu’il accorde son patronage officiel
à la participation, ainsi qu’une subvention de
100,000 pesetas pour le pavillon. M. de Esco-
riaza espère obtenir encore quelques subsides
pour les beaux-arts et pour les expositions des
travaux publics et de l’agriculture.
On peut prévoir dès à
présent que le pavillon es-
pagnol sera une des perles
de l’Exposition de Bruxelles.
M. de Escoriaza a eu l’heu-
reuse idée d’en faire un
spécimen du style maures-
que et, mieux encore, d’en
emprunter l’architecture au
monument le plus célèbre de
cet art merveilleux, c’est-à-
dire à l’Alhambra de Gre-
nade, dont certaines parties
seront reproduites exacte-
ment par des ouvriers spé-
cialistes de l’antique cité an-
dalouse, sous la direction de
l’architecte conservateur de
l’Alhambra, M. Modesto
Cendoya. Ce dernier, sur la
proposition de M. de Esco-
riaza, a été nommé archi-
tecte du commissariat d’Es-
pagne près de l’Exposition
de Bruxelles.
Dès que l’avant-projet du
pavillon fut terminé, M. de
Escoriaza le présenta au mi-
nistre de Fomento, qui s’en
montra enchanté ; il l’a fait
voir également au baron
Joostens, ministre de Bel-
gique à Madrid, qui l’en a
vivement félicité.
Les plans sont maintenant
achevés, et M. de Escoriaza
les a soumis le mois dernier
au Comité exécutif de l’Ex-
position. Le pavillon sera la
reconstitution de la fameuse
Cour des Lions, dont nous
publions une vue photogra-
phique.
« Avant de pénétrer dans
l’Alcazar, au cœur même de
l’Alhambra, écrit un publi-
ciste français, il semble
qu’on ait épuisé toute sa ca-
pacité admirative pour le
paysage et pour les jardins ;
mais, dès qu’on a franchi le
seuil et que soudain, comme
par un sortilège, on se
trouve enfermé parmi les décors fantastiques de
la Cour des Lions, de la Cour des Myrtes, de
tant de salles merveilleuses, il faut bien un peu
oublier la nature et trouver d’autres réserves
d’admiration pour l’art des hommes, qui n’a
jamais atteint plus de richesse et de raffine-
ment: on reste ébloui devant les courbures
exquises des arcs, la gracilité des colonnades ;
l’œil se perd dans la conque des plafonds creusés
et recreusés d’alvéoles, taillés de mille facettes,
hérissés de penditifs, dans les guipures de stuc
d’une délicatesse inouïe, où les caractères caba-
listiques se mêlent à la fantaisie des plus folles
arabesques... Il n’y a qu’un mot pour rendre
cela : c’est un rêve des Mille et une nuits !»
Construit d’après un pareil modèle, le pavil-
lon espagnol ne peut manquer d’attirer la foule
des visiteurs.
Il est à souhaiter que l’Exposition de Bruxelles
soit l’occasion de nouvelles relations commer-
ciales entre la Belgique et l’Espagne. Alors
que notre industrie s’efforce de trouver au loin
des- débouchés, il y aurait lièu de chercher à
Alhambra. — La Cour des Lions
augmenter notre trafic avec un pays comme
l’Espagne, dont les progrès sont si sensibles,
ainsi que les visiteurs de l’Exposition de Sara-
gosse ont pu s’en convaincre.
Le commerce spécial de la Belgique avec
l’Espagne est susceptible d’un accroissement
considérable. En 1908, nous n’avons exporté
en Espagne que pour 35,345,000 francs ; ce
chiffre, il est vrai, est en légère augmentation
sur celui des années 1906 et 1907, mais, par
contre, il est sensiblement inférieur à nos
exportations de 1904 et surtout de 1903, année
où elles ont atteint 57 millions de francs.
Quant aux exportations espagnoles en Bel-
gique, le montant en a été de 45,972,000 francs
en 1908, chiffre en diminution sur celui des
années précédentes.
Au mois de février dernier, M. le baron
Joostens a transmis au ministre des affaires
étrangères les rapports de plusieurs de nos
consuls. Tous signalent à l’attention de l’indus-
trie et du commerce belges un certain nombre
de produits et de marchandises qui pourraient
faire l’objet d’un trafic plus
intense entre la Belgique et
l’Espagne.
On y lit notamment que
les grands travaux d’embel-
lissement et d’assainissement
de Madrid pourront offrir
un débouché aux produits
de l’industrie belge ; il s’agit
de la « Gran via », large
avenue destinée au commerce
de luxe et tracée à travers
les vieux quartiers populeux,
ainsi que de l’assainissement
du fleuve Manzanarès. Les
adjudications de ces grands
travaux ont eu lieu il y a
quelques mois.
D’autre part, l’appropria-
tion de deux chutes d’eau
d’une force totale de 30,000
à 40,000 chevaux va pro-
chainement développer dans
une large mesure l’utilisation
de l’électricité à Madrid, ce
qui aura pour conséquence,
pendant quelques années,
une demande importante de
moteurs électriques.
Diverses statistiques dé-
montrent que la Belgique
n’occupe pas en Espagne le
rang que la qualité de ses
produits lui permet de re-
vendiquer, de même qu’elle
ne tire pas de ce pays tout
ce qu’il est à même de lui
fournir dans de bonnes con-
ditions.
D’après les rapports de
nos consuls, nous pourrions
développer très sensiblement
notre commerce avec l’Es-
pagne, en y envoyant da-
vantage nos charbons, nos
ciments, nos bougies, nos
tissus, nos pâtes de bois, nos
machines, nos vernis, nos
marbres et nos pierres, nos
vitres et glaces, nos appa-
reils d’éclairage et tous au-
tres articles de bâtiment,
tandis que nos commerçants
pourraient acheter avantageusement en Espagne
des vins, des huiles d’olive, des primeurs, des
fruits, des peaux et pelleteries, des eaux mi-
nérales, des conserves alimentaires, des bijoux,
etc., etc., le tout au profit réciproque des deux
nations.
Que tel soit le résultat fructueux de la parti-
cipation espagnole à l’Exposition de 1910, c’est
le vœu que nous formons très sincèrement.