Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L'EXPOSITION DE BRUXELLES
antique domaine : fleurs, fruits, oiseaux. Cette
sorte de guirlande animée, sertissant les images
des ducs, est adroitement conçue dans le style
de la Renaissance flamande. Nul doute que l’ou-
vrage de haut caractère auquel M. Lambrechts
pourra enfin donner son nom, comme inventeur,
ne lui vaille un succès considérable auprès.des
connaisseurs et du public. La tapisserie d’L/éverlé
tanée de nombreuses travailleuses, ce qui per-
mettrait de donner une plus grande extension
à l’art et au métier de la tapisserie et contri-
buerait à l’amélioration du sort de la femme.»
Il est utile de faire remarquer ici qu’il serait
souhaitable, pour les hommes aussi, que l’in-
dustrie artistique de la tapisserie qu’ils ont
exercée jadis, retrouve son ancienne vitalité.
viennent, comme jadis, de merveilleux tisserands
d’art.
Maintenant, la question de la survivance de
l’œuvre artistique et industrielle de M. Arthur
Lambrechts s’impose à l’esprit. Par quel moyen
peut-on atteindre à ce résultat ? L’inspectrice
hollandaise fait allusion à la création d’une
école officielle de la tapisserie qui serait le
Partie de l’atelier de restauration
Atelier des métiers de basse lisse
sera achevée pour l’Exposition de Bruxelles, et
je sais que des démarches sont faites pour
qu’elle orne le panneau principal du salon
d’honneur de notre section nationale. Puissent
les satisfactions que vaudra à M. Lambrechts
cette exposition le récompenser moralement un
peu du long et merveilleux labeur d’art qu'il
a accompli !
Mais l’ambition suprême de notre maître tisse-
rand est moins personnelle. M. Lambrechts, qui
voudrait que l’art et la technique de la tapis-
serie ne fussent pas de nouveau pérdus après
lui, est animé du noble désir de transmettre à
ses compatriotes cet antique trésor. Mlle Rogge
écrivait à ce sujet dans son rapport :
« Toute la peine que se donne M. Lambrechts
pour remettre en honneur cette technique de
tissage artistique sera-t-elle récompensée dans
l’avenir autrement que par la simple direction
d’un atelier, dont il est l’âme et qui disparaîtra
vraisemblablement avec lui ?
» Nous comprenons dès lors le vœu de voir
subsidier par l’Etat et la ville de Bruxelles
une école à instaurer et qui développerait dans
la population féminine flamande les aptitudes
nécessaires à la rénovation de cet art du tis-
sage à la main. Les avantages d’une école sem-
blable serait la formation professionnelle simul-
M. Lambrechts songea, au début de ses recher-
ches, a utiliser la main-d’œuvre féminine parce
qu’il lui parut qu’elle serait plus patiente. Il
n’a pas eu lieu de s’en repentir. Mais rien ne
pourrait s’opposer à ce que les hommes rede-
Ouvrières au travail
couronnement de l’initiative de notre compa-
triote. Qui oserait, en effet, contester qu’il n’y
a pas un puissant intérêt national, artistique et
économique, à assurer l’épanouissement de la
renaissance due à M. Lambrechts ? Si les re-
cherches effectuées par ce courageux artiste
n’étaient pas faites, ne serait-il pas désirable de
les entreprendre — avec la volonté de réussir ?
Tous, les bons patriotes, tous les gens de goût
souhaiteront donc que les pouvoirs comprennent
le devoir qui leur incombe dans cette circons-
tance.
Mais, tandis que cette idée fait son chemin
- il faut l’espérer, — des amis et des admira-
teurs de M. Lambrechts, redoutant un peu les
lenteurs d’exécution que peut rencontrer ce
projet, si légitime cependant, se préoccupent
d’assurer, quoi qu’il arrive, la continuation de
l’œuvre du maître-tisserand, telle qu’elle existe.
La vie d’un homme, même très vaillant, est
limitée et ils veulent libérer M. Arthur Lam-
brechts de sa noble inquiétude.
Formons des vœux ardents pour que l’Etat
ou l’initiative privée mette à l’abri d’une nou-
velle éclipse possible notre vieil et glorieux
art de la tapisserie, dont la résurrection, sans
cela, n’aurait que la durée de l’existence de
l’admirable praticien à qui l’on doit le prodige
que je viens de signaler.
Achille Chainaye.