ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 283 brechts, ne consiste qu’à opérer le croisement des fils de chaîne. Examinons à présent Le travail exécuté, d’après « cartons », par ces jeunes femmes attentives, Etat d’une tapisserie avant sa restauration tenant dans une main la petite broche en bois destinée à soulever les fils de la chaîne et dans l’autre les laines retirées de la boîte à casiers, dénommée avec expression la « palette ». Des ouvrières restaurent et amplifient une portière. Elles ont dû confectionner dix-sept ou dix-huit pièces pour combler autant de trous formés par l’usure. Nul ne saurait distinguer les parties nouvelles des anciennes. Les ouvriè- res forment, pour terminer cet ouvrage, une bordure où Tes fleurs, les fruits et le feuillage marient les tons de cette vie sommeillante et mystérieuse qui font de la tapisserie une des choses les plus troublantes qui soient. Sur un métier on imite avec une perfection également absolue, le fameux « semis-gothique » ornant le fond sombre de fleurettes rouges et de feuilles. Les tapis en « semis-gothique », qui présentent cette particularité d’être décorés sur les deux faces, servaient au temps des ducs de Bourgogne à maints usages. On en recou- vrait les dures couchettes ; on en formait les tentes des guerriers et on étendait aussi ces tissus jaspés sur le parquet des intérieurs bour- geois. Que d’évocations éveillent ce coin de parterre, où le dessin et la « flamme » de quelques corolles font surgir dans l’esprit tout un monde disparu I Mais, voici d’autres travaux plus considérables et qui constituent une preuve plus éclatante encore des mérites prodigieux du continuateur de nos excellents tisserands d’art. Il s’agit d’une série de tapisseries mettant en scène les épisodes de la vie de Joseph. Ces compositions bibliques furent exécutées d’après de merveilleux cartons du peintre français Lebrun, par les Van der Borght de Bruxelles. Nous sommes dans tout l’apparat gracieux et la fraîcheur char- mante du XVIIIe siècle. Or, ces tapisseries ma- gnifiques étaient en partie détruites. Dans celle qui se trouve, par exemple, sur le métier, et qui repré- sente les Greniers d’abon- dance d’Egypte, il manquait plusieurs personnages en- tiers et maints autres frag- ments. Ces lacunes ont été comblées par M. Lambrechts avec un art consommé ! Le mouvement, le caractère, le dessin et la couleur de ces reconstitutions, de ces résur- rections plutôt, stupéfient par leur accent d’authenti- cité. Ni les frères Van der Borght ni Lebrun lui-même ne désavoueraient ces par- ties, grandes de plusieurs mètres carrés, incorporées dans leur œuvre. Les photographies dont les reproductions illustrent cet article offrent d’autres exemples de reconstitutions fameuses accomplies par M. Arthur Lambrechts. La ta- pisserie à travers les brèches de laquelle on aperçoit la cour de l’atelier n’était plus qu’une ruine lamentable avant sa régénérescence. Mais le tour de force que réalisa M. Lambrechts dans la re- constitution de l’autre tapis- serie qui se trouvait égale- ment dans un état pitoyable, ainsi qu’on peut en juger, fut sans doute plus fameux encore. Il fit réapparaître dans cette composition, qui n’est autre que celle de VEntrée triomphale de Joseph en Egypte - un des petits panneaux de la série dont nous parlons plus haut, — des figures entières dispa- rues au cours des ans. Et, comme dans toutes les tapisseries qu’il restaura, la similitude est ici absolue, entre les nouvelles et les anciennes parties. M. Lam- brechts possède d’ailleurs le don rarissime de s’assimiler les styles les plus différents. Il s’identifie réellement avec le caractère de chacune des tapisseries qu’il entreprend de faire revivre dans leur intégralité. Les connaisseurs constatent, au surplus, que les teintures végétales dont M. Lambrechts se sert pour colorer ses laines sont exac- tement de la même essence que celles employées par les tisserands anciens. En effet, la photographie, très sen- sible aux sels producteurs du coloris, ne révèle, sous ce rapport, aucune diffé- rence entre les fragments nouveaux et les primitifs. * * * Que de témoignages d’admiration ont déjà manifesté à M. Lambrechts l’émerveillement que provoquent ses travaux ! Lors de l’Exposition internationale d’Amsterdam de 1907, la reine de Hollande, qui avait longüement contemplé un des grands panneaux de la jolie légende biblique de la vie de Joseph, conféra à l’artiste belge une distinction honorifique. La participa- tion de M. Lambrechts à l’exposition d’Ams- terdam fit sensation. Son atelier de tissage d’art fut une des principales attractions de la section belge. J’ai sous les yeux les articles de jour- naux et le rapport de Mlle E. Rogge, inspec- trice du travail manuel de la femme en Hol- lande, consacrés à l’œuvre très attachante de M. Arthur Lambrechts, qui se poursuivait sous les yeux mêmes des visiteurs. L’étude de Mlle Rogge est particulièrement fouillée et élogieuse. Elle témoigne de l’intérêt considérable que sus- cita cette admirable et décisive démonstration. Je reviendrai tantôt sur le remarquable mé- moire de l’inspectrice hollandaise pour exprimer le vœu qui jaillit à la pensée en présence de la rénovation dont on est redevable à notre com- patriote. Mais, avant cela, je veux signaler une autre réalisation de rêve que caressa pendant longtemps le maître. Celui qui a consacré une grande partie de son existence à exprimer l’art de ses devanciers brûlait de produire une œuvre personnelle. Il la réalise en ce moment. La création à laquelle il travaille est une évo- cation du domaine seigneurial d’Héverlé. Le grand paysage à vol d’oiseau encadré d’une bordure des plus ingénieuse et des plus intéres- sante, montre dans la lumineuse échancrure de deux taillis de premier plan, le manoir, son parc verdoyant et les blondes campagnes environ- nantes. Ce panorama, où le style gothique d’Hé- verlé met son empreinte curieuse, donne aussi la sensation de l’espace. La bordure que je signalais contribue, par son contraste, au ca- ractère de ce paysage, tout en enjolivant l’en- semble. L’artiste a eu l’idée de tisser dans cet encadrement les portraits de la lignée des ducs d’Arenberg, seigneurs d’Héverlé, entourant leurs médaillons de tout ce qui fait la vie de leur HT SIM) gevalts abus « pmwJ mutT POTIK) SEMA FONTS «MM Après la restauration