ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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282 L’EXPOSITION DE BRUXELLES UNE DE NOS PLUS BELLES INDUSTRIES D’ART LA RÉSURRECTION DE LA TAPISSERIE Ce phénomène a été accompli, au prix de quels efforts, par notre compatriote M. Arthur Lambrechts. Mais, avant de conter ce miracle, constatons l’étonnement que l’on éprouve tou- jours à la pensée que telle industrie d’art, jadis prospère et célèbre, ait pu disparaître complè- tement. Les hommes de notre époque se font, en effet, difficilement une idée des causes qui firent sombrer au cours des siècles maintes fleuron artistique. Dinant, Huy, Tournai et bien d’autres villes de ces régions, si troublées jadis, assistèrent à de pareils naufrages. Sans doute ne serez-vous pas moins frappé d’apprendre qu’il a fallu l’initiative, la devi- nation, la persévérance et aussi le talent d’un chercheur et d’un artiste de notre génération, pour ressusciter l’ancien métier des tisserands de tapisseries 1 Cet homme est donc le peintre procédés de teinture de ses devanciers et il y réussit. Ses colorations végétales sont immua- bles. M. Lambrechts a créé plus de quatre cents tons. Telle est la « palette » à laquelle il re- court pour l’exécution de ses ouvrages fameux. Mais, après avoir conté que ce maître tisse- rand-teinturier ourdit lui-même les métiers de son atelier — tant sa conscience professionnelle est grande, — disons qu’il eut la patience de Etat d’une tapisserie avant sa restauration Après la restauration manifestations du sentiment artistique et de la richesse. ^Peut-on vraiment ne pas être surpris de ce que l’industrie de la tapisserie bruxelloise ait été un jour délaissée, perdue ? Et cependant fut-elle glorieuse et active ! Au XVe et au XVIe siècle on compta à Bruxelles, dans l’espace de cin- quante à soixante ans, quarante à quarante-cinq mille tisserands s’appliquant à la fabrication des tentures. A Audenarde, la succursale de Bru- xelles pour cette spécialité de luxe et d’art, il y avait dix-sept mille travailleurs penchés sur leurs métiers ! Et les modèles fameux ne manquaient pas, comme on sait, à ces admirables artisans. Van Eyck, Roger Vander Weyden, Van Orley, Van Dyck, Deniers et combien d’autres grands pein- tres dessinèrent les « cartons » que copièrent, interprétèrent ces praticiens de la laine de couleurs. Quoi qu’il en soit, après les superbes produc- tions des frères Van der Borght au XVIIIe siècle, les métiers à tapisseries s’arrêtèrent dans ce pays. La vogue mondiale des tissus de féerie, qui pendant des siècles avaient illustré nos con- citoyens, ne conjura pas cette léthargie. Oui, Bruxelles qui avait vu naître les « Geubelinckx » qui s’en allèrent à Paris, après avoir fait un crochet à Reims, donner leur savoir de .tein- turiers et leur nom au fameux établissement des « Gobelins » ; Bruxelles, dis-je, devait perdre ce Arthur Lambrechts, qui depuis trente ans se consacre à la technique et à l’art de la tapis- serie. Il dut pénétrer1 bien des secrets et fut même obligé de construire presque tout l’ou- tillage de son atelier. Hormis un antique métier de basse lisse qu’il acheta à Audenarde* il dut créer toute son installation de travail. M. Lam- brechts s’appliqua également à retrouver les former son personnel ouvrier, composé actuelle- ment de trente-deux femmes. Il est secondé dans cette initiation et dans la surveillance in- cessante qu’exige l’exécution de tapisseries d’art par Mme Lambrechts. Si le rénovateur de ces belles applications du tempérament artistique de notre race s’en tient scrupuleusement aux procédés de travail d’autrefois, il est le premier maître-tisserand qui ait employé des femmes à ces ouvrages, et le métier rémunérateur qu’il leur a donné correspond à leurs aptitudes. * * * Visitons ensemble l’atelier de la rue des Ailes, à Schaerbeek, où M. Arthur Lambrechts, avec une patience de bénédictin, retrouva « fil par fil » peut-on dire, les procédés de ses antiques prédécesseurs. Nous voici dans le hall silen- cieux, empli de lumière et aussi de chaudes colorations, où lentement s’accomplit le miracle ancien du tissage des tapisseries. Il leur faut, en effet, une patience extrêine à ces ouvrières, ployées sur le réseau de leurs vieux métiers. La production moyenne de chacune est de trente centimètres carrés environ par jour. C’est qu’il faut du temps pour glisser et emprisonner, entre les fils de chaîne, la laine qui dessine et peint. Tout ce travail s’accomplit à la main, car le mécanisme très rudimentaire des anciens outils, employés volontairement par M. Lam-