ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 281 A Tervueren, autour de Joseph Coosemans et d’Hippolyte Boulenger, un petit cercle de pein- tres s’était formé. Jules Montigny, Alphonse Asselbergs, Jules Ramaekers avaient été attirés dans cette pittoresque localité par le désir de mieux étudier la nature en vivant au milieu d’elle. Ces cinq artistes créèrent, par plaisanterie d’abord, ce qu’ils appelèrent l’école de Ter- vueren, en souvenir de l’école française de Barbizon, en qui s’accusaient les mêmes tendances de vérité et d’observation. Le nom devait rester pour caractériser leur manière. L’école de Tervue- ren désigne encore ce groupe de peintres qui rejetèrent les conven- tions académiques et virent le monde extérieur avec des yeux de poète. Les peintres de l’école de Ter- vueren furent donc des réalistes en ce sens qu’ils se débarrassèrent des préjugés de leurs prédéces- seurs et s’efforcèrent de peindre la nature telle qu’elle était réel- lement. Ils ne se soucièrent pas de l’orner, la jugeant assez belle par elle-même. Ils ne composèrent pas leurs paysages, ils n’y ajou- tèrent aucun accessoire. Ils les firent passer sur la toile dans toute leur fraîcheur. Hippolyte Boulenger est le chef de cette école. On le dit ainsi pour indiquer la supériorité de cet son Allée des charmes du Musée de Bruxelles, vous y verrez le frissonnement des feuilles dans les taillis profonds, le jeu de la lumière dans les frondaisons, les palpitations de la vie qui animent ce grand être multiple et mystérieux qu’est la forêt aux heures du soleil. C’est là vraiment quelque chose qui s’agite et qui tremble aux souffles de la brise. C’est la forêt enchantée démiques. Un talent délicat, un artiste à la vision claire s’imposait. D’autres encore parti- cipaient- à ses exemples. C’était ce Joseph Coosemans, dont nous avons déjà parlé plus haut. Son Chemin des artistes â Barbizon fait déjà pressentir les splendeurs d’un Courtens et ses Sapinières de la Campine ont la péné- trante saveur artiste sur ses amis, non pour établir la relation du maître au disciple, car il n’y en eut pas ; chacun peignit selon son tempéra- ment, et il se trouva que la même inspiration guida des hommes aux aptitudes diverses, réunis par la communauté d’un idéal nouveau. Hippolyte Boulenger caractérise mieux que tout autre la manière de l’école de Tervueren. C’est son talent qu’il faut étudier et carac- tériser. Grâce à lui l’évolution du François de Lamorinière. — Une avenue de chênes (automne). de cette fruste région. C’étaient Asselbergs avec son Jour de mars à la Mare aux fées, Jules Montigny (Bruxelles 1847-Ter- vueren 1899), Ramaekers, etc. Pourtant certains restaient atta- chés aux vieux principes et leurs œuvres exerçaient encore une sé- duction qu’elles ont gardée. Et parmi ceux-ci il faut citer Théo- dore Fourmois, né à Presle (Hai- naut) en 1814, mort à Bruxelles en 1871. Il débuta dans la car- rière artistique par des dessins et des lithographies. Il s’imposa par des toiles telles que le Moulin d’Eprave, exposé au salon de 1851, sa Mare au salon de 1866. Une composition savante, un sen- timent profond né de l’étude des vieux maîtres hollandais, combiné avec la robustesse flamande et une véritable originalité, donnent encore à ses toiles une séduction dont nous ne pouvons nous défen- dre. Citons encore Louis Dubois (1830-1880), artiste plein d’émo- tion ; Edouard Huberti (Liége 1808-1880), que Burger surnom- ma le Corot belge ; Henri Van der Hecht (Bruxelles 1 841 - 1901), dont on peut voir au Musée de Bruxelles VArc-en - ciel et les Marais de Rotterdam. Et les marinistes venaient à leur suite, s’inspirant à leur tour des grands peintres de marine hollan- dais, Jean Claeys (Bruges 1819- Bruxelles 1879) peignait ces lar- ges toiles de la Rade d’Anvers, de la Pleine Mer, où le sentiment du paysage est désormais un fait accompli. Et ses moyens furent extrêmement simples pour- tant. Il regarda et il observa avec justesse. Il écouta son cœur et son imagination. Il se rapprocha de son modèle, il écouta et traduisit son langage. Il modifia la technique du paysage. Il abandonna les tonalités grisâtres ou rougeâ- tres qui sont étrangères à la représentation de la nature. Il renonça à l’art méticuleux de ses prédécesseurs et, bien avant les « impression- nistes », il nous donna une impression. Regardez qui frissonne et qui chante. Une Matinée d’au- tomne nous livre le même charme. Du fleuve s’élèvent des vapeurs qui voilent d’un frêle tissu les collines voisines, délicatement estompées à l’horizon. Le jour naissant jette sa lumière sur la campagne en fleur. Un rayon de soleil s’écrase sur la berge et les oies joyeuses de ce renouveau s’ébrouent dans la .lumière. Au loin le village encore endormi se pelotonne dans le duvet brumeux de sa montagne. L’art était libéré cette fois des entraves aca- grandiose s’unissait à un soin de la réalité très précis. Louis Artan (La Haye 1837-Nieuport 1890), plus fougueux, rendait avec une belle maestria les aspects si divers de l’Océan calme, majestueux ou mélancolique. D’autres artistes allaient venir qui accentue- raient encore ce sens du réalisme en le parant pourtant de toute la merveilleuse splendeur qu’une observation précise peut découvrir au sein de la nature éternelle. Arthur De Rudder. François Bossuet. — Vue de Limbourg sur Lahn.