ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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294 L’EXPOSITION DE BRUXELLES L’HABITATION POPULAIRE A L’EXPOSITION (Deuxième Article [i]) Que le confort, l’hygiène et même la propreté ,de l’habitation sont des nouveautés modernes. — Le passé. — Les systèmes de Robert Ôwen, en Angle- terre; Pourier et son école en France; Ducpétiaux en Belgique; F. Lasalle et les économistes et com- munistes allemands. — La « cité ouvrière » dans les différents pays d’Europe. — L’idée coopérative appliquée à la construction de logements populaires. Les lois de 1801 et de 1867, en Belgique. I Le confort, l’hygiène, la propreté de l’habita- tion, et de l’habitation des riches comme de celle des pauvres, sont des nouveautés modernes. Les générations qui nous ont immédiatement pré- SOCIÉTÉ DE GARANTIE DH LIÉGE Exposition de Liège 1905, COOPÉRATIVE dTxeLLES SOCIÉTÉ DE NAMUR cédées vécurent parmi l’incurie, les préjugés et la superstition quant à l’état dans lequel il conve- nait de tenir un intérieur ; on jouissait du luxe, mais le water-closet était inconnu ; on possédait de l’art un sentiment fort élevé, mais on ignorait le moyen de construire une cheminée remplis- sant exactement son rôle et ne refoulant pas la fumée dans les chambres. De même qu’on était persuadé qu’un certain degré de crasse et qu’une certaine épaisseur de vermine étaient nécessaires au bon développement corporel de l’enfance, de même on s’imaginait qu’un cou- rant d’air, une lumière un peu vive, une installa- tion de bains dans un logis privé devaient être funestes aux poumons, à la. vue, à la morale de l’habitant de ce logis. Au moyen âge, la malpropreté n’était-elle pas considérée comme un trait significatif de sainteté ? C’était un axiome parfaitement admis, du reste, que « la maladie du corps constituait, en quel- que sorte, la santé de l’âme ». Cependant, le bon sens et la raison devaient, peu à peu, prévaloir contre ces absurdités du mysticisme, et l’on finit par reconnaître, non seulement qu’il n’est pas d’enfant vigoureux dans la saleté, mais qu’il n’est de maisons salubres que celles où l’air circule librement, où la lumière est répandue en abondance, où la canalisation d’eau permet le lavage fréquent des habitants et de l’habitation. On avait (1) \'oir le n’ 19 de l’Exposition de Bruxelles. compris en même temps que, si des âmes su- blimes furent parfois enfermées en des corps dé- biles, c’est, le plus souvent, des corps sains qui abritent les âmes saines et que la propreté, l’hy- giène, le confort du logis auront sur cette double santé physique et morale une influence considérable. Voila ce dont tout le monde est convaincu aujourd’hui. Mais cette conviction rationnelle fut lente à s’imposer, lente,, surtout, à donner des résultats pratiques et, naturellement, quand enfin elle commença d’être admise, ce sont les classes aisées et non les classes pauvres qui profi- tèrent, d’abord, de ses bienfaits. Dans la plupart des villes industrielles, dans toutes les grandes capitales d’Europe, le prolé- taire habite des quartiers dont les rues sont étroites, tortueuses, lépreuses ; où les impasses qui entravent la circulation de l’air sont en grand nombre, ainsi que les « cours » intérieures destinées à devenir des cloaques. Là, le loge- ment des gens du peuple est distribué dans de vieilles masures, quand ce ne sont pas de simples baraques en torchis et en clayonnage, surmontées d’un toit de carton goudronné. Ces habitacles sont privés d'air, de jour et d’eau. Souvent toute une famille couche dans une seule chambre où il faut faire la cuisine sur un poêle ou sur un réchaud, prodigues d’oxyde de carbone, tandis qu’on y doit conserver durant de longues heures, faute de déversoirs spéciaux, les épluchures de légumes, les ordures et les eaux ménagères. Etonnez - vous, après cela, qu’entre le cabaret et même la rue ou bien un logis accommodé de cette façon, l’ouvrier, sa journée de travail finie, choisisse de préférence le cabaret et la rue ! Non seulement la tristesse et la pestilence de son foyer doivent lui être en horreur, mais il est naturel que le malaise qu’il y éprouve tienne l’esprit de cet homme dans un état de sourde irritation : dans nos capitales, l’opulence et le faste sont trop près de la misère pour que la comparaison ne s’impose pas au jugement de celui qui souffre de ce paradoxal voisinage. L’état déplorable des habitations ouvrières, en général, est une injure à notre civilisation. II Cet état préoccupa dès longtemps ceux qui s’intéressent aux souffrances d’autrui ; dès la fin du XVIIIe siècle, l’Anglais Robert Owen pro- posait de substituer insensiblement aux grands centres manufacturiers de sa patrie, des bourgs industriels et agricoles épars, çà et là, et où les ouvriers pourraient avoir des logements sa- lubres, à bon marché. Sa cité modèle de New- Lamark, sur la Clyde, fut longtemps considérée comme le type le meilleur du genre ; à la vé- rité, elle donna des résultats très satisfaisants. Le fondateur y avait rassemblé tout ce qui peut rendre la vie digne, aisée et même plaisante : on y trouvait, outre de jolies maisonnettes, un restaurant, des boutiques, un établissement de bains, une place publique consacrée aux jeux en plein air et jusqu’à une salle de bal, sans parler de l’école ni de l’église. Peu après Owen, Saint-Simon, puis Fourier et ses disciples apportaient des vues neuves et hardies sur la question des avantages de la soli- darité par l’organisation sociétaire de la com- mune ; ces derniers battaient en brèche tout ce qu’avait fait Owen avant eux, tout ce qu’avait préconisé Saint-Simon (i). Le fouriérisme, comme chacun sait, s’efforce vers une union, vers une harmonie parfaites des éléments qui semblaient le moins faits pour s’entendre : c’est la méthode de la conciliation des intérêts de la petite propriété et de la petite épargne avec ceux des grands capitaux et de la grande industrie. F. Lasalle, suivi des économistes et commu- nistes allemands du siècle dernier, ont fait, eux aussi, dans le but de loger l’ouvrier le mieux possible et au plus bas prix possible, des ten- tatives respectables. A ce moment Ed. Ducpé- tiaux avait déjà publié son livre sur l’Asso- ciafion dans ses rapports avec l’amélioration du sort de la société ouvrière (2), étude pleine de magnifiques théories qui, réalisées — si elles eussent été réalisables, — auraient certainement donné à la Belgique le premier rang quant à la solution du grave problème de l’habitation po- pulaire.■ EXP( SITION DE LIÉGE 1903 SOCIÉTÉ LIÉGEOISE DE MAISONS OUVRIÈRES III Avec la Révolution française de 1848, une idée excellente, aussi ingénieuse que généreuse, (1) Voir le livre de Fourier intitulé : Pièges du charlatanisme des deux sectes de Saint-Simon et d’Owen. (2) Bruxelles : 1860.