ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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3i6 L’EXPOSITION DE BRUXELLES disent la joie de la vie éternelle, sans cesse renaissante. » Les béguinages ont tenu une large place dans l’histoire religieuse de Gand. La fondation des deux béguinages de Gand remonte au xnie siècle ; elle est due à Jeanne de Constantinople, com- tesse de Flandre, et à sa sœur Marguerite, qui les dotèrent en 1234 et 1235. L’enclos de chacun d’eux renferme une église publique, une infirmerie qui sert en même temps de demeure aux Grandes-Dames ou Directrices, un certain nombre de couvents, où les jeunes béguines re- çoivent leur éducation, et un nombre plus consi- Le Parc. dérable de maisons destinées à l’habitation de béguines plus âgées. Le Grand-Béguinage Sainte-Elisabeth était, à l’origine, situé hors des murs de la ville. C’était un quadrilatère fermé de murs, dont le pied bai- gnait dans l’eau des fossés. On y pénétrait par un pont conduisant à une large porte, ouverte pendant le jour, fermée dès la tombée de la nuit. A peine la porte franchie, on voyait le chevet de la grande église à trois nefs émer- geant d’un tapis de gazon. Puis, c’étaient à droite et à gauche des rues étroites bordées de maisons presque toutes semblables, précédées d’un jardinet clos par un mur. En 1867, des difficultés ayant surgi entre les Hospices civils de Gand et les béguines, celles-ci quittèrent le Béguinage et s’installèrent en 1873 dans un nouveau béguinage mis à leur disposition par le duc d’Arenberg à Mont-Saint-Amand. Après le départ des béguines, le Grand-Béguinage fut modernisé et loué à des particuliers. L’église est devenue paroissiale. Le caractère général de l’ensemble n’existe plus. Par contre, le petit béguinage Notre-Dame, situé rue Longue-des-Violettes, a conservé son aspect pittoresque ; une vaste pelouse forme le centre d’un quadrilatère autour duquel s’ali- gnent les maisons cachées derrière les jardinets que clôturent des murs ; quelques rues complè- tent l’ensemble, qui a gardé intact son caractère spécial, moins accentué toutefois que ne l’était celui de l’ancien Grand-Béguinage. On peut visiter encore à Gand les restes im- pressionnants de l’ancien couvent des Domini- cains, dont l’intérieur est transformé en cité ouvrière. Saint Dominique, l’apôtre des Albi- geois, vivait encore quand les Frères Prêcheurs ou Jacobins, ses disciples, vinrent s’établir à Gand, vers 1221, et y construisirent un peu plus tard leur cloître, sous les auspices du comte de Flandre, Fernand de Portugal, et de la comtesse Jeanne. Une partie importante des constructions de la première époque subsiste. Un nouveau bâtiment, de style gothique, fut ajouté vers la fin du XVe. siècle ; il a été con- servé, mais certaines parties sont cachées par des annexes modernes. « L’histoire de ce monastère, écrit M. Victor van der Haeghen, est à certains égards liée à celle de la ville, et même de la Flandre en général. Au début du grand schisme d’Occident c’est là que se réunit le clergé de Flandre, en 1378 et 1379, pour examiner les droits respec- tifs des deux papes. Le 3 juin de cette dernière année, après trois jours de délibération, ledit clergé se prononça pour le pape de Rome, Urbain VI, qui avait été nommé en premier lieu. Cette décision mémorable fut prise dans le ré- fectoire du couvent — in refectorio fratrum prœdicatorum, ainsi que le porte le procès- verbal, — grande salle qui s’étend le long de la Lys et dont l’ornementation intérieure a été mo- difiée au XVIIe siècle.» Le quai aux Herbes est, certes, le site gan- tois le plus réputé et le plus souvent reproduit. Parmi les façades remarquables qui le bordent, citons d’abord la Maison des francs Bateliers, construite en 1530-1531 par le maître-maçon Christophe Van den Berghe, qui paraît s’être inspiré des anciennes façades en bois ; les élé- gantes dentelles de pierre de ce joyau archi- tectural récemment restauré, soutiennent victo- rieusement la comparaison avec les somptueuses murailles du nouvel Hôtel des postes, qui s’élève au Marché-aux-Grains, sur le terrain occupé jadis par un beau monument du XVIIIe siècle, le Pakhuis, démoli en 1897. Puis voici l’intéressante Maison des Mesureurs de blé (1698) et la vénérable Maison de l’Etape, façade romane dont la rude simplicité a grand caractère. Enfin, au fond, sur le Marché-au- Foin, un imposant « spyker » ou entrepôt, égale- ment roman, et tout récemment restauré. De l’autre côté de la Lys se remarquent aussi des pignons pittoresques, tels que la Maison des Bateliers non francs (1740), surmontée d’un bateau doré. Mais le principal témoin des grands événe- ments de l’histoire de Gand, c’est cette grande place carrée, située à quelques enjambées de l’Hôtel de Ville : le Marché du Vendredi. Là se célébraient les « joyeuses entrées » des comtes de Flandre, se réunissaient les corporations, se prêtaient les serments, se préparaient et se dé- nouaient parfois les émeutes. C’est en quelque sorte le forum politique de Gand, où s’élève aujourd’hui la statue en bronze de Jacques Van Artevelde, et, à deux pas de là, se trouve sur un socle de pierre le Grand Canon, le populaire ancien pierrier, surnommé « Margue- rite l’enragée » (Dulle Griete), qui fit ses pre- miers bruyants débuts au siège d’Audenarde en 1382. En visitant ces vieilles maisons historiques, en parcourant ces rues et ces places où tant de souvenirs semblent attachés à chaque pierre et à chaque pavé, le passé se dresse, et cette évocation des agitations et des héroïsmes d’au- trefois produit une impression singulièrement troublante aux heures de la journée où, les ouvriers enfermés dans les usines, la grande cité paraît dormir d’un éternel sommeil. Mais elle est singulièrement vivante, pleine de santé et de vigueur. Les belles qualités de ténacité et d’indomptable énergie qui lui ont assuré de si glorieuses pages dans l’histoire, se retrouvent aujourd’hui aussi puissantes que jamais. La grande industrie y règne en souve- raine. Le lin, le coton, la laine y sont filés et tissés, et il n’est pas sur le continent de grandes usines linières comparables aux siennes. 40,000 ouvriers emplissent les ateliers industriels. Mais l’industrie qui a pris à Gand un déve- loppement extraordinaire, c’est l’horticulture. Partout s’élèvent, aux environs de la cité, des serres immenses, et l’on accourt à Gand des pays les plus lointains pour assister aux splen- dides expositions florales et horticoles, orga- nisées par la Société royale d’agriculture et de botanique, fondée en 1808. Au point de vue intellectuel, Gand est restée digne de son rang d’ancienne capitale de la Flandre : elle possède une Université, un Ins- titut des sciences, quatre instituts universitaires pour les diverses branches de la médecine, une bibliothèque, un athénée, un Institut botanique, un Musée des beaux-arts, un Musée archéolo- gique, une Ecole normale, une Ecole d’horti- culture, des écoles professionnelles, une Ecole industrielle communale et des institutions so- ciales d’un caractère vraiment original et très remarquables. « Comme les autres villes de la Belgique, écrit M. Henri Pirenne, Gand prit part, à la fin du XVIIIe siècle, à la révolution brabançonne, puis fut annexé à la France après la bataille de Fleurus. C’est pendant cette dernière période que commença pour lui une nouvelle ère d’ac- tivité qui dure encore. En 1800, Liévin Bau- wens y fondait la première filature de coton, et en 1805 la machine à vapeur y était intro- duite. Depuis lors, Gand redevint en peu de temps ce qu’il avait été au moyen âge, une cité essentiellement manufacturière. Sous le régime hollandais (1814-1830), sa prospérité, à la- quelle le gouvernement apporta une sollicitude éclairée, augmenta rapidement. En 1817, une université y était fondée ; en 1828 le canal de Terneuzen, élargi et approfondi, mettait son réseau de rivières en communication directe avec la mer. Depuis la révolution de 1830, la ville n’a pas cessé de se développer. Elle est aujourd’hui, avec ses filatures de coton et de lin, ses sucreries, ses fabriques de machines, ses établissements horticoles, un des centres les plus industrieux de la Belgique. Le tonnage de son port, auquel d’importantes améliorations ont été apportées et qui se trouve actuellement en voie de transformation complète, augmente constam- ment. De 49,218 tonneaux à l’entrée en 1860, il a passé en 1904 à 772,827 tonneaux. Quant à la population gantoise, les chiffres suivants permettront d’en apprécier les rapides progrès : 50,963 habitants en 1784, 62,226 en 1815, 163,298 au 31 décembre 1904. » Avec les imposants vestiges qu’il a conser- vés de son passé, ses fabriques et ses construc- 1NSTALLATI0NS MARITIMES. Bassin du Commerce et Entrepôt tions modernes éparpillées au milieu de ses vieux pignons, ses antiques canaux souillés par les eaux industrielles, la patine noirâtre que la fumée du charbon met sur ses murs, Gand présente peut-être un tableau moins séduisant que Bruges et un aspect, à première vue, un peu déconcertant. Mais les contrastes dont il est rempli s’expliquent par son histoire et présen- tent un charme très vif pour qui cherche à les comprendre et à retrouver sous eux les di- verses phases de celle-ci. »