Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
3i5
La tour, conçue d’après les plans de Jean
Stassins, fut construite de 1462 à I531- La
flèche qui la surmonta en 1534 fut complète-
ment détruite à la suite de l’orage du 2 sep-
tembre 1602.
La cathédrale de Saint-Bavon contient vingt-
quatre chapelles latérales, dont huit dans la
partie inférieure de l’édifice. Les œuvres d’art
s’y accumulent. C’est dans une de ces chapelles
que se trouve le célèbre tableau des frères Van
Eyck, l'Adoration de l’Agneau mystique (1420-
1432), qui constitue peut-être la plus remar-
quable des œuvres de la vieille école flamande.
Non loin de l’hôtel de ville, en franchissant la
Lys, on voit se dresser la masse imposante du
château des Comtes. On sait l’histoire de ce
monument grandiose, longtemps enserré dans
des constructions de toute époque, et qu’une
commission spéciale, composée d’archéologues
convaincus, parvint à faire sortir de sa gangue
séculaire. Grâce à de louables initiatives, on vit
réapparaître, il y a une quinzaine d’années, les
vestiges captivants d’une enceinte fortifiée du
XIIe siècle et des substructions vénérables re-
montant à une époque bien plus reculée encore.
On aurait pu rêver le maintien de ces inappré-
ciables débris et l’emploi de mesures de con-
solidation seules. Par les soins de la commission
et de son architecte J. De Waele, on vit succes-
sivement reconstruire les parties enlevées de la
muraille d’enceinte, compléter les tourelles, réta-
blir en son intégrité l’énorme masse du donjon
éventrée par les utilisations modernes. Pareil
au Phénix qui renaît de ses cendres, le château
dresse maintenant, au milieu des eaux, la
silhouette qu’il dut avoir à l’époque de Philippe
d’Alsace.
L’inscription latine sur pierre, contemporaine
de la construction et placée dans un quatre-
feuille au-dessus de la porte, nous fait con-
naître que « l’an de l’Incarnation 1180, Phi-
lippe, comte de Flandre et de Vermandois, fils
du comte Thierry et de Sibylle, fit construire ce
château ». Toutes les parties anciennes de la
forteresse datent de 1180 à 1200, sauf la partie
inférieure du donjon, qui est plus vieille de
deux siècles et demi.
Le chemin de ronde, établi sur le mur d’en-
ceinte, a 24 tours saillantes à deux étages. La
galerie romane est une construction de belle
allure, dont le soubassement, éclairé par quatre
meurtrières, servit autrefois de prison. A l’étage,
de belles colonnettes portent des arcs en plein
cintre qui surmontaient des fenêtres géminées.
La grande salle du Donjon a été le théâtre des
événements les plus divers : du XII° au milieu du
XIVe siècle les comtes de Flandre y donnaient
des fêtes ; en 1445 Philippe-le-Bon y présida le
somptueux banquet du septième chapitre de la
Toison d’or; en 1469 Charles-le-Téméraire y
fit une réception magnifique aux ambassadeurs
du duc de Milan. Du côté Nord de la salle se
trouvait le banc de justice de la Châtellenie du
Vieux-Bourg, où tant d’arrêts de mort pour
hérésie et autres crimes ont été prononcés. C’est
encore là que furent proclamés les traités de
paix.
Vendu en partie en 1779 par le gouvernement
autrichien, puis en 1797 et 1798 comme bien
national sous la domination française, le château
des Comtes devint propriété particulière et fut
transformé ensuite en fabrique, habitations ou-
vrières, etc. En 1872 la ville de Gand acheta
la porte d’entrée et sauva ainsi le château d’une
destruction imminente. Plus tard, un comité
d’archéologues, formé à l’initiative du baron
A": de Maere d’Aertrycke, provoqua en 1887
un accord entre l’Etat et la ville pour l’expro-
priation extérieure et intérieure du vieux mo-
nument, le dégagement des ruines et leur res-
tauration.
Gand possède un des plus intéressants spéci-
mens des anciennes demeures seigneuriales
fortifiées du moyen âge: c’est le château ou
« steen » de Gérard-le-Diable, dont la masse
imposante et rébarbative se dresse près de la
cathédrale Saint-Bavon, au bord du Bas-Escaut
ou Reep. Construit au commencement du XIIIe
siècle par Gérard, dit le Diable, fils de Sohier II,
châtelain de Gand, cet édifice a heureusement
échappé au vandalisme des derniers siècles. Une
restauration, récemment effectuée par M. A.
Verhaegen, lui a rendu son aspect ancien.
Le château se compose d’un corps.de bâtiment
crénelé. La façade du côté de l’Escaut montre
une série de onze fenêtres ogivales, surmontées
d’un rang de baies rectangulaires et flanquées
de tourelles. Au sud, le donjon, vaste tour carrée,
également crénelée, constitue un spécimen pré-
cieux de l’architecture militaire du moyen âge.
La partie la plus curieuse du château de
Gérard-le-Diable est la vaste crypte, qui s’étend
sous les deux grandes salles du château. Elle
mesure 33 mètres de longueur sur 17 de lar-
geur. C’est une des plus grandes et des plus
intéressantes du pays. Une série de massives
colonnes, rondes et trapues, surmontées de cha-
piteaux à larges feuilles, sans crochets, divise
la crypte en quatre nefs spacieuses, parallèles
et recouvertes par des voûtes ogivales en moel-
lons, du plus impressionnant effet. Le pavement
de la crypte se compose d’une aire de béton
telle qu’on en trouve dans les monuments de
cette époque et notamment dans la crypte de
l’église Saint-Hermès, à Renaix.
Du côté Sud, un jardin en contre-bas de la
rue de Flandre indique l’ancien niveau du
terrain. A gauche de cette cour, un bâtiment
de création moderne, en style du XIIIe siècle, se
relie par une passerelle voûtée à l’ancien
château.
Une plaque en bronze, placée à côté de la
porte d’entrée du donjon, rappelle les différentes
destinations de ce monument depuis l’époque
de sa construction jusqu’à nos jours. Peu de
bâtiments ont eu des destinations aussi variées
que le château de Gérard-le-Diable. Primitive-
ment habitation des châtelains de Gand, il se
trouve, au commencement du XIVe siècle, appar-
tenir à la ville, qui y remise une partie de son
matériel de guerre. Tour à tour occupé par les
Hiéronymites et leur école, par le séminaire,
par les aliénés, les orphelins, la maison de cor-
rection, les pompiers, il renferme aujourd’hui
le riche dépôt des archives de l’Etat pour la
Flandre orientale.
Peu de villes possèdent des spécimens d’archi-
tecture militaire qui puissent être comparés au
château des Comtes et au château de Gérard-
le-Diable. Une autre construction militaire, qui
mérite de fixer l’attention, est le fortin le Rabot,
situé à l’entrée du boulevard de Plaisance.
Le Rabot fut construit en 1489 pour mettre
en état de défense cette partie des remparts
qui avait été le plus exposée, en 1488, lors du
siège de Gand par l’empereur Frédéric III. La
première pierre fut posée le 13 juin 1489, ainsi
qu’il résulte de l’inscription gravée sur deux
pierres, que les échevins firent placer dans le
mur extérieur.
La construction de cet ouvrage de défense
était terminée en 1491. Il tire son nom de
l’écluse ou Rabot, placée à cet endroit sur la
Lieve et qu’il était destiné à protéger.
Le Chateau des Comtes.
L’église Saint - Jacques est, après la crypte
de Saint-Bavon, le monument religieux le plus
ancien de la ville de Gand. Sanderus fait re-
monter la fondation de cette église vers l’an
1 100, mais les deux tours romanes de la façade
principale prouvent évidemment que cette partie
de l’édifice date de la première moitié du
XIIe siècle.
A l’extrémité de la ville, près de la Porte
d’Anvers, se trouvent les ruines de l’abbaye de
Saint-Bavon, la célèbre abbaye de moines, fondée,
croit-on, par Saint-Amand au VIIe siècle, dont
Eginhard fut l’abbé commendataire et que
Charles-Quint supprima en 154°. Il n’en sub-
siste plus que la cour intérieure, un côté de la
galerie ou promenoir en style ogival, la crypte
de Sainte-Marie — où l’on a découvert vingt
et une tombes en pierre, — avec les trois arceaux
cintrés à colonnettes romanes qui la séparent
du promenoir ; l’édicule du XIIe siècle, dans la
cour, et où l’on a établi un petit musée d’objets
trouvés dans les fouilles, et enfin l’ancien ré-
fectoire, qui servit d’église pendant quelque
temps.
Dans le Guide illustré publié sous les auspices
de la Commission locale des monuments et
auquel nous avons fait de nombreux emprunts,
MM. Paul Bergmans et Armand Heins parlent
en ces termes des ruines de Saint-Bavon :
« Naguère peu connues, ces ruines sont deve-
nues une des plus notoires curiosités de la cité,
et tous les voyageurs en emportent un souvenir
délicieux. C’est, en effet, un spectacle unique
que ce préau environné d’un cloître délabré,
dont les restes ont une si poétique couleur, et
au milieu duquel s’élève un ravissant lavacrum
que l’on peut faire remonter au XIe siècle. Il
faut errer longuement, en se laissant aller au
charme de la suggestive solitude, parmi les
galeries branlantes et les salles ruinées, pour
arriver enfin au superbe réfectoire roman, où
se trouve l’important musée lapidaire, dont l’in-
térêt capital n’est pas encore assez apprécié. Des
études récentes sur la sculpture flamande sont
en partie faussées pour ne pas avoir suffisam-
ment tenu compte des documents aussi précieux
que nombreux qui y sont conservés.
» Aucun touriste, croyons-nous, ne peut rester
rebelle à la sensation exquise qui se dégage des
murailles patinées par la pluie et le soleil ;
l’ancienne abbaye est envahie par les ronces
et le lierre, et les vieilles pierres y parlent de
vieilles choses, tandis que les oiseaux tapageurs