ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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3x4 L’EXPOSITION DE BRUXELLES sement, on retombe toujours dans les lignes essentielles du plan traditionnel et même dans le même style décoratif. Les tentatives que l’on a fait pour s’en affranchir aux théâtres flamands de Bruxelles et de Gand n’ont, somme toute, pas été heureuses. Au point de vue architectural, les théâtres de Belgique n’ont donc rien de bien original, mais ils sont presque tous propres et commodes, plusieurs sont d’un luxe et d’un bon goût assez rares. D’autre part, leur énumération suffit, semble- t-il, à démontrer le goût persistant du peuple belge pour l’art dramatique. Certes, c’est surtout au théâtre lyrique que ce goût s’adresse, et les représentations musicales sont en général de beaucoup les plus nombreuses. Mais la comédie et le drame ont également leur public passionné, et l’on pourrait voir dans cette passion des tré- teaux un élément précieux d’enseignement litté- raire, à condition qu’il soit bien dirigé. De louables efforts ont déjà été faits dans ce sens, et le succès des matinées littéraires à Bruxelles et des représentations périodiques des grands classiques français à Bruxelles et à Liége est un excellent indice d’une direction nouvelle des curiosités du public. L. Dumont-Wilden. GAND Le nom seul de l’antique cité flamande évoque un passé glorieux dont l’histoire peut se recon- stituer, dans ses péripéties les plus émouvantes, par la simple visite de ses monuments, de ses places, de ses rues, de ses quais, de ses remparts, témoins partiels de l’héroïsme des ancêtres. Au cœur de la cité, les vieux édifices forment un groupement tout à fait remarquable : Saint- Bavon, le Beffroi, l’Hôtel de Ville, Saint- Nicolas, Saint-Michel, la merveilleuse Maison des Bateliers du quai aux Herbes, celles des Mesureurs de grains et de l’Etape, le château de Gérard-le-Diable et le château des Comtes. Aux confins, d’un côté l’abbaye de Saint- Pierre couronne le mamelon du même nom ou mont Blandin, au pied duquel l’Escaut présente une gracieuse perspective, à son entrée dans la ville ; de l’autre, les ruines célèbres de l’abbaye de Saint-Bavon, le joyau archéologique de la cité gantoise. Fier symbole des franchises communales, le Beffroi dresse son majestueux bloc de pierre couronné d’un campanile dont le carillon égrène sur les passants ses périodiques mélodies. Les comptes de la ville nous apprennent qu’on tra- vaillait en 1321 à la construction de cette mas- sive tour en pierre de Tournai. Les fondations peuvent dater du commencement du xive siècle. C’est en 1337-1338 qu’on plaça les gargouilles, ainsi que les statues, en pierre de Feluy, qui ornaient les quatre angles, au-dessus de la pre- mière corniche. L’une de ces statues, restée en place jusqu’en 1870, à l’angle nord, est conser- vée actuellement au musée lapidaire. L’Homme de pierre de Qand (communier armé) est une œuvre capitale pour l’histoire de notre art ancien. Dans la salle inférieure, voûtée en coupole, se trouvait le secret, où étaient conservés, der- rière une triple porte, les chartes et les privi- lèges de la ville. Accusé, à tort, d’avoir violé ce trésor, le doyen des métiers, Liévin Pyn, fut en *539 mïs à mort ignominieusement : c’est l’un des épisodes les plus dramatiques de la fameuse insurrection des Gantois contre l’au- torité de Charles-Quint. Les deux autres salles, superposées, sont très remarquables par leur caractère rude et gran- diose, spécialement celle où se faisait le guet ; on y remarque une ancienne cheminée. La principale cloche du Beffroi, Goéland, était célèbre dans l’histoire locale. Ce nom était inscrit sur ses flancs avec la date de sa nais- sance : juin 1314. Les fondeurs étaient Jan van Lüdeke et Jan van Roosbeke. — Dans sa colère contre les Gantois, Charles-Quint la confisqua par sa sentence du 30 avril 1540, en même temps que tous les privilèges de la cité : Wij verclaeren oick gheconfisqueert ...de clocke ghenoempt Roelandt (1). Toutefois, cette partie de la sentence ne fut pas mise à exécution. Brisée en 1659, elle servit à la fonte du nou- veau carillon de Pierre Hemony ; son nom est encore appliqué aujourd’hui par le peuple à la Gand. — Le Rabot. plus grosse des trois cloches, dites les Triom- phantes. La hauteur totale du beffroi est d’environ 91 mètres. C’est de là-haut que sonnaient jadis l’heure du travail et celle du couvre-feu ; que de joyeux carillonnements annonçaient les bonnes nouvelles de la guerre et invitaient aux belles réjouis- sances ; que le tocsin convoquait le peuple à prendre les armes et à défendre ses droits. Le Beffroi, ainsi que le dit M. Van Duyse, était pour les hommes de métier et les bourgeois de nos villes de Flandre, ce que les donjons étaient aux nobles. Dès que la commune a acquis quelque liberté, elle marque sa conquête par l’érection d’un Beffroi. A l’ombre du Beffroi de Gand s’étend. la Halle au drap, jolie construction du XVe siècle, d’une belle venue, et l’ancienne prison communale, le Mammelokker, dont la façade, construite au XVIIIe siècle, est surmontée d’un frontispice en bas-relief représentant la légende de la Charité romaine : une jeune femme sauve la vie de son (1) Le texte français contemporain porte : « Nous déclarons aussi confisquez... la cloche nommée Roland ». — Dans les documents officiels cette cloche s’appelle aussi banc cloche. père condamné à mourir de faim, en le nourris- sant secrètement de son lait. L’Hôtel de Ville se compose de plusieurs bâti- ments de style différent. Celui du côté de la rue Haut-Port, formant le coin du Marché-au- Beurre, représente, par la richesse de l’ornemen- tation, un des plus beaux morceaux d’architec- ture gothique en Belgique. Cette façade, qui est celle de la Maison scabinale de la Keure, a été élevée de 1518 à 1535 sur les plans de Domi- nique de Waghemakere, d’Anvers, et de Rom- baut Keldermans, de Malines. Les événements politiques — le soulèvement des Gantois contre l’autorité de Charles-Quint, puis les troubles religieux — interrompirent les travaux de con- struction de ce splendide édifice. L’œuvre de Waghemakere et Keldermans, telle qu’elle existe, comprend à peine un quart du projet primitif. Il y manque tout un étage et des pignons aigus flanqués de tourelles élancées, sans compter les autres façades. La façade qui se développe sur le Marché-au- Beurre est celle de l’ancienne Maison scabinale des Parchons ou échevins du second banc. Elle fut construite entre 1595 et 1622. Son style s’inspire de la Renaissance italienne et com- prend les trois ordres classiques superposés : dorique, ionique et corinthien. La plupart des salles de l’Hôtel de Ville ont leur histoire : la grande salle de justice de la Keure, la salle des députés des Etats de Flandre, la salle du Conseil communal et celle de l’Ar- senal. Les archives de la ville sont très riches : on y trouve des chartes originales de la cité depuis 1178 et des registres régulièrement tenus à partir du XIVe siècle. La cathédrale Saint-Bavon a été construite en plusieurs fois. La crypte, achevée en 942, était un oratoire dédié à saint Jean et qui fut agrandi vers le milieu du XIe siècle. C’est à cette époque que peut se rapporter la partie centrale com- posée de la « double nef médiane, partagée par une épine de cinq colonnes monolithes soutenant un système de voûtes d’arêtes solidaires con- struites à la romaine ». C’est au-dessus de l’ora- toire, transformé dès lors en crypte, qu’en 1228 le Collège des Trente-Neuf éleva l’église haute ou le chœur actuel, travaux qui furent pour- suivis en 1274, et qui ne s’achevèrent que vers le commencement du XIVe siècle. Toutefois, la voûte actuelle en briques à arêtes, de style ogival secondaire, n’a remplacé la voûte primitive en bois qu’en 1629. L’église basse, construite en briques et en pierres blanches, a été bâtie de 1533 à 1559, et doit son achèvement à la munificence de Charles-Quint, qui, supprimant en 1540 la célè- bre abbaye Saint-Bavon, en transporta le cha- pitre dans l’église Saint-Jean, qui prit alors le vocable de Saint-Bavon.