Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
Søgning i bogen
Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.
Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.
Digitaliseret bog
Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.
L’EXPOSITION DE BRUXELLES
3i3
tant une longue décadence. La Montansier ne
fit que passer et le théâtre ne fut plus occupé
que par des troupes de passage. En 1800, la
troupe des Franconi intercale des intermèdes
équestres dans la Caravane du Caire, de Grétry ;
puis un certain Blondin, natif de Bruxelles, et
s’intitulant « le premier sauteur de l’Europe »,
y donne des représentations en compagnie d’un
prestidigitateur nommé Bienvenu. Cela dura
jusqu’au moment où quelques amateurs de
l’aristocratie bruxelloise eurent l’idée de fonder
une société pour relever le théâtre dans la
vieille capitale du Brabant. Ils se contentèrent
de faire venir à différentes reprises des acteurs
de la Comédie-Française. Il y eut, notamment,
des représentations sensationnelles de Cirma,
avec Talma et Mlle Raucourt, et quand Napoléon
vint avec Marie-Louise visiter la ville, on orga-
nisa en son honneur une représentation qui com-
prenait une pièce de circonstance composée et
récitée par un poète du lieu nommé Bourson.
Pour d’aussi augustes solennités, le théâtre de
Bombarda était devenu bien petit, bien délabré,
et dès 1810 la municipalité décida de construire
un nouveau théâtre, dont on commanda les plans
à l’architecte Damesme. La chute de l’Empire
retarda l’exécution de ce projet, qui fut repris
en 1817. Les travaux furent très rapidement
poussés et le théâtre put être inauguré, en
présence du Roi et de la famille royale, le
25 mai 1819.
C’est de ce même théâtre que devait partir le
Anvers. — Théâtre Flamand.
mouvement qui chassa ce Roi de la Belgique.
Le vieil Opéra bruxellois est, en effet, un des
« lieux sacrés » qui virent les événements d’où
sortirent le royaume de Belgique. Mais, hélas 1
aucun écho de la Muette de Portici n’a pu se
conserver dans la salle actuelle. En 1856 un
incendie détruisit presque complètement la salle
de Damesme. Si l’on put conserver l’ensemble
du monument, il fallut en reconstruire presque
entièrement l’intérieur, et refaire une décoration
qui est celle que nous voyons aujourd’hui et
dont tout le monde admire la magnificence et
le goût.
Le théâtre du Parc remonte à 1782.Montoyer
le construisit pour un sieur Bultos, qui avait
conçu l’idée de former des comédiens en exer-
çant des enfants à l’art dramatique. Il obtint
l’octroi d’un privilège pour dix ans, ainsi que
l’autorisation d’établir dans l’enclos du Vauxhall
six boutiques où l’on vendrait des parfumeries,
des bijouteries, des quincailleries, des articles de
modes, des livres et des estampes. A peine la
concession venait-elle d’être accordée que le
cardinal-archevêque de Malines adressa au gou-
vernement une requête en vue de faire inter-
dire les spectacles d’enfants, considérés par lui
comme une excitation à la pa-
resse, à la débauche et à la dé-
pravation.
Le gouvernement ne fut pas
du tout de l’avis du prélat. Il
jugea qu’il fallait, pour arriver
à former de bons acteurs, les
exercer de bonne heure. Il ad-
mit toutefois qu’il y avait lieu
d’exiger certaines garanties dans
l’intérêt de la morale et il in-
vita l’amman de Bruxelles à se
faire remettre la liste des en-
fants engagés, ainsi que le con-
sentement des parents. Les re-
présentations ne furent autori-
sées que l’hiver et les jours
où il n’y en avait pas à la
Monnaie. Au bout de deux ans,
l’entrepreneur fit faillite, et le
Parc devint un théâtre ordi-
naire. On y jouait principale-
ment le vaudeville et on louait
souvent la salle à des sociétés
d’amateurs.
Quant aux autres théâtres de Bruxelles, ils
sont tous assez récents. Celui des Galeries, qui
a été très coquettement restauré il y a deux ans,
date de 1847 ; l’Alhambra, du
voûtement de la Senne ; le der-
nier par ordre d’édification est
le Théâtre communal ou Théâ-
tre flamand. L’architecte de
celui-ci a voulu faire montre
d’originalité, rompre avec la
tradition théâtrale. Mais c’est
surtout en matière de plaisir
que nous tenons à nos habi-
tudes, et la tentative, somme
toute, n’est pas heureuse.
* *
L’intensité de la vie provin-
ciale, en Belgique, a fait que
les grandes villes de Flandre et
de Wallonie ont eu de bonne
heure leur salle de spectacle.
Quelques-unes sont très vastes,
très luxueuses et même dans
des villes où là vie théâtrale
est assez morne on a élevé de
somptueux édifiçes pour y loger
la comédie et l’opéra. L’amour
du peuple belge pour la bâtisse
se trahit là de curieuse façon.
Il est impossible de passer en
revue, dans le cadre forcément
étroit de cet article, tous les
théâtres de la province belge.
Plusieurs d’entre eux pourtant
méritent d’arrêter le touriste
curieux des beautés ou des sin-
gularités du pays, soit par leur
magnificence, soit par leur ori-
ginalité.
Les plus beaux sont ceux
d’Anvers. Le nouvel Opéra fla-
mand qu’on vient d’y édifier
est un monument réellement
somptueux et digne des plus
grandes villes de l’Europe.
Assurément, le style Louis XVI
modernisé dans lequel il a été
construit n’est pas un style fort
original, mais il convient à
merveille aux édifices destinés au plaisir et
l’architecte a très bien su l’approprier aux
plus récents perfectionnements de l’art de la
mise en scène. L’ancien Théâtre flamand, du
Anvers. — Théâtre Français.
style Renaissance, est également un monument
dont le faste annonce avec éclat la prospérité
d’Anvers et son goût pour le théâtre. Quant au
Théâtre royal et à la Scala, ce sont de belles et
confortables salles de spectacles, fort bien amé-
nagées pour le plaisir.
Le Théâtre royal de Liége ne leur cède en
rien. Construit de 1808 à 1822, sur les plans
de l’Odéon de Paris, il a été fort bien restauré
en 1881, de sorte que, grâce à des transforma-
tions partielles, il répond encore parfaitement
à tous les besoins. Liége, comme on sait, pos-
sède encore deux théâtres plus modestes, mais
fort agréables : le Gymnase et le Pavillon de
Flore.
A Gand on compte le Grand Théâtre, qui
date d’environ un siècle et où l’on joue l’opéra
et l’opéra-comique ; le théâtre Minart, où l’on
joue la comédie, et le Théâtre flamand, construit
de 1897 à 1899 dans un moderne style un peu
bariolé et d’un goût assez douteux.
Namur, Verviers, Mons, Ostende possèdent
également des théâtres très fréquentés et où il
y a souvent d’assez bonnes troupes, mais dont
l’architecture n’offre rien de particulier. Ne
semble-t-il pas, du reste, que le plan essentiel
des théâtres soit arrivé à sa perfection. On peut
les agrandir, les orner plus ou moins somptueu-
Gand. — Théâtre Flamand.