ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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3l2 L’EXPOSITION DE BRUXELLES FRONTON DU THÉÂTRE ROYAL. LES THÉÂTRES EN BELGIQUE On a généralement renoncé au cliché fameux : « Bruxelles est un petit Paris ». Il est pourtant un domaine où il reste exact: c’est celui du théâtre. A ce point de vue spécial, il n’est pas de ville de province en France qui soit aussi près de Paris que la capitale belge. Très peu de temps après la première, le public bruxellois peut voir monter dans ses principaux théâtres les derniers succès du boulevard parisien, et il n’est pas un acteur fameux, soit dans l’opéra, soit dans la comédie, qui n’ait passé par les scènes bruxelloises. Ce goût du théâtre s’est répandu, du reste, dans la Belgique entière. Il y est fort ancien. Comme dans toute l’Eu- rope occidentale, on y joua, au moyen âge, des mystères et des miracles à l’occasion de toutes les grandes fêtes que compte le calendrier. Les églises belges, comme les cathédrales du nord de la France, virent se dresser les tréteaux où l’on jouait les scènes dramatiques et sacrées de la Passion, entremêlées, comme de raison, d’in- termèdes plaisants et satiriques. Quand, vers la fin du XVe siècle, le théâtre religieux commença d’entrer en décadence, les chambres de rhéto- rique manifestèrent, dans un style différent, le goût traditionnel de nos populations pour l’illu- sion théâtrale. Il y eut des chambres de rhétorique dans le pays tout entier. On en compta même dans les villages, et jus- qu’au XVIIIe siècle, on ne vit point de fête publique sans la représentation d’une tra- gédie ou d’une comédie. Les œuvres étaient fort médiocres, et les comédiens amateurs avaient, dit-on, plus de bonne volonté que de talent. Mais, certaines chambres étant fort opulentes, les costu- mes et la mise en scène étaient souvent d’une richesse extraordinaire pour l’époque. Ces représentations se donnaient d’ordi- naire soit dans une cour, soit dans une grande salle, soit même dans une grange, et Bruxelles n’eut pas de théâtre régulier avant la fin du XVIIe siècle. C’est en 1681 que deux étrangers, les sieurs Jean-Baptiste Pétrucci et Pierre Farisseau, résolurent dé doter la capitale des Pays-Bas d’un théâtre d’opéra. A cet effet, ils louèrent un terrain situé près du quai au Foin et. y firent construire une salle à laquelle ils donnèrent le nom un peu ambitieux. d’Académie de musique. On eût beau y jouer l’opéra italien fort en vogue à cette époque, l’entreprise fut mal- heureuse, car en 1688 le matériel était saisi et vendu à la requête des créanciers. Une autre-..salle existait alors, près de la Montagne Sainte-Elisabeth — l’endroit où elle se trouvait porte encore le nom de rue des Comédiens, — mais on projeta de percer' une rue de l’hôpital Saint-Jean à la rue de la Madeleine et d’y édifier un théâtre. Les religieuses, qui redoutaient ce Voisinage profane, s’y opposèrent avec tant de force que ce projet échoua. Mais les Bruxellois, malgré les désastres du bombardement de 1695 et alors que tant de ruines étaient à relever dans leur ville, tenaient tant à leur théâtre que l’idée fut reprise et qu’un Italien, Paul de Bombarda, architecte, finit par obtenir de l’électeur de Bavière, gouverneur général, l’autorisation de construire une salle de spectacle sur la place de la Monnaie. Les travaux furent menés avec une telle activité que dès l’hiver de 1700 des troupes ambulantes du Grand-Opéra purent y donner des représentations. L’emplacement que cet opéra occupait alors n’était pas celui du théâtre actuel. La façade, flanquée de maisons des deux côtés, se trouvait beaucoup plus avant, de sorte que la place de la Monnaie n’était en somme qu’une large rue allant de la rue des Fripiers à la rue Notre-Dame (aujourd’hui rue Neuve). La rue Léopold actuelle était fermée aux deux extrémités par des maisons, et le pâté formé par la Montagne-aux-Herbes-Potagères, la rue Fossé-aux-Loups, la place de la Monnaie Bruxelles. — Le Théâtre Flamand. et la rue de l’Ecuyer n’offrait aucune solution de continuité. Le centre, occupé aujourd’hui par le nouveau théâtre et les rues adjacentes, était un vaste terrain où paissaient des chèvres et des ânes, et où les ménagères étendaient du linge parmi les décombres de l’ancien couvent des Dominicains et les hangars servant de magasins de décors. Si la façade de Bombarda, malgré son fronton orné d’un bas-relief, était assez banale, la salle, par contre, ne manquait pas d’élégance. Sauf à l’avant-scène, point de co- lonnes ; le pourtour en forme de guitare, les loges assez basses, sans séparation apparente, donnaient à tout l’ensemble l’air d’un cercle de salon. A partir de l’emplacement du café des « Mille Colonnes » se trouvait le café de la Monnaie, puis dans le bâtiment du théâtre, la poste des voitures, l’estaminet de la Lunette et la porte des piétons. Telle est l’origine lointaine du théâtre de la Monnaie. La salle de Bombarda connut des jours de gloire, bien que les nombreux direc- teurs qui s’y succédèrent y aient rarement fait fortune. Le maréchal de Saxe, qui occupa Bru- xelles après la bataille de Fontenoy, y avait amené, le pauvre Favart et sa femme. Quand il évacua Bruxelles, il ramena bien Mme Favart, mais il laissa le malheureux mari aux prises avec d’innombrables créanciers. Sous le gouvernement paternel de Charles de Lorraine et pendant les quelques années de paix dont jouit alors la Belgique, le théâtre de la Monnaie connut une prospé- rité passagère, sous la direction d’Ignace Witzthumb, le père de l’excellent dessina- teur à qui l’on doit tant de croquis inté- ressants du vieux Bruxelles. Ce Viennois, que les Bruxellois, pour plus de commodité, nommaient « Fiston », était un musicien habile qui forma quel- ques excellents chanteurs et qui donna à l’opéra de Bruxelles une réputation euro- péenne. ll eut l’honneur de succomber pour avoir monté un opéra du prince de Ligne, qui, très épris d’une certaine Angé- lique d’Harmetain, écrivit pour elle un libretto, Céphalide ou les autres mariages samnites. Witzthumb en avait composé la musique, en collaboration avec un Italien nommé Cifolelli. Le livret, dit-on, était plein d’esprit et la partition de mélodie. Mais le public ne fut pas de cet avis : Céphalide fit un four noir et Witzthumb fit faillite. Il est vrai qu’on lui donna en compensation la place de maître de cha- pelle du gouverneur général. Au début du régime français, le théâtre de la Monnaie, qui fut un moment dirigé par la citoyenne Montansier, connut pour-