ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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33o L’EXPOSITION DE BRUXELLES rite, mais un hygiéniste d’expérience et un vété- ran de l’œuvre sociale des logements ouvriers. Celui-ci fut, naturellement, du voyage d’études entrepris par les délégués de Bruxelles. Ces messieurs, au nombre de neuf, dont trois méde- cins et un ingénieur, visitèrent Cologne, Cassel, Quedlingen, Elberfeld et Berlin. Ils y virent successivement des maisons dues à des munici- palités, des associations financières et des chefs d’industrie, mais, toutes, vouées au logement de la classe populaire. Généralement, ces habitations ne sont pas très vastes ; elles abritent de quatre à six ménages et sont toujours entourées de jardins et ornées de balcons fleuris. Les maisons ouvrières d’Alle- magne ressemblent à celles d’Angleterre, qui, je l’ai déjà dit, restent incomparables au point de vue sanitaire comme à celui de l’agencement pratique et du confort intérieur. Toutefois, on accorde en Allemagne plus de hauteur aux appartements qu’en Angleterre, et c’est un point où le système germanique se rencontre avec celui adopté jusqu’à présent dans notre patrie ; on exige chez nous un minimum de trois mètres du plancher au plafond des pièces habitables. Après s’être ainsi documentés sur les efforts faits par nos voisins dans le but d’améliorer le sort de la classe ouvrière, les délégués de la ville de Bruxelles purent renseigner exactement les autorités compétentes, et l’architecte se mit à l’œuvre. Marguerite Van de Wiei.e. (A suivre.) ALFRED STEVENS ET FÉLICIEN ROPS Alfred Stevens est le peintre d’une époque et son œuvre n’a point cependant péri avec elle. Comme l’histoire est éternelle, l’artiste qui sut en fixer une période laisse après lui une trace qui survit, et ces deux immortalités participent de la même fortune. On Ta dit souvent, Alfred Stevens fut le peintre du Second Empire. Il nous transmit sur ses toiles l’élégance, le luxe de ce temps, son énigme troublante, ses plaisirs et aussi ses mélancolies. Alfred Stevens est un des nôtres. Sa nais- sance, sa parenté le rattachent à la terre fla- mande, et cependant il fut en France le repré- sentant d’idées et de tendances en grande partie étrangères à notre peuple. C’est qu’il fut uni- versel, comme tous les grands artistes, qui, en conservant certaines particularités de leur race, acquièrent les caractères généraux appar- tenant à l’humanité tout entière. Stevens eut de la tradition flamande la virtuosité et la puissance du coloris, des qualités françaises le goût exquis et la subtilité de la conception. Il semble que notre être ne soit point fait uniquement de notre corps et de notre pensée, ou plutôt il semble que celle-ci s’extériorise, qu’elle s’élargisse jusqu’à comprendre ces mille objets familiers que nous avons formés et disposés selon notre goût personnel. En entrant dans certains appartements, en l’absence du maître, nous sentons vivre en leurs solitudes l’âme même d’un homme parmi les choses qui les ornent, dans la réunion de ces meubles, de ces toiles, de ces tapisseries, de ces détails charmants et gracieux, qui, isolés, n’ont point de vie, mais qui, réunis dans un ensemble bien ordonné, sont, pour ainsi dire, le miroir où se reflètent une intelligence et une pensée. C’est ce reflet des êtres que Stevens a peint dans ses tableaux. Les détails, les accessoires que le peintre se plaît à reproduire ne sont pas de vagues objets qui ont tenté son pin- ceau méticuleux, c’est un peu des personnages eux-mêmes, qu’une conscience d’artiste subtile et rare réalise autour d’eux, pour les envelop- per de plus de vie et de plus de vérité. Et c’est, peut-être, ce soin du détail qui donne à Stevens sa grande originalité, qui le différencie de ses prédécesseurs hollandais et en fait un des meil- leurs parmi les modernes. Alfred Stevens naquit à Bruxelles, en 1823. Il était le frère de ce Joseph Stevens, aqua- fortiste et peintre animalier, dont nous avons étudié l’œuvre dans un précédent article. Il eut, dans sa ville natale, Navez pour maître. On s’étonnera peut-être que l’auteur du Songe d’Athalie, dont le génie ne s’échauffa jamais, ait été l’initiateur de ce talent si chaud, si varié, si puissant. Après avoir reçu à Bruxelles ses premiers enseignements, le jeune artiste se rendit à Paris, où il entra à l’atelier du peintre Nestor Roqueplan. Alfred Stevens se fixa à Paris, qu’il ne quitta plus. Il y passa le reste de son existence. Ses talents, son habileté technique le classèrent bien- tôt parmi les mieux doués. La gloire vint à lui peu à peu et ne l’abandonna pas. Vers la fin de sa vie, le peintre avait institué des cours de peinture pour dames, et parmi ses élèves on peut citer Mmes Alice d’Anethan, Berthe Art, Geor- gette Meunier, Marie Schwob et Mme Sarah Bernhardt. Il mourut en 1907, à Essonnes, en Seine-et-Oise. Alfred Stevens est le poète des intimités pré- cieuses et élégantes. Avec quelle volupté, quel plaisir profondément ressenti il fixa sur la toile les mille ornements d’un boudoir mondain ! Rien n’échappe à son regard investigateur de ce qui peut ajouter quelque chose à cet ensemble de luxe caressant. Les grâces d’un bibelot rare et compliqué, l’éclat des tapisseries, le velouté des tapis, les reflets multicolores d’une tenture, le chatoiement des soies, la mélancolie des fleurs qui meurent dans un vase précieux, tout cela possède pour lui une existence particulière, et il s’applique d’autant mieux à animer toutes ces choses qu’au milieu d’elles il place la femme, la femme de son temps et de toutes les époques, qui symbolise l’énigme féminine. Alfred Stevens fut encore et surtout le peintre de la femme. Il la voit dans toutes les circon- stances, triste ou joyeuse, songeuse ou frivole, compréhensive ou énigmatique. Il la saisit et la fixe comme à Timproviste, dans une atti- tude de vie jamais surprise encore. Tantôt il nous la montre, élégante et raffinée, ayant dé- posé sur une chaise son chapeau et ses gants ; attentive à fixer sur un portrait familial le buis béni acheté à la porte d’une église ; tantôt il la peint, près du meuble en laque japonaise, aux très fines figurines, examinant avec soin un bibelot d’Extrême-Orient, et je crois qu’au- tant que la robe aux délicates dentelles qui vêtit sa beauté, les fleurs jaillissant de la po- tiche précieuse placée à ses côtés, sont à sa personne un ornement et un charme nouveau ; car l’art de Stevens fut, comme nous le disions plus haut, d’identifier le détail à ses person- nages et de le faire revivre en eux. Stevens pare la femme de tous les artifices du vêtement. Les reflets des soies ou des velours sont comme de petites lumières qu’il projette sur la beauté du visage, et l’éclat des robes fait valoir la matité des chairs. C’est un poète, nous l’avons dit, un admi- rable metteur en scène. Il faudrait souvent plusieurs pages pour traduire les sentiments et les idées exprimées par un des tableaux du peintre. Quelle poésie dans cette page de gra- cieuse mélancolie qui se nomme les Derniers jours du veuvage! Vêtue de l’élégante robe de tulle noire qui fait à son bras une voluptueuse transparence, et qui nous dit la fraîcheur d’un jeune corps trop tôt arraché à l’amour, la veuve se contemple dans une petite glace de Venise. Sa physionomie exprime comme un regret et comme un espoir, car, si le vêtement de deuil indique la douleur causée par la mort d’un être cher, les roses frémissantes dont sa main droite se joue, nous avertissent que la femme n’a pas renoncé aux joies de l’existence. D’ailleurs, le petit dieu Cupidon, armé de son arc et de ses flèches, a soulevé le luxueux tapis damassé qui recouvre la table. Il paraît, hardi et confiant dans sa victoire. Il va commencer le siège d’un cœur mal fortifié. Eros est dans la lumière du premier plan, tandis que dans le fond du tableau, la porte entr’ouverte d’un seul battant laisse apercevoir, coupé en deux par Félicien Rops. — La Dentellière. l’autre, le portrait de l’époux disparu, qui ne s’estompe plus que dans les ombres du sou- venir. Quel esprit délicat, mêlé à quelle gra- cieuse poésie I C’est une page émue que pourrait signer un humoriste. Alfred Stevens nous donne de la femme les aspects les plus divers. Il nous fait apprécier toutes ses beautés. Rarement sa pose est la même. Il semble que ces coquettes modernes aient voulu tantôt nous faire admirer la grâce