Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

342 L’EXPOSITION DE BRUXELLES LA MAISON DE RUBENS On sait que la ville d’Anvers a voté un crédit pour la reconstruction de la maison de Rubens à l’Exposition. C’est l’architecte bien connu, M. H. Blomme qui a été chargé de ce tra- vail de reconstitution, qui demande à la fois des qualités de grande in- tuition artistique et des notions scien- tifiques très spéciales, car les docu- ments que l’on possède sur la maison de Rubens n’ont pas toute la préci- sion désirable, ainsi que cela ressort du chapitre que M. Max Rooses lui a consacré dans Rubens, sa vie et ses œuvres, pages définitives que l’on nous saura gré de reproduire. * * * Le 4 janvier i6i i, Rubens acheta une maison et un terrain d’une éten- due considérable, servant de blan- chisserie, contigus l’un à l’autre et situés sur le « Wapper ». On donnait ce nom à une partie du canal qui suivait l’ancien fossé des fortifications et qui amenait aux bras- series de la ville l’eau du canal d’Hérenthals. Il la maison et la blanchisserie situées vers le milieu de la rue du Canal (aujourd’hui rue Rubens) que Rubens acheta pour y établir son domicile. La Maison de Rubens. Voici comment l’acte de vente décrit la double propriété -: « Une maison ayant une grande porte, cour, le long d’une grande partie de la rue du même nom. Rubens conserva la maison existante et se bâtit à droite une demeure somptueuse dans le goût italien. La maison qu’il avait achetée avait, au rez - de - chaussée, cinq fenêtres à gauche de la porte co- chère, six fenêtres au premier étage, et, à la hauteur du toit, une grande et deux petites fenêtres de mansar- des. Celles-ci avec gradins, celle-là avec gradins et pinacles, dans le style de l’architecture flamande du XVIe siècle. La maison qu’il se con- struisit à côté avait au rez-de-chaussée cinq grandes fenêtres ; cinq grandes fenêtres carrées éclairaient le premier et unique étage. Ce bâtiment portait un toit à corniche plate. A l’intérieur, la nouvelle construction était séparée de l’ancienne par une cour que fer- mait sur le derrière un portique à trois ouvertures donnant accès au jardin, qui s’étendait derrière l’ensemble des bâtiments et avait une sortie sur la rue Hou- blonnière. TO! O pAffT^l 1F kv^LL *lk4 f.— 1U0 ^«.•ïfr: Atelier et Chambre a coucher de J^be^ô Atelier et Chambre a coucher. Atelier, et Chambre a coucher nf^uiiENô- Atelier et Chambre a coucher. allait de la Tour Bleue à la place de Meir. Sur le bord, près de la place de Meir, se trouvait une bascule (Wapper), dont les brasseurs se ser- vaient pour puiser de l’eau. Deux rues lon- geaient le canal, la rue de la Bascule à l’ouest, la rue du Canal à l’est. On voit par l’acte de vente de 1611 que les deux rues, ainsi que le canal, de la rue Houblonnière jusqu’à la place de Meir, étaient désignés sous le nom collectif de « Sur la Bascule » (Op den Wapper). Près de la place de Meir, le canal était voûté et on y avait construit des maisons ; près de la rue Houblonnière, il était longé par un mur, dans la rue de la Bas- cule, et par des maisons dans la rue du Canal. En descendant cette der- nière rue pour se rendre place de Meir, on avait, à droite, près de la rue Houblonnière, quatre petites maisons, puis une blanchisserie et une grande maison ; vers la place de Meir s’éle- vaient aussi quelques maisons. Ce fut Salle de réception. Salle de réception. galerie, cuisine, chambres, terrain et dépendances et, de plus, une blanchisserie contiguë au sud.» La blanchisserie touchait par derrière au jar- din du setment des Arquebusiers, qui s’étendait ^FF Fl ®w WF WW WF BU FF FF FF JF FF FF »’ ”'” Constructions de diverses époques. Le 28 juillet 1627, Rubens acheta encore trois petites maisons avec jardin, situées à droite de sa propriété, pour agrandir celle-ci. Il les rebâtit et en fit deux maisons qu’il loua, et l’entrée d’une remise qu’il fit con- struire pour son usage, ' côté de son habitation. En y cor. . renant cette entrée, la maison de Rubens avait une largeur de 36 mètres sur la rue. Lorsqu’il eut ajouté les jardins des trois petites maisons au sien, celui-ci mesura 48 mètres sur 24. Le 5 juin 1614, le fils aîné de Rubens fut baptisé dans l’église Saint-André ; les parents habitaient donc encore leur maison de la rue du Couvent. En 1615, la propriété de la Bascule fut séparée du jardin des Arquebusiers par un mur en maçon- nerie. Ce ne fut qu’en 1616 qu’on adjugea la construction des escaliers de la nouvelle demeure, dont le sta- tuaire Jean van Mildert exécuta les sculptures l’année suivante.