Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
étendre à ce travail à domicile la protection des
lois ouvrières.
L’action privée, l’action syndicale, celle des
pouvoirs, doivent essayer, comme toujours, de
combiner les forces organiques de la société
pour lutter contre les maux ; ces forces doivent
se prêter leur concours dans des proportions
diverses.
Pour arriver à améliorer, il faut savoir ; après
les enquêtes et les livres, tels que l’enquête de
Les colonies françaises. — Sous la neige.
notre Office du travail, il fallait aussi parler
au public, pour montrer ce qui est, et chercher
ce qui doit être ; étudier la souffrance et en
rechercher loyalement le meilleur remède.
Tel est le court schéma du problème délicat
à résoudre qui s’impose à la sollicitude éclairée.
M. De Rechter traite la question au point de
vue de l’hygiène. Il laisse de côté la question
de savoir si l’industrie à domicile est une forme
attardée de la production. Il s’occupe unique-
ment de montrer les dangers professionnels qui
menacent la masse des travailleurs et de parler
des mesures propres à les combattre. C’est ainsi
que les fleuristes et modistes, qui sont légions,
sont menacées par les sels d’arsenic, de plomb
ou de mercure, ainsi que par les teintures d’ani-
line. Certaines coupeuses de poils pour feutre
sont gravement exposées à l’intoxication mercu-
rielle.
L’orateur termine en déclarant que l’enquête
médicale indiquera, d’ailleurs, sans défaillance,
la situation actuelle.
M. Pierre Verhaegen traite de l’industrie den-
tellière.
Le temps n’est plus où la fabrication des den-
telles occupait en Belgique la première place
dans la main-d’œuvre féminine. Aujourd’hui,
cette industrie ne fonctionne pour ainsi dire plus
que dans les centres agricoles, la grande indus-
trie l’ayant tuée dans les centres urbains. C’est
ainsi que le nombre de dentellières, qui était de
1 50,000 vers 1850, est aujourd’hui tombé à
48,000.
La crise que traverse
l’industrie dentellière pro-
cède de causes multiples.
Considérons d’abord les
trois facteurs principaux
qui concourent à la fabri-
cation et à l’écoulement
de la dentelle.
Il y a, en premier lieu, •
l’entrepreneur commercial
ou fabricant, qui décide
du dessin, de son inter-
prétation en dentelle, qui
distribue l’ouvrage à des
intermédiaires, assure la
division du travail, ainsi
que l’écoulement de son
produit sur le marché.
D’après le recensement
de 1896, 41 fabricants de
dentelles sur un total de
130 habitent Bruxelles !
Les fabricants n’ont, en
général, aucun rapport
avec la main-d’œuvre qui, généralement, est
fournie par un couvent, lequel sert alors d’in-
termédiaire.
L’intermédiaire est plus fréquemment un
courtier ou une couturière, qui est en relations
suivies avec les ouvrières ou qui travaille par
intermittence et vend au plus offrant les den-
telles qu’il a achetées à l’ouvrière.
Les ouvrières dentellières qui travaillent ac-
tuellement à domicile sont celles qui exécutent
le corps de la dentelle. Celles qui sont chargées
de la préparation, de l’achèvement et de l’as-
semblage des dentelles travaillent chez le fabri-
cant et sont mieux payées.
Il se manifeste depuis quelque temps un vif
découragement parmi les jeunes ouvrières qui
exécutent de préférence des articles communs,
d’un apprentissage et d’un placement plus aisés.
De là à abandonner l’industrie dentellière, il
n’y a qu’un pas.
La crise dentellière atteint les fabricants en
diminuant l’offre de la main -d’œuvre ; elle
frappe les ouvrières en faisant baisser leurs
salaires. Elle menace la dentelle elle-même, en
préparant l’extinction de plusieurs genres de
dentelles.
Cette crise est due, en grande partie, aux
variations perpétuelles de la mode, à l’entraî-
nement du public vers la pacotille à effet et
surtout à la concurrence faite par l’industrie
mécanique.
La déplorable organisation commerciale de
l’industrie dentellière est une grande cause aussi
de la crise actuelle.
En dépit de tous ces symptômes fâcheux, cette
industrie a encore un bel avenir devant elle.
Elle est, en effet, le type de l’industrie à domi-
cile destinée à subsister, parce qu’elle est un
produit de luxe qui, toujours, se payera cher
parce qu’elle n’a de valeur que si elle est faite
à la main.
Pour que l’industrie subsiste il faudrait sur-
tout améliorer son organisation commerciale.
C’est à quoi devrait s’employer l’initiative pri-
vée, en offrant aux ouvrières des conditions de
travail plus avantageuses ; c’est d’ailleurs ce qui
a été tenté avec succès dans plusieurs pays.
M. Joseph Vermant, avocat, résume, en un
discours excellent et ému, l’étude qu’il a publiée
sur la lingerie à domicile et dont nous avons
rendu largement compte autrefois.
M. C. Huysmans rend hommage à la collecti-
vité rencontrée dans toutes les sphères et dans
tous les domaines. L’exposition de demain sera
une œuvre collective.
Nous sommes empreints d’un incorrigible op-
timisme. Nous n’avons rencontré que des sym-
pathies dans les sphères administratives et
auprès du comité de l’Exposition internationale.
Notre exposition est présidée par un comité
central composé d’hommes de toutes les opi-
nions. Il y a ensuite un comité exécutif. Nous
avons créé des comités techniques responsables
de l’entreprise au point de vue de chaque indus-
trie, ayant pour cheville ouvrière un secrétaire
scientifique. Ces comités sont composés de pa-
trons et d’ouvriers. A côté d’eux on a créé des
comités chargés spécialement du côté médical et
hygiénique. Nous avons eu comme collaborateur
M. Hellemans, qui a fait le plan de notre expo-
sition. Enfin, au mois de septembre, nous aurons
un congrès international du travail à domicile.
M. Camille Huysmans rend hommage aussi à
M. Julin, sans lequel le but scientifique de
l’œuvre n’aurait pu aboutir. Il termine en re-
merciant toute l’assistance de sa collaboration.
M. Max, en terminant, forme des vœux pour
l’exposition du travail à domicile.
La séance est levée à 12 h. 30.
L’Exposition Coloniale de la Section française à l’Exposition
de Bruxelles de 1910
La France occupera une des places les plus
brillantes dans la grande manifestation qui se
prépare en 1910. Nous avons déjà indiqué à
nos lecteurs que la direction de la Section
française avait été confiée à M. F. Chapsal,
conseiller d’Etat, directeur au Ministère du
commerce, en qualité de commissaire géné-
ral, avec la collaboration de M. Paul Dedet,
comme commissaire général adjoint.
La participation française présente, cette fois,
une particularité toute spéciale par le caractère
autonome de son Exposition coloniale dont
nous nous occuperons aujourd’hui. Cette Expo-
sition est placée sous la direction du chef d’une
de nos plus importantes maisons coloniales,
M. Georges Schwob, membre du Conseil supé-
rieur des colonies, vice-président du Comité
national des Expositions coloniales, en qualité
de commissaire des Colonies françaises et sous
la présidence de M. Marcel Saint-Germain,
sénateur, président dudit comité. M.J.-L. Brunet
est le collaborateur de MM. G. Schwob et
Saint-Germain, en qualité de secrétaire de l’Ex-
position coloniale de la Section française et
de secrétaire général du comité d’organisation
de la Section coloniale.
Le groupement des colonies représentées n’a
jamais été aussi complet à aucune autre Expo-
sition à l’étranger, en effet, en dehors de
l’Algérie et de la Tunisie qui auront des délé-