Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
36i
affectionnait jadis, est revenu aux belles clartés
et aux rutilantes tonalités. M. Louis Gambier a
affirmé dans sa Voie douloureuse et son Pèleri-
nage à Jérusalem des qualités remarquables.
M. Jacques Dierckx révèle, dans ses Pileuses du
Musée de Bruxelles, un véritable talent d’obser-,
vation. M. Henri Evenepoel, enlevé à l’art belge
à 28 ans à peine, a pu être classé parmi les
peintres les plus originaux et les plus curieux
de son époque. Son Enfant jouant, son Homme
en rouge, son Espagnol à Paris, témoignent des
qualités les plus précieuses.
Dans le genre de la ' nature morte ou des
fleurs, il faut citer encore Mlle Alice Ronner ;
Mme Gilsoul-Hoppe, peintre opulent des splen-
deurs de nos jardins ; Mlle Blanche Art, qui
peint avec un art parfait les oiseaux et les
fleurs ; Mlle Marie de Bièvre, qui rend avec
une exquise saveur les fleurs et les fruits.
Arthur De Rudder.
(A suivre.)
L’HABITATION POPULAIRE A L’EXPOSITION
Sixième Article (1).
Le home de l’ouvrier bruxellois. — Son mobilier.
I
Donc la population ouvrière de Bruxelles
aura très prochainement, dans un de ses quar-
tiers favoris, de quoi se loger d’une manière
non seulement décente, mais hygiénique, mais
confortable, mais agréable, et dans des condi-
tions de bon marché telles qu’il n’y aura plus
aucune raison pour que l’esprit routinier domine
en elle le sentiment de l’intérêt véritable. Et
que mettront les locataires dans ces logis nou-
veaux et salubres en fait de mobilier ?
Je l’ai dit : la Ville, propriétaire, a résolu de
leur fournir et le poêle-cuisinière et la table
fixe de la laverie, sans parler des armoires dé-
pendantes de l’immeuble et destinées à recevoir
le charbon et toutes provisions alimentaires en
état de se conserver dans l’appartement. Mais
en dehors de ces objets qui, ici, se trouveront
attachés, à la maçonnerie, un ménage doit pos-
séder au moins un lit pour dormir, une table
pour manger dessus, des sièges pour s’asseoir.
Supposons — ce ne peut être qu’une supposition
gratuite, puisque de récentes enquêtes l’ont dé-
montré, il est jdans notre belle capitale beaucoup
de pauvres gens dépourvus de sièges, de table,
même de lit ! — supposons cependant que tous
ceux qui deviendront locataires des nouveaux
bâtiments des Marolles seront munis de l’ameu-
blement indispensable, soit la table, les chaises,
le lit. Ce seront d’horribles produits de notre
fabrication indigène, mal commodes, sans soli-
dité, prétentieux, d’une extrême laideur.
II
De nos jours le mobilier, qui n’appartient à
aucun style parce qu’il les imite tous, n’est pas
en progrès, et il est bien rare de découvrir,
même dans les milieux riches, un meuble mo-
derne ayant le sens commun. Mais ce qui passe
vraiment la permission, c’est ce que l’on offre
depuis de longues années sous le nom de lit,
de chaise, de table, d’armoire, à la classe labo-
rieuse, dans nos pays soi-disant civilisés.
La préoccupation, pour le peuple, de singer
la bourgeoisie est, je le répète, plus sensible
ailleurs, et notamment en Angleterre, que chez
nous. Toutefois, si, dans cette dernière contrée
comme en Belgique, les formes du mobilier po-
pulaire sont très ressemblantes de celles du
mobilier bourgeois, cela est sans inconvénient
direct, attendu qu’il n’est rien au monde de
plus pratique, de plus rationnel, de mieux adapté
au génie de la race britannique que le mobilier
anglais. Celui de chez nous, déjà exécrable
quand, exécuté dans de bonnes maisons, sur des
modèles choisis pour une classe qui aime ses
aises, il se présente, somme toute, dans ses
conditions les meilleures, va devenir véritable-
ment odieux quand il aura été confectionné à
la grosse afin d’être vendu, non sans fort béné-
fice, à une clientèle besogneuse : les meubles
de l’ouvrier sont criminels ; ils ont des profils
veules, sans caractère, d’une hideur agressive.
Tous les soins de leur élaboration sont donnés
à une apparence futile, alors qu’ils devraient
l’être à la solidité franche et à des combinai-
sons capables de simplifier le travail et d’allier
ainsi le véritable bon marché et le véritable bon
goût : un dessin de meuble sera toujours de bon
goût quand il s’adaptera parfaitement à l’usage
attendu de ce meuble ; pour celui de la classe
ouvrière, pourvu que ses dispositions soient non
seulement peu encombrantes, mais utiles, une
harmonie s’en dégagera qui sera de l’équilibre,
de l’intelligence, de la logique et, partant, de la
beauté.
Il ya à Bruxelles des rues, des quartiers
entiers destinés au commerce de l’ameublement
populaire ; la marchandise y est exposée en per-
CoNCOURS MUTUALISTE.
manence ; elle déborde sur le trottoir où l’on se
plaît à l’étaler pour mieux séduire le client.
Allez voir cela, et vous me direz si les ustensiles
et meubles rudimentaires des barbares anthro-
pophages sont à comparer, pour l’absurdité et
la sauvagerie, à ces spécimens de notre menui-
serie contemporaine.
C’est l’imitation du chêne, du noyer, de
l’ébène à l’aide de bois du dernier ordre, gros-
sièrement peinturlurés ; il y a là, en profusion, des
moulures, des motifs d’ornementation en pla-
quage, et tout cela est d’une exécution à ce
point médiocre, sur une matière première si par-
cimonieusement distribuée, qu’il suffira d’un
souffle, semble - t - il, pour faire s’envoler ces
sièges biscornus, ces tables vaniteuses, ces ar-
moires à vitraux cloisonnés, ces lits historiés
de (sculptures.
Les pieds des chaises, collés, se détacheront
aussitôt qu’on voudra s’y asseoir ; la table, mal
construite, va s’effondrer, faute d’aplomb, au
premier service important qu’on lui demandera ;
l’armoire perdra son fronton au moindre coup
de plumeau ; quant aux tiroirs de ces meubles
décevants, faits de bois trop jeune, ils ne sau-
(1) Voir les n08 19, 20, 21, 22 et 23 de VExposition
de Bruxelles.
Exposition de 1901 (Saint-Gilles). — Meubles modèles pour habitations populaires :
La salle commune. — Dessin de M. Boelens.