Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

366 L'EXPOSITION DE BRUXELLES merveille de construction. Cet engin au tra- vail offre un spectacle de force et de grâce à la fois. Sans bruit autre qu’un léger glisse- ment; cet appareil, avançant avec une élégance d’aéroplane par-dessus la forêt de métal hérissé, va, s’arrête, recule, court, voie, emportant, trans- portant, déplaçant, déposant des charges fabu- leuses. D’un seul coup de son énergie et sans effort apparent, le pont enlève, entre les chaînes tendues à se briser, des poids de 30,000 kilos. C’est un jeu, un jeu fantastique. On pense à des enfants de Cyclopes qui s amuseraient... Chaque halle possède sa voie de chemin de fer. La sixième galerie est réservée aux généra- teurs. Dix chaudières multitubulaires y sont établies. C’est encore une installation qui fera sensation. Lorsque les fours incandescents ou- vriront leurs gueules rouges, lorsque les méca- niciens noirs comme des démons s’agiteront parmi les lueurs ardentes, lorsque des wagons cracheront leur chargement de charbon dans ces vastes foyers, lorsque les scories en fusion tomberont en trombes ignées dans ces cendriers spacieux comme des caves, on aura la vision de l’enfer. Les chaudières fourniront l’énergie à toutes les machines des cinq autres galeries. Et. pour cette tâche, elles devront vomir cinquante mille kilos de vapeur par heure. Ce coin de l’Expo- sition sera un des plus intéressants. On y trou- vera le spectacle de l’activité devorante, de la puissance industrielle, de 1 effort herculéen dont l’homme est capable. Du haut d’un balcon qui est relié aux gale- ries par de larges escaliers et un ascenseur, on aura la vue, de face et latérale, de l’animation émouvante de cette gigantesque usine qui réu- nira tous les progrès de la mécanique moderne. Et, au faîte de la jolie et géante cheminée qui se dresse derrière les bâtiments, un panache épais de fumée dira en frétillant allégrement, à plu- sieurs kilomètres à la ronde, que la galerie des machines de l’Exposition de 1910 est une des plus belles et des plus actives qu’on ait visitées. La galerie des chemins de fer, située tout à proximité de la galerie des machines, consti- tuera également une grosse attraction. On avait compté y réserver onze voies ; il a fallu en mettre quatorze. Un syndicat s’occupera d’y attirer le public par des procédés séduisants, notamment des projections cinématographiques de grands voyages. ■■h ■4 LPde^r ^a/vjux LA GALERIE DES MACHINES. — Vue INTÉRIEURE. INFORMATIONS DIVERSES Le Folklore. La section de folklore est définitivement orga- nisée. En voici le « personnel »: Président: M. Julien Van der Linden, avocat, membre de la Chambre des représentants, 50, rue Crespel, Bruxelles. Vice-présidents: MM. Van Duyse, auditeur militaire, rue Laurent Delvaux, Gand, et Eugène Monseur, professeur à l’Université, président de la Société de folklorê, 67, avenue Milcamps, Schaerbeek. Secrétaires : MM. Ch.-J. Comhaire, directeur du « Vieux-Liége », 1 9, rue Féronstrée, Liège, et Isid. Teirlinck, littérateur, 33, rue de Rosne, Molenbeek-Saint-Jean. Membres : MM. le chanoine Van Caster, Ma- lines ; Martin Schweisthal, bibliothécaire, rue d’Edimbourg, 9, Bruxelles ; Hippolyte Préherbu, juge de paix, 15, rue de la Constitution, Malines ; René Van Bastelaer, conservateur à la Bibliothèque royale, 46, rue de l’Amazone, Bruxelles ; H. Logeman, professeur à l’Univer- sité, 343, boulevard des Hospices, Gand ; l’abbé De Wolf, professeur au Collège épiscopal, à Ostende; Louis Maeterlinck, conservateur du Musée des beaux-arts, Gand ; Emile Van Heurck, 8, rue de la Santé, Anvers ; Armand Heins, rue Basse, 18, Gand ; Gisbert Combaz, avocat, rue Seutin, 21, Schaerbeek ; Louis Cloquet, profes- seur à l’Université, 9, boulevard Léopold, Gand ; Jean Broeckaert, 46, rue de la Digue, Ter- monde ; Joseph Raemdonck, 58, rue Joseph II, Bruxelles ; Hector Van Hof, président de la commission du Musée, Lokeren ; l’abbé De Cock, rédacteur de la Volkskunde, Draakplaats, An- vers ; Oscar Colson, directeur de Wallonia, rue Léon-Mignon, 1 2, Liége ; E. Closson, conserva- teur-adjoint du Musée du Conservatoire, avenue Ducpétiaux, Bruxelles ; Maurice des Ombiaux, littérateur, 28, rue du Lac, Bruxelles ; Arthur Boghaert-Vaché, littérateur, 172, rue Royale, Bruxelles, et Auguste Doutrepont, professeur à l’Université, 50, rue Fusch, Liége. La classification des objets qui figureront dans le compartiment du folklore de notre world’s fair n’était point aisée. Au Musée de folklore d’Anvers, fondé en 1907, les collections sont réparties en douze grandes catégories : La maison: construction et aménagement ; le feu, le foyer, le chauffage et le luminaire ; l’ameublement ; la cuisine et la table ; boissons et nourriture. La famille et la vie familiale: enfance, âge viril ; la mort et le culte des morts ; travaux familiaux ; vêtements, costume et parure ; ré- créations familiales et délassements. Professions et métiers : instruments profes- sionnels et objets servant à l’exercice des mé- tiers ; fêtes professionnelles, Nouvel-An, Lundi perdu. Vie sociale : l’école ; le tirage au sort ; ser- vice militaire ; folklore électoral ; sociétés popu- laires d’agrément ; jeux populaires ; kermesses, cortèges, ommegangs. Vie administrative et judiciaire : vie adminis- trative ; vie judiciaire. Vie religieuse : éducation religieuse ; doxolo- gie, prières, litanies et indulgences ; confréries et béguinages ; pèlerinages ; processions ; ex- voto ; objets de dévotion ou d’ornementation touchant à l’ordre religieux ou servant à l’exer- cice du culte domestique. Magie : pantacles, objets rituéliques et acces- soires magiques ; arts divinatoires ; astrologie ; pneumatologie ; magie noire; envoûtements, goétie ; sorciers et sorcières ; guérisseurs ; li- seurs, rebouteurs ; amulettes, charmes, philtres, talismans, conjurations, objets d’ordre religieux agissant comme exorcismes, prières déprécatoi- res ; littérature magique.