ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 375 Jean Delville. — L’Ecole de Platon. LA PEINTURE BELGE L’ÉPOQUE CONTEMPORAINE (suite et fin). Lorsque nous aurons cité pour mémoire le peintre Léon Abry, qui chez nous représenta à peu près exclusivement la peinture militaire, et l’Anversois Van Beers, interprète habile des mon- danités françaises, nous parlerons des artistes idéalistes et de ceux qui cultivèrent la peinture décorative. Les idéalistes furent peu nombreux chez nous. Leurs tendances ne répondaient pas à un besoin d’expression de la race, que n’entraîne point les grandes idées du mysticisme et du symbo- lisme. Le réalisme la caractérise plutôt. Elle voit dans la nature la splendeur que celle-ci révèle plutôt que celle qu’elle suggère ou qu’elle sym- bolise. Cependant, ce fut la tâche de quelques esprits d’élite de produire chez nous cette spiri- tualité délicate, cette merveilleuse effloraison de l’âme, avec une force et une pureté d’expres- sion que le naturalisme ambiant rendait plus remarquable encore. Des artistes comme Fernand Khnopff, Jean Delville, Constantin Montald sont symptomatiques à cet égard. M. James Ensor, né à Ostende en 1860, est un artiste d’une rare originalité. Il peignit d’abord des sujets mystiques, à la manière du hollandais Toorop, telle la Multiplication des pains, qui révélaient chez leur auteur une puis- sance de conception vraiment remarquable. Sa facture est surprenante, l’originalité de son coloris est curieux. On peut se faire une idée de son habileté en étudiant de près le Lampiste du Musée de Bruxelles, œuvre d’un peintre de premier ordre. M. James Ensor expose dans la plupart de nos salons et, soit qu’il nous montre un de ces intérieurs, une de ces scènes fami- lières où sa virtuosité éclate, soit qu’il repré- sente une nature morte, des coquillages, poupées japonaises, ou de simples accessoires, où son œil se plaît à faire chanter la couleur, il ne cesse de nous intéresser à sa maîtrise. M. Henri De Groux est le fils de Charles De Groux, qui au XIXe siècle joua un rôle si important dans la peinture belge. Mais le talent du fils est orienté vers d’autres directions que celles du père. Son imagination est fougueuse, emportée. Il y a en lui un véritable tempéra- ment de poète. Il recherche les sujets un peu mystiques, où sa fantaisie peut évoluer à l’aise.- Le Christ aux outrages, qui fut son œuvre la plus caractéristique, souleva en son temps de vives polémiques, mais, de toute évidence, la conception qui nous montre l’Homme-Dieu livré aux insultes de la foule en délire, foule de tous les temps et de tous les pays, foule bavant l’injure et portant en elle le symbole de toutes les vulgarités et de toutes les laideurs, cette conception, disons-nous, est grandiose. M. Xavier Mellery, né à Laeken en 1845, est aussi un artiste d’un bel idéalisme. Le Musée de Bruxelles possède de lui plusieurs œuvres remarquables : Une chapelle de l’église Saint- Marc et des cartons où le peintre, amoureux des formes harmoniques et très pures, se révèle dans toute la beauté de son imagination. Sa fierté maternelle, son Réveil, sa Terpsichore sont assurément des œuvres très nobles. M. Auguste Lévêque a affirmé dans des œuvres maîtresses la vigueur de sa conception. Son Job, ses Ouvriers tragiques, du Musée de Bruxelles, ont révélé un artiste puissant, dont l’art belge peut être fier. M. Laermans est un idéaliste à sa manière. Il voit les êtres et les choses à travers le voile du symbole. Ses personnages parcourent des ré- gions illuminées par d’étranges clartés. Ils tra- versent des pays illusoires, où cependant se reconnaît la matérialisation de la terre de Flandre. Ce sont des gens de misère, des tra- vailleurs, des infirmes, qui vont droit devant eux, comme s’ils étaient entraînés par quelque force inconnue. Ils marchent résignés et dolents vers on ne sait quelle aurore qui luit devant leurs yeux encore obscurcis. En M. Laermans se retrouve, modernisée et stylisée, l’inspiration d’un Breughel. Ce sont les mêmes paysages hallucinés, les mêmes observations d’hommes à l’aspect étrange, poussés, comme dans la Para- bole des aveugles du vieux maître, par les des- seins obscurs de la destinée ou vers les pièges de la fatalité. M. Jef Leempoels s’est senti, lui aussi, attiré au début de sa carrière par la fièvre du sym- bolisme et du mysticisme. Il était souriant dans une de ses premières œuvres inspirées par l’Eloge de la Folie d’Erasme, -il devint plus complexe, étrange et mystérieux dans son tableau des Mains. On connaît cette œuvre qui, exposée à Paris et à New-York, souleva de très vives polémiques. L’artiste imagina des mains tendues de la Terre vers une tête de Christ surgissant du ciel profond. Les mains, qui im- plorent de la divinité une aide et un secours, sont innombrables, mains fines et aristocratiques, baguées d’or et de pierres précieuses, mains de prolétaires, mains gantées de pourpre des prélats, mains de femmes et d’enfants, mains de révoltés élevant des armes meurtrières, mains portant des faulx. Toutes tendent leurs paumes vers le Dieu serein dont elles reconnaissent la puissance. M. Jef Leempoels, dont l’œuvre est très variée, semble abandonner ce genre bizarre. Il est aujourd’hui le peintre habile de sujets élégants et mondains. M. Alfred Delaunois affectionne les sujets mystiques. Il est le peintre des paysages mo- nastiques, vastes étendues sur lesquelles semble planer l’ombre mystérieuse des grands moines. Il aime surtout à représenter l’intérieur assombri des églises, avec les vitraux qui flambent dans la demi-obscurité, avec la fumée des encens qui monte en vapeur blanchâtre, se confond avec le marbre des colonnes et semble envelopper le temple tout entier d’un voile mystique. Plus profondes encore sont les compositions de M. Jean Delville, qui s’attache à pénétrer le mystère des grands principes philosophiques et divins. Quand il ne s’égare pas dans un ésoté- risme trop exclusif, ce bel artiste, doué d’une inspiration très haute, produit des œuvres dans le genre de l’Ecole de Platon, exposée avec succès à Milan et à Berlin, et qui a été juste- ment admiré. Sous l’arbre sacré aux larges branches de lumière, Platon, pareil à un Christ, développe ses théories devant ses disciples pen- sifs. Ce sont des Hellènes aux belles formes qui symbolisent la noblesse de la pensée. La peinture décorative, héritière de la grande fresque italienne et que le français Puvis de