ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 462 Forrige Næste
376 L’EXPOSITION DE BRUXELLES Chavannes remit en honneur au XIXe siècle, a été cultivée en Belgique par des artistes de valeur. M. Fabry, artiste au noble idéal, est l’auteur de peintures appréciées. Ses sujets sont idéa- listes. Son exécution, dans les tons roux et jau- nâtres, s’adapte heureusement au genre même qu’il cultive. Un peu d’emphase ne le dépare pas et lui attribue une splendeur. M. Constantin Montald, né à Gand en 1862, a peint de grandes fresques décoratives qui provoquent, à juste titre, une sincère admira- tion. On se souvient encore de l’intérêt qu’excita sa toile Sacra sub arbore, au Salon du Prin- temps de 1908. Certes, on percevait dans cette composition le souvenir de Puvis de Chavannes, mais l’influence du maître s’alliait bien à la virtuosité du disciple. C’était là la véritable fresque, aux personnages artistement groupés, aux belles formes harmoniques, aux justes pro- portions. Le peintre avait rehaussé d’or les vi- brantes couleurs mauves ou bleues dont il sait faire un usage des plus heureux. M. Ciamberlani est également l’auteur de grandes fresques décoratives justement appré- ciées. Les Femmes, couchées sur le bord de l’Océan en des attitudes diverses qui symbolisent toutes les phases de la passion, de la tendresse ou de la douleur, sujet brillant où se perçoit une influence baudelairienne, synthétisent heu- reusement sa manière. Enfin, un jeune artiste, M. Maurice Langas- kens, marche avec sûreté dans la voie que lui ont tracée ses devanciers. Ses panneaux déco- ratifs, où s'affirment une belle idéalisation et le sens de la couleur, ont été remarqués aux der- niers salons. Nous nous sommes imposé de ne parler ici que de la peinture. Cependant, nous ne pouvons terminer ces brèves études sans citer tout au moins, dans les genres qui s’apparient à elle de si près, au point que nombre d’artistes les ont cultivés de concert, des noms depuis longtemps consacrés. C’est dans l’aquarelle Cassiers, l’évo- cateur pittoresque des cités hollandaises ; l'ai- mable paysagiste Hermanus, l’élégant et soyeux Maurice Hagemans, Henry Stacquet, Victor Uytterschaut ; dans le dessin ou le pastel, Fer- nand Khnopff, artiste de noble inspiration, héri- tier très personnel des traditions du préraphaëli- tisme anglais, le délicieux fantaisiste Amédée Lynen, évocateur d’Yperdamme et des kermesses bariolées, le notateur des mœurs wallonnes Armand Rassenfosse, les graveurs et aquafor- tistes Auguste Danse, Mme Louise Danse, M. Marc-Henry Meunier, etc. * * * La peinture belge, héritière de l’art flamand, a parcouru une carrière glorieuse. Les critiques les plus célèbres l’ont reconnu: Burger en France ; Springer, Lubke, Richard Muther en Allemagne, pour ne citer que les plus univer- sellement connus. Partagée au début du XIXe siècle, c’est-à-dire dès sa naissance, entre deux courants distincts, celui de l’ancienne tradition flamande dont Van Brée était le défenseur, celui de l’inspiration française, dont Navez était le représentant, elle retrouva avec De Keyser le secret des coloris vibrants, avec Gallait celui de la composition savante. Elle fut observatrice et gracieuse avec Madou, tendre et douloureuse avec Charles De Groux, pittoresque et grave avec Leys. Coose- mans, Boulenger, les peintres de l’école de Tervueren la firent communier avec la nature ardente. Un Claus saisit la lumière vibrante et la fi xa sur ses toiles. Un Gilsoul exprima l’âme mélancolique et rêveuse de la campagne fla- mande. Un Courtens dévoila le secret de la forêt mystérieuse et profonde. Pareil à un chêne vigoureux, notre art pro- jeta ses branches dans tous les sens, et certaines, s’écartant du tronc, semblèrent les rameaux d’un autre arbre. C’est Wiertz, le romantique aux emphatiques inspirations. C’est Alfred Stevens, artiste précieux et délicat. C’est Félicien Rops, l’interprète des baudelairiennes névroses. Avec les idéalistes de la fin du XIXe siècle, l’art belge se compléta encore d’une parure de poésie et de noblesse. Un Fernand Khnopff, un Delville, un Fabry et un Montald sont les repré- sentants d’une intellectualité rare et précieuse. Leur œuvre était nécessaire pour élargir les horizons, pour donner à notre art sa complexité dans son unité. Et cependant, si puissante qu’ait été sa car- rière, si vigoureux qu’ait été son génie, la pein- ture belge n’a dirigé aucun des grands courants de l’art. Elle s’est assimilé les idées nouvelles et ne les a pas imitées, elle les a assouplies à sa personnalité, mais elle n’en a créé aucune. Elle a suivi au début du XIXe siècle les théories de David, d’Ingres et des romantiques. Plus tard, elle a, à la suite des peintres français de l’école Eue. Laermans. — Les meules en Campine.