ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 377 de Fontainebleau et de Barbizon, rénové l’art du paysage. Elle a eu son école de Tervueren, par laquelle une plus juste vision de la nature fut connue. Plus tard encore elle suivit les lumi- nistes et les peintres de la couleur. Elle parti- cipa à tous ces grands mouvements, mais, répétons-le, elle n’en créa aucun. Son originalité fut cependant, ainsi que nous le disions plus haut, de les adapter au génie de sa race, de discerner dans l’œuvre des réfor- mateurs ou des initiateurs ce qui pouvait con- venir à son génie, de séparer la vérité de l’exa- gération et d’assouplir à son tempérament les inspirations qui venaient de l’étranger. A l’époque du romantisme, la peinture belge, qui tenait ses enseignements de Delacroix, eut des représentants si remarquables qu’elle in- fluença les peintres d’Allemagne. Les historiens de l’art de ce pays ont tous reconnu cette in- fluence et cette prépondérance, qui fit que par De Keyser, par Gallait, par Slingeneyer, ils furent initiés au secret du coloris puissant de nos peintres. Il y eut donc, pour nous résumer, une adap- tation intelligente au tempérament national des idées venues du dehors, une sélection habile de principes souverains, dont la généralisation était une des caractéristiques des idées du temps. Nos artistes n’en méconnurent jamais l’impor- tance. Ils appliquèrent les réformes et suivirent les tendances quand ils comprirent que celles-ci étaient nécessaires pour réaliser un idéal nou- veau, pour sortir des voies de la routine et mar- cher avec assurance vers un progrès inéluctable. Il y eut pour aider nos peintres des groupe- ments ple:ns de vaillance, des hommes éclairés, des guides ,sûrs. Au cours du XIXe siècle, il y eut de nombreux cercles d’art qui exercèrent sur notre art une influence décisive, qui guidèrent les talents et qui déterminèrent, chacun dans son genre, un progrès nouveau, une victoire de plus. Faut-il citer ici les cercles de VEssor, des XX, de la Libre Esthétique, qui tous répondirent en leur temps à une tendance, à une direction par- ticulière ? Aujourd’hui encore, les cercles Pour l’Art, du Sillon, de la Société des Beaux-Arts réunissent des artistes qui caractérisent des ma- nières et des talents bien définis. •1. A l’heure actuelle, nos peintres n’ont rien perdu de leur activité. Outre les Salons trien- naux, ceux organisés chaque année sous le nom de Salon du Printemps par la Société des Beaux- Arts, les expositions particulières du Cercle ar- tistique, de la salle Boute, du Studio, etc., affirment un labeur vraiment extraordinaire, un besoin de production d’une remarquable inten- sité. Que sortira-t-il de tous ces efforts ? Quel sera l’avenir de la peinture belge ? Il est certain que, l’action des écoles disparaissant de plus en plus et l’art s’universalisant, les peintres belges con- tinueront à s’inspirer des tendances nouvelles, de quelque endroit qu’elles leur arrivent. Ils devront élargir leur horizon, suivre, avec pru- dence, il est vrai, les voies qui leur sont ouvertes, et, tout en maintenant les traditions d’une race glorieuse, ne pas en être les esclaves. C’est la leçon du passé. Ce sera celle de l’avenir. De lui-même l’art se rénove et s’élance vers de plus lumineuses régions, où sa pérennité s’affirme. Arthur De Rudder. L’ENSEIGNEMENT DES BEAUX=ARTS La Belgique, relativement à son étendue, est certainement un des pays du monde les plus riches en chefs-d’œuvre. Ceux qui ont vraiment la passion des arts plastiques, et qui veulent bien connaître les grandes écoles d’autrefois, tant en peinture qu’en sculpture ou en architecture, ne peuvent pas plus se dispenser de parcourir nos provinces que d’entreprendre un voyage en Italie, en France, en Espagne, en Hollande. Bien que les œuvres de nos peintres aient peuplé les musées d’Europe, il en reste encore assez dans nos églises, dans nos collections publiques et privées pour qu’une vision particulière de la beauté plastique reste attachée à ce pays. Pré- cieux témoignage des goûts d’art qui ont tou- jours pénétré la vie de ce peuple. Ils durent encore. Il n’est peut-être pas de pays en Europe où le goût de la peinture soit plus répandu qu’en Belgique. Ce goût, assurément, n’est pas toujours très fin, mais il est sincère, il est presque instinctif, et le don de la couleur, le besoin de reproduire sur la toile les images familières, est si vif qu’il n’est pas de petite ville en Flandre qui n’ait son peintre, son « glorieux artiste ». Aussi l’enseignement des beaux - arts est-il extrêmement développé en Belgique. Il y a des instituts, des écoles, des académies, pour em- ployer le terme généralement en usage, non seulement à Bruxelles, à Anvers, à Gand et à Liége, mais dans presque tous les chefs-lieux de province et dans quantité de villes secon- daires. Quelques-unes sont célèbres et ont pro- duit des artistes de valeur. Et ce qui prouve l’intérêt que la masse de la nation prend à l’enseignement des beaux-arts, c’est que, de toutes ces institutions, il n’y en a qu’une, l’Académie d’Anvers, qui appartienne à l’Etat: les autres sont dues à l’initiative des communes. Quelques-unes font pour leurs aca- démies de sérieux sacrifices et les ont organisées en somme, sur le modèle de l’Ecole des Beaux- Arts de Paris. L’Académie de Bruxelles, par exemple, et même celle de Gand et celle de Liége aussi bien que celle d’Anvers, sont de véritables universités des arts plastiques, où l’on enseigne non seulement la technique de la pein- ture, de la sculpture et de l’architecture, mais où les élèves suivent en outre des cours d’esthé- tique et d’histoire de l’art. Ces sacrifices produisent-ils les résultats qu’on peut en attendre ? Que vaut, en général, cet enseignement organisé avec une si louable sol- licitude ? La question est fort discutée. On fait à l’enseignement des beaux-arts en Belgique des objections de principe et des objections de fait. Les objections de principe touchent, en somme, aux plus hautes questions esthétiques. Depuis les temps lointains du romantisme, il y a, parmi les critiques et les artistes, un mouvement anti- académique très nettement caractérisé : « L’art, dit-on, n’ayant d’intérêt que pour autant qu’il soit une interprétation personnelle de la nature, il ne s'enseigne pas : l’enseignement de l’art ne peut être qu’un enseignement de recettes, qui ne Bruxelles. — Le Musée des Beaux-Arts. fait que niveler peu à peu l’individualité des artistes, qui assure le succès des médiocres et pèse lourdement sur le développement de ceux qui ont quelque originalité, quelque vrai talent. En art, le seul maître c’est la nature : que le jeune artiste dessine et peigne ce qu’il voit, en toute naïveté, en toute conscience ; qu’il retrouve l’ingénuité des primitifs, il retrouvera leur grâce, leur séduction. Tout enseignement est néfaste, et l’enseignement des académies et des écoles est le plus néfaste de tous, parce que c’est un enseignement niveleur. » Ces doctrines ont été si longtemps et si obsti- nément répétées et développées, elles ont d’au- tant plus profondément pénétré le monde des artistes qu’elles bénéficiaient -de la tendance générale des humains au moindre effort ; elles ont été si éloquemment défendues par des écri-