Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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planter), mais il est encore remarquable par
l’économie qui résultera de l’emploi d’une voie
aussi rudimentaire, aussi flexible, ainsi que par
les vitesses qu’il permettra probablement d’at-
teindre.
III. — Transport de la pensée, de la parole
et de la vision.
Une des plus belles inventions du XIXe siècle
est certainement celle qui permet à tout homme,
fut-il sur mer, en ballon, en chemin de fer ou
en automobile, de communiquer directement avec
un correspondant, sans l’intermédiaire d’aucun
organe matériel conducteur.
En 1899, l’italien Marconi, appliquant les lois
posées il y a plus de quarante ans par Faraday
et Maxwell, utilisant les expériences de l’Alle-
mand Hertz et les appareils du Français Branly.
parvint à envoyer la première dépêche à travers
la Manche, de France en Angleterre, à une dis-
tance de 48 kilomètres. Comme il est de règle
pour les inventions actuelles, la télégraphie sans
fil a fait de rapides progrès : de jour comme
de nuit, par-dessus les terres et les mers, sans
souci d’aucun obstacle, les dépêches sans fil, les
radio - télégrammes s’échangent actuellement
entre l’Europe et l’Amérique : c’est dire qu’il est
possible à l’homme de ne plus jamais être isolé,
fût-il au milieu de l’Océan, au pôle Nord ou
au milieu du désert.
Tout le monde connaît aujourd'hui le principe
de la télégraphie sans fil : une décharge électri-
que produit dans l’espace, dans Véther, une
vibration d’une nature spéciale qui, recueillie à
distance, à l’aide d’un cohéreur ou détecteur
d’ondes, permet de recevoir des signaux de
Morse. On sait aussi que la portée des messages
dépend de la puissance électrique utilisée et des
dimensions des antennes transmettrices et récep-
trices.
Les recherches actuelles tendent surtout à di-
riger les ondes et assurer la transmission des
dépêches, même à travers la foule des ondula-
tions lancées par les stations disséminées un peu
partout. Si l'on ne prend aucune précaution
spéciale, en effet, chaque poste transmetteur
influence tous les postes récepteurs, ce qui rend
singulièrement difficile une conversation privée.
Qu’on s’imagine un réseau téléphonique où
chaque abonné parlera à tous les autres et les
entendra également tous à la fois !
On est arrivé, et Marconi déjà par la synto-
nisation, sorte d'accord
entre les stations inter-
locutrices, accord ana-
logue à celui de deux
cordes donnant la même
note, et une convention
M. Merry.
VUE PANORAMIQUE PRISE A DROITE DE LA FAÇADE CENTRALE.
de Berlin règle les longueurs d’onde des mes-
sages internationaux (300 mètres pour les na-
vires). Mais il semble que le problème de la
dirigeabilité et de l’inviolabilité, si important
en temps de paix, capital en temps de guerre,
soit résolu par l’usage des cadres dits aériens.
MM. Bellini et Tosi, deux Italiens, seraient
arrivés à déterminer la direction d’un bateau en
détresse, muni d’appareils radio-télégraphiques,
à transmettre des messages dans une direction
..déterminée, messages non susceptibles d’être
troublés par les radiations émises ou non dans
un but hostile ; à remplacer un phare indiquant
une zone dangereuse quand le brouillard em-
pêche que le phare soit aperçu.
La transmission des ondes hertziennes ne sert
pas seulement à porter la pensée ; elle sert aussi
à produire à distance certains prénomènes, cer-
tains mouvements. Grâce à elle, on peut faire
exploser des mines à distance, on peut diriger
des torpilles.
*
* *
Immédiatément après la télégraphie, devait
venir la téléphonie sans fil. Dès 1867, il est
vrai, M. Maiche avait fait des expériences ;
en 1893 il a réussi à communiquer sans fil à
quelques mètres, mais son procédé ne semble
pas devoir rivaliser victorieusement avec ceux
que fit naître l’invention de Marconi. Les expé-
riences faites en 1902 par M. Ducretet, basees
comme celle de M. Maiche sur la transmission
des courants par la terre, ne donnèrent de
résultats que jusqu'à 2 5 mètres.
En 1900 M. Diiddell avait remarqué l’in-
fluence des vibrations sonores sur les arcs élec-
triques placés dans certaines circonstances parti-
culières. Il était résulté même de cette étude
un téléphone avec fil dans lequel un arc chan-
tant jouait, assez bizarrement le rôle de récep-
teur, si bien qu'en 1902 M. Richard Heller
construisait un téléphone à arc chantant. Dans
les dispositifs récents de MM. Poulsen, Rühmer
et de Forest, l’arc chantant, associé à une
antenne de Marconi, sert à envoyer des ondes
reçues à distance par une antenne semblable, en
relation avec l’arc récepteur et un microphone.
En 1909 on a pu téléphoner entre Berlin et
Copenhague, d'une part (460 km.), et entre
Paris et Melun, sans utiliser le moindre fil. Dans
la marine américaine, les navires ont pu télé-
phoner sans fil jusqu’à 40 milles.
A côté de semblables merveilles, bien médio-
cres sembleront les inventeurs qui se bornent
à expédier à la fois de nombreux messages dans
un même fil, sans crainte de confusion, ou ceux
qui nous promettent le téléphone sans bureau
central, ou du moins sans... demoiselles. En
glissant une pièce dans l’appareil automatique,
on recevrait trois minutes de conversation... à
moins que l’appareil ne soit plus capricieux que
les charmantes jeunes filles préposées au service
des abonnés par l’administration des téléphones
officiels I
*
* *
11 sera dit que Jules Verne et ses émules
scientifico-fantaisistes avaient prévu toutes les
découvertes récentes !
Voilà que la transmission de la vision à dis-
tance commence à se présenter comme une réa-
lité assez prochaine I Jusqu’ici, en effet, on n’a
pu transmettre d’images qu’avec le concours de
la photographie, sans réaliser encore la vision
à distance.
Depuis le pantélégraphe de Caselli, bien peu
d’inventeurs avaient réalisé quelque progrès dans
l'art de transmettre les dessins ; sans doute, un
grand nombre de chercheurs avaient annoncé
plus ou moins bruyamment la solution définitive,
mais il faut arriver aux appareils Korn (1903)
pour constater un résultat encourageant. Le
savant allemand utilise- les propriétés du sélé-
nium ; le dessin à reproduire est reproduit sur
pellicule et placé sur un cylindre de verre à
l’intérieur duquel est placé le sélénium sensible ;
une source de lumière envoie par une étroite
fenêtre ses rayons suivant une génératrice du
cylindre et impressionne le sélénium en propor-
tion de l’opacité de la région correspondante de
l'original; il en résulte un courant variable,
transmis au récepteur, lequel est également
formé d’un sélénium ; cette fois, le sélénium
règle l’intensité d’une source de lumière qui
impressionne, suivant la génératrice correspon-
dante d'un cylindre récepteur égal au premier,
tournant synchroniquement avec lui, une pelli-
cule sensible placée sur le dit cylindre récepteur.
De bons résultats, manquant un peu de finesse,
ont été obtenus par ce procédé ; des variantes
ont été données, notamment par M. Nisco, mais
la rapidité des transmissions, la finesse du tracé
se ressentent toujours de l’imparfaite sensibilité
du sélénium et surtout de son inertie ou tendance
à emmagasiner les impressions. Un appareil,
imaginé, sinon construit, par M. S.Vladayano,
transmettrait directement une image reçue dans
une chambre noire, sans qu’un cliché même
soit nécessaire.
En tout cas, et pour ne s'en tenir qu'aux
appareils construits, il est possible actuellement
de télégraphier une photographie striée par le
procédé Korn ; il est possible de télégraphier un
dessin au moyen des appareils téléautocopistes
Sémat, construits par Ducretet et Roger et ins-
pirés du principe du pantélégraphe Caselli.