ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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410 L’EXPOSITION DE BRUXELLES LA SCULPTURE EN BELGIQUE (Second article.) Pendant le XVIIe siècle la sculpture avait été décorative et allégorique. Elle avait exprimé les entités les plus diverses, la Foi, la Prudence, la Justice, les anges symbolisant l’Innocence qui soutiennent les écussons royaux, bien d’autres encore. Elle avait emprunté l’emphase de ces idées. Elle avait peuplé les monuments de statues pompeuses. Elle était elle-même solen- De Vigne. — L’Immortalité. nelle dans son élégance, gracieuse dans sa ri- chesse. Elle allait maintenant descendre de son piédestal de déesse, se dépouiller de son vête- ment de convention, se faire humaine pour de- venir plus glorieuse. Comme ce fut toujours le cas dans l'histoire des œuvres de l’humanité, le renouveau s'accom- plit par longues étapes. Il fallut plus d'un demi- siècle avant que de nouvelles tendances aient acquis leur complet développement. Un des pre- miers, par ordre de date, qui, presque crainti- vement encore, sonna ce réveil fut Godecharles (I780-I830), l’auteur du fronton de la Chambre des représentants. C’était toujours la période de transition. Les talents restaient liés aux vieilles formules. Ils luttaient en vain pour s'en délivrer complètement. Mathieu Kessels, né à Maestricht en 1784, mort à Rome en 1836, fut de ceux-là. Il avait été l’élève du sculpteur danois Thor- waldsen. Il lui avait emprunté le secret des pures et nobles formes. Il n’avait pu se libérer de sa froideur. Des œuvres nous restent de Kessels, qui nous attestent sa valeur. C’est le Discobole ; c’est la Scène du Déluge, dû Musée de Bruxelles. Un peu d’humanité, c’est-à-dire de vérité, pénètre déjà ce groupe. Avec Geefs nous arrivons à la période mo- derne. Plus encore que dans son monument de la place des Martyrs, son Triomphe de l’Amour, plein de grâce et de mouvement, nous révèle son talent [déjà dégagé des anciennes formules. Il y a de la souplesse dans ses corps. Il ne leur manque qu'un peu plus de vie, le souffle su- prême qui pénétrera et vivifiera le marbre. L’agitation qui en 1830 s'était emparée des esprits avait eu son contre-coup dans la peinture et dans la sculpture. Une belle flamme d’en- thousiasme animait les artistes- de cette géné- ration et elle se communiqua à la période qui allait suivre. Geefs nous donne la statue d’André Vésale, Simonis celle de 'Godefroid de Bouillon ; Jehotte celle du duc de Lorraine, Jacquet son Caïn tuant Abel, Cattier son Idylle et sa Guerre ; Fraikin son Triomphe de Bacchus, ce groupe d’une composition si vivante, et plus tard Ducaju sa Baigneuse, Fassin son Acquajolo. La sculpture moderne vient de naître. De quoi est-elle faite, cette sculpture et quelles sont ses tendances ? Elle tentera toutes les audaces, elle recherchera toutes les grâces. Elle aura le souci de la forme pure que la Grèce nous transmit, et en même temps elle se parera d'élégance, mais elle s'attachera à rester humaine, quand même l’imagination de l’artiste l’emportera vers les hauteurs du rêve ou du symbole. Elle voulut tout exprimer : le sentiment et la force, le plaisir et la douleur, la piété et la volupté. Certes, elle s’éloigna souvent de la formule hellénique de la beauté, qui selon le poète ne pleure ni ne rit jamais. Elle pleura et sourit beaucoup, au con- traire, si par là on entend qu’elle se départit de la sérénité classique. Elle fut moins noble, mais plus humaine, variée, multiple comme la vie elle-même. L’harmonie des lignes, l’élégance des contours, la souplesse des attitudes la sédui- sirent, et si l’art perdit de sa majesté, il retrouva le mouvement et l’expression ; pour être moins somptueux il fut plus vivant. C’est de France, certes, que vinrent che» nous les grands courants d’idées qui rénovèrent l’art sculptural, mais, comme dans la peinture, les nôtres surent assouplir aux dispositions de leur race les formules nouvelles venues du dehors. Il y eut cependant ici moins d’originalité que dans la peinture. La sculpture était un art qui nous était moins propre peut-être, ou plutôt les grandes traditions manquaient qui perpétuent l’art d’un peuple à travers les siècles et fait que, si déformé qu’il paraisse par les influences, il ressurgisse encore et fasse éclater l’enveloppe qui tente vainement de le contenir.