Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
Luderich (Bensberg) Allemagne — Galerie du puits central
anciens travailleurs les écharpes de fumée qui
se déroulent au-dessus de la fabrique. Elles leur
disent qu’issue du génie mal récompensé de l’abbé
Dony, développée -par l’énergie, la clairvoyance
et la constance de Mossclman et de Saint-
Paul de Sinçay, la « Vieille-Montagne » est
bonne à ceux qui la servent ou l’ont servie cou-
rageusement.
•Achille Chainaye.
P.-S. — Nous avons'clit que l’essor de la fabri-
cation du zinc a donné naissance à nombre
d’autres industries tributaires.
Voici quelques notes inté-
ressantes à ce sujet :
Fabrication de l’acide sul-
furique. — L’extension don-
née depuis quelques années au
grillage des blendes a amené
la Vieille-Montagne à créer
les installations nécessaires
à la récupération des vapeurs
sulfuriques lancées dans l’at-
mosphère par ses fours de
désulfuration.
L’usine de Baelen-Wezel est
pourvue de dix systèmes de
chambres de plomb. On vient
d’annexer à l’usine de Viviez
des installations analogues.
Les chambres de plomb con-
stituent de.vastes espaces à peu
près clos dans lesquels les gaz-
sulfureux sont oxydés au con-
tact de vapeurs nitreuses, puis
absorbés par de la vapeur d’eau.
L’acide sulfurique ainsi formé se condense et est
recueilli à la partie inférieure des appareils.
Fabrication des acides concentrés. — En vue de
faciliter l’écoulement de sa production considé-
rable d’acide sulfurique, la Vieille-Montagne a
installé le matériel nécessaire à la fabrication des
différents titres .utilisés dans le commerce. Indé-
pendamment des appareils de concentration (tours
de Glqver), qui sont le complément nécessaire des
systèmes cæ chambres de plomb, l’usine de Baden
possède; un atelier dans lequel l’acide peut être
concentre jusqu’à la densité maxima de ü6°
Beaumé.
Cet atelier comprend une série de fours à car-
naux obliques, à la partie supérieure desquels se
trouve disposée une série de vases en plomb, en
porcelaine et en platine dans lesquels l’acide
s’écoule en cascades après concentration successive
au fur et à mesure qu’il descend vers les récipients
les plus rapprochés du foyer.
Fabrication de superphosphates. — Un des
emplois les plus importants de l’acide sulfurique
consiste à l’utiliser pour la fabrication des super-
phosphates de chaux. La Vieille-Montagne a jugé
avantageux de se créer à elle-même ce débouché
important. Elle a installé à son usine de Viviez les
appareils nécessaires de l’utilisation sur place de
toute sa production d’acide. Elle est décidée à
entrer largement dans cette voie en ce qui concerne
son usine de Baelen-Wezel.
La fabrication du superphosphate est d’ailleurs
très simple : elle consiste à malaxer un mélange
de phosphate tribasique brut et d’acide sulfuri-
que, à laisser réagir ce mélange dans des caves
convenablement aérées, puis, après
une légère dessiccation, à le réduire
en une poudre d’un grain aussi uni-
forme que possible. Le produit
obtenu constitue un des meilleurs
engrais chimiques, dont l’action est
beaucoup plus uniforme que celle
du phosphate brut
et dont l’emploi est
surtout efficace lors-
qu’il s’agit d’amen-
der des terrains de
nature calcareuse.
*
LA PEINTURE FLAMANDE
Fils de ses œuvres, propagateur d’une pensée
originale, il semble que Quentin Matsys, venu à
son heure pour rénover un art languissant, n’eùt
dû subir aucune influence, n’obéir à aucune impul-
sion du dehors. Il n’en fut pas ainsi pourtant. Cer-
taines idées flottent en quelque sorte autour des
hommes, les enveloppent et se mêlent à l’air qu’ils
respirent. Mal précisées encore, elles existent dans
l’ambiance des êtres et des choses. L’artiste ou le
penseur qui vont les exprimer, leur donner corps
et âme, ne seront que les nôtateurs de l’esprit nou-
veau en genèse, disséminé déjà parmi les siens. Le
grand mouvement de l’humanisme devait exercer
sa répercussion dans l’art. Quentin Matsys, et à
son exemple les peintres dits romanistes furent les
artisans de cette évolution. Sans avoir visité l’Italie,
il est impressionné par les méthodes en usage dans
ce pays, et l’Italie c’est la terre des magnificences,
c’est la jeunesse de l’ar^ l’aurore subitement
entrevue. Matsys ne sera pas -cependant l’esclave
d’une servile imitation, mais l’adaptateur person-
nel d’une forme nouvelle.
L’art des glorieux peintres de Bruges avait fleuri
sur sa tige splendide et voici que ses corolles écla-
tantes tombaient une à une et jonchaient la terre
rajeunie au souffle d’un nouveau printemps. Ses
LES PRIMITIFS
beautés portaient en elles-mêmes leurs lassitudes.
Parfois, a de certaines époques de l’histoire, l’hu-
manité abandonne ses parures comme on dépose-
rait une dalmatique trop alourdie de joyaux.
Quentin Matsys apporte dans la peinture des
harmonies inconnues. Il unit et mêle des nuances
et des tons nouveaux, des bleus et des rouges, des
mauves et des verts, et ces couleurs, sans se nuire
l’une à l’autre, se fondent en une symphonie
éblouissante. C’est une hardiesse pour ce temps.
Et cette témérité heureuse, l’artiste la renouvelle
dans la composition. Les personnages, plus nom-
breux, forment des groupes savants et jusqu’alors
imprévus. Il y a là un peu moins de spontanéité,
un peu,plus d’artifice, mais quelque chose d’ori-
ginaT vient de naître. C’est la genèse de cette grande
et magnifique composition qui, chez Rubens notam-
ment, atteindra la perfection absolue. Le paysage
qui, dans les œuvres de Memling et de Van Eyck,
s’unissait intimement à la scène représentée ne
formera plus qu’un accessoire; il sera entrevu à
peine dans ce monde nouveau où la vierge et les
saints, l’homme enfin, son activité et sa douleur,
tiendront la première place.
Anvers et Bruxelles conservent précieusement
dans leurs musées les chefs-d’œuvre du maître :
Y Ensevelissement du Christ et la Légende de
Sainte Anne. Ce sont deux drames vraiment
humains dans leur émouvante et tragique repré-
sentation. Au centre du premier de ces triptyques,
l’Homme-Dieu est étendu, le corps émacié, le visage
pâli par la mort. Le groupe des juifs et des saintes
femmes réunis autour du cadavre est d’une poi-
gnante vérité. Chaque acteur de cette scène joue
son rôle, a les gestes et les attitudes qu’impose
la situation, et tous s’harmonisent dans une pensée
maîtresse d’art et de poésie. Sur le volet de gauche,
Salomé présente à Hérode la tête de saint Jean-
Baptiste. Le palais où se donne le royal festin est
fastueux, la foule curieuse se presse dans les
galeries, les vêtements de la jeune princesse sont
magnifiques, son attitude est pittoresque. La vie
de tous ces personnages décèle une intensité plus
grande que ceux des peintres précédents. Matsys
intéresse et surprend par sa nouveauté. Le volet
'de droite représente le supplice de saint Jean l’Evan-
géliste. Le saint est plongé dans une cuve d’huile
bouillante, tandis qu’autour de l’instrument de sa
mort ses bourreaux s’agitent dans un mouvement
plein de vie et de pittoresque.
La trace des préoccupations nouvelles de Quentin
Matsys et de ses élèves qui cherchent à introduire