Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sted: Bruxelles
Sider: 452
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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J. Van Hemessem±—
Musée de Bruxelles.
L’Enfant) Prodigue
dans la peinture les faits de la vie quotidienne et un
esprit plus profane que celui de leurs devanciers, se
retrouve dans ses portraits d’hommes placés par
l’artiste dans les milieux qui leur sont familiers,
dans ses tableaux où des usuriers et aussi des mar-
chands comptent l’or étalé sur les tables et ins-
crivent dans des registres de parchemin les gains
du négoce. C’est le peintre de la vie anversoise qui
se révèle dans ces jolies peintures, indice précieux
Pour les mœurs du temps. L’observation v est
exacte; aucun détail n’échappe à l’œil avisé de
1 artiste. C’est la minutie flamande unie à un sens
très réaliste de la vie.
Le maitre eut dans ce genre un imitateur pitto-
resque en Marinus van Romerswael. Son tableau
les Deux usuriers de la National Gallery nous
atteste le goût des contemporains de Matsys pour
les représentations de la vie matérielle, en oppo-
sition si frappante avec l’idéalisme de l’âge
Précédent.
Quentin Matsys eut un fils, Jean, qui plus que
son père fut influencé par la peinture italienne.
Ses couleurs sont violentes. Il aime les blanches
carnations qui se détachent fortement sur des
nuances assombries, les architectures savantes
Que l’italianisme met à la mode. Le Musée de
luxelles conserve de lui deux tableaux synthé-
bsant exactement sa manière, Loth et ses filles,
et Susanne et les deux vieillards. Les œuvres de
Jean Sanders, dit Van Hemessem, nous révèlent
un coloris plus violent encore. Son Enfant
Prodigue du Musée de Bruxelles a cependant du
pittoresque, une vie qui semble parfois carica-
turale. Il faudrait citer bien des noms pour com-
pléter cette trop rapide énumération, les Pierre
Coucke, les Pierre Huys, les Jean Vermeyen, etc.
Jean Gossart, dit Jean de Mabuse, de sa ville
natale de Maubeuge, naquit vers 1462. II fut
c piotégé de 1 amiral Philippe de Bourgogne et
son peintre préféré. Lorsque l’empereur d’Alle-
magne Maximilien envoya ce prince à Rome en
ambassade auprès du pape Jules II, Gossart fut
c I escorte. Plus tard, son protecteur ayant été
nommé évêque d’Utrecht, l’artiste s’attacha à la
Pcisonne d Adolphe de Bourgogne, seigneur de
eeie. C est en Zélande qu’il termina sa carrière,
cest a Middelbourg qu’il mourut vers i53q. La
Ïle de Jean Gossart fut agitée et déréglée. Esprit
Joyeux, plein de verve, aimant le plaisir et la
bonne chère, le peintre chercha souvent dans
l’ivresse le repos à ses travaux ou l’inspiration
trop lente à venir. Karel Van Mander, le Vasari
^flamand, nous conte avec complaisance les aven-
tures dont il fut le héros. Parfois, une réclusion
torcee venait mettre un terme a ses prouesses
dangereuses, et dans sa solitude, l’artiste pro-
duisait des œuvres perdues aujourd’hui, mais dont
son historiographe nous a transmis l’éloge.
Chez Jean Gossart, le sentiment religieux, qui
depuis quelque temps déjà allait diminuant, s’est
fort atténué. S’il peint la Vierge ou le Christ,
c’est en profane, amoureux d’une beauté un peu
païenne, qu’il représente les scènes dont ces. per-
sonnages divins sont les acteurs. Son pinceau ne
s’effraie pas des nudités antiques. Le premier
parmi les Flamands il développe sur sa toile des
sujets mythologiques. Il est par excellence le « ro-
maniste » qu’ont séduit les magnificences ita-
liennes. Il introduit dans l’art flamand un goût
nouveau. Il se plaît aux architectures savantes et
compliquées. Les vieux peintres avaient placé
leurs saints et leurs madones dans des salles
gothiques qui gardaient la sérénité des temples,
c’est dans le décor d’un palais renaissance que
Gossart situe ses apôtres ou ses pères, si humains,
si peu sanctifiés. Et la décoration déborde ici,
envahit le tableau tout entier, entourant, domi-
nant, écrasant les personnages, réduits souvent
à ne plus être que de jolies figures enchâssées
dans une parure de pierre. Il y a là une richesse
et une science inconnues, mais il y a aussi
en moins une inspiration, une émotion, une fer-
veur. (Jésus che^ Simon, Musée de Bruxelles;
Saint Luc peignant la Vierge, Musée de Prague.)
La technique, qui parfois s’acquiert aux dépens
du sentiment et de la poésie, est admirable chez
ce peintre. Il a le souci jaloux des moindres
détails de la composition. Il cisèle sa pierre, il
brode son costume, il enlumine ses draperies. Ce
sont des œuvres minutieuses et patientes, mais
pures aussi de toute maladroite recherche. Le
goût est parfait. L’italianité élégante qui s’allie
ici au réalisme et à la1 suavité flamande n’a pas
atteint la personnalité de l’artiste; elle l’a paré
de quelques beautés, sans détruire la puissance
de son caractère.
Jean Bellegambe, de Douai (1470-1535) adopta
la manière de Gossart. Les tableaux de ce peintre
Pierre Pourbus. — Le Jugement dernier