ForsideBøgerExposition Universelle In… De L'exposition, Vo.l 1

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910
Organe Officiel De L'exposition, Vo.l 1

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sted: Bruxelles

Sider: 452

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 52 de Gand, Maurice de Broglie, aux articles de la Loi fondamentale, garantissant à tous les citoyens la liberté de leurs opinions religieuses, assurant à toutes les confessions une protection égale et admettant à tous les emplois tous les sujets du roi, sans distinction de croyances. Mais dans les dernières années du règne de Guillaume Ier leur intransigeance fléchit sous l’influence des doc- trines éloquemment développées en France par Lamennais. Le catholicisme libéral, rigoureuse- ment orthodoxe quant au dogme, voulait affranchir l’Eglise de toute protection de l’Etat et l’amener à chercher son salut dans la formule : « liberté en tout et pour tous ». Fort nombreux en Belgique, les partisans de cette théorie réclamaient, par con- séquent, la liberté complète de l’enseignement (monopolisé par le gouvernement de Guillaume Ier) et admettaient, eux aussi, les libertés de presse, de réunion et d’association. Ce fut sous l’empire de l’attrait exercé par ce mot vague de « liberté », interprété de la façon la plus généreuse, que libé- raux et catholiques, après s’être combattus avec acharnement pendant plus de dix ans, fusionnèrent leurs eftorts en 1828, formèrent la célèbre « Union » et organisèrent des pétitionnements formidables. Puissante désormais, l’opposition poursuivit le « redressement des griefs » et marcha de victoire en victoire jusqu’au jour où le principe même du gouvernement personnel du roi se trouva menacé. Ne voulant à aucun prix admettre l’établissement du régime parlementaire, Guillaume Ier refusa toute nouvelle concession. Peu après éclatait la révolution de i83o. Commencé à- l’improviste, sans plan préconçu, ce mouvement insurrectionnel procéda par se- cousses successives, et dépassa bientôt en intensité les desseins de ses promoteurs. Par son obstina- tion, Guillaume Ier rendit impossible toute récon- ciliation, tout accommodement ultérieur. Les journées de septembre à Bruxelles, le bom- bardement d’Anvers séparèrent définitivement les Ch. Rogier deux peuples. Dès le 26 septembre i83o un gou- vernement provisoire, composé d’hommes intelli- gents et déterminés (1), avait résolument assumé la tâche de donner à la révolution une orientation (1) Le baron Emm. d’Hoogvorst, Rogier, Jolly, le comte Félix de Mérode, Gendebien, Sylvain van de Weyer, de Potter (ce dernier à partir du 28 septembre). méthodique et de poser les fondements du futur État belge. Le 4 octobre il proclamait, par décret, l’indépendance de nos provinces et décidait qu’un Congrès national, représentant les intérêts de la nation entière, serait chargé d’élaborer une Consti- tution. Le 10 novembre7 i83o le Congrès, composé de Le Baron Surlet de Chokier (Régent de Belgique) deux cents membres, choisis directement par des électeurs censitaires ou capacitaires, se réunit à Bruxelles. Il se composait d’un nombre à peu près égal de catholiques et de libéraux. Quelques-uns de ces députés avaient siégé au Congrès des Etats-Belgiques-Unis de 1790, au Conseil des Cinq-Cents ou au Corps législatif impérial; d’autres, assez nombreux, s’étaient formés au sein des Etats-Généraux du royaume de Hollande; la plupart étaient des débutants, inexperts encore dans l’art de gouverner, mais animés du zèle le plus chaleureux pour la chose publique. Pénétrés de l’importance de leur haute mission, sincèrement unis, les constituants belges firent preuve, à la fois, de fermeté, de modération et de sagesse. Ayant à traverser des circonstances particulièrement difficiles et à résoudre les pro- blèmes les plus irritants, ils gardèrent toujours le souci de représenter la nation avec dignité. Parmi eux brillaient au premier plan d’éloquents orateurs ou d’habiles politiques : Rogier, Lebeau, de Brouc- kère, les catholiques de Gerlache et Vilain XIII1, le futur régent Surlet de Chokier et bien d'autres. Par trois décrets successifs (19-22-24 novem- bre i83o) l’assemblée affirma son éloignement pour la dynastie déchue, son amour de l’indépen- dance et sa volonté de créer une monarchie consti- tutionnelle sous un chef héréditaire. De décembre à février eurent lieu les délibérations concernant la Constitution, laquelle fut votée le 7 février i83i, au milieu d’un enthousiasme indescriptible. Dans cette charte fondamentale, sous les aus- pices de laquelle le royaume de Belgique poursuit ses destinées actuelles, se retrouvent judicieusement alliés certains principes de notre ancien droit coutumier et d’autres, extraits des constitutions américaines et françaises. Par son esprit vraiment démocratique, la Constitution de i83i semble née d’hier. Toutes les grandes "libertés individuelles et sociales s’y retrouvent, solennellement proclamées, sans la moindre restriction , préventive. « Tous les pouvoirs émanent de la nation, » Le roi ne possède « d’autres pouvoirs que ‘ cgux que lui attribuent formellement la Constitution et les lois ». Le Sénat et la Chambre des députés exercent.le pouvoir législatif de concert avec le souverain. Le fonc- tionnement régulier du régime.parlementaire est garanti parla responsabilité ministérielle, et l’usage veut, comme en Angleterre, que les ministres se retirent devant un vote de blâme du Parlement. Particulièrement avancée pour l’époque et rédi- gée en formules sobres et claires, la Constitution belge a servi de modèle à la plupart des nations européennes. On la retrouve, partiellement repro- duite, dans la constitution hollandaise de 1848, dans le Statut du royaume de Piémont-Sardaigne de la même année, étendu plus tard, avec certaines modifications, à toute l’Italie. De même la Grèce en 1864, la Roumanie en 1866, l’Espagne en 1869-1876 lui ont fait d’utiles emprunts. Le Congrès national ayant prudemment entouré de formalités compliquées toute révision consti- tutionnelle, il n’y fut procédé qu’une fois, en i8p3, lorsque le régime électoral censitaire fut remplacé par un mode de suffrage universel tem- péré par le vote plural. Certes, il se trouve beaucoup de Belges désireux de voir des modifications nouvelles apportées à notre pacte fondamental, mais tous, à quelque parti qu’ils appartiennent, sont d’accord pour ne rien vouloir changer à ses dispositions essentielles. Ils comprennent que c’est grâce à ses principes sages et mesurés que notre pays doit l’ère de longue tranquillité qu’il a traversée, alors que l’Europe entière était bouleversée par une série de cataclysmes politiques. De même qu’autrefois nos aïeux, les fiers communiers, faisaient triompher, Frère-Orban dans leurs luttes avec le pouvoir, l’esprit immortel des principes démocratiques, de même les Belges d’aujourd’hui sont prêts a détendre atec la deinièie énergie les grands droits individuels et sociaux qui leur assurent une existence fière et indépendante d’hommes libres. Frans van Kalken. Agrégé à l’Université libre de Bruxelles.