Hvorledes Mathematiken I Tiden Fra Platon Til Euklid Blev Rationel Videnskab
Forfatter: H.G. Zeuthen
År: 1917
Forlag: Bianco Lunos Bogtrykkeri
Sted: København
Sider: 181
UDK: 510
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Chap. VI. Images intuitives et primitives; aperception par la vue.
Pour trouver les sources, tant psychologiques que logiques, des connaissances géomé-
triques qu’on possédait avant la réforme platonicienne, il faut commencer par se demander quel-
les sont les images géométriques qui se présentent le plus immédiatement comme résultats d’une
combinaison inconsciente de la perception d’impressions sensibles, du souvenir de sensations
antérieures et de conclusions involontaires. A ce sujet il faut consulter d’un coté les expériences
psychologiques modernes, de l’autre les rapports sur les plus anciennes observations géomé-
triques ou sur celles qui sont dues å des peoples se trouvant encore å un état de développe-
ment primitif. On en peut tirer les regies suivantes.
Les images intuitives et primitives représentent des figures toutes faites et complexes;
ce n’est que par l’analyse qu’on en sépare les parties simples. On saisit les images avant de
savoir les décrire. On s’est par exemple occupé de figures planes sans éprouver le besoin de
dire ce que c’est qu’un plan. On conøoit une figure plane comme une totalité avant d’accorder
une attention particuliére å son contour; cela ne devient nécessaire qu’å mesure qu’il s’agit
de décrire la figure d’une maniére plus précise. On congoit d’assez bonne heure l’égalité
de deux figures totales ou de parties d’une méme figure et la possibilité de donner å une
figure une nouvelle place sans l’altérer; la conception de ce que nous appelons å présent
congruence est done assez primitive. Des qu’on commence å s’occuper du contour, la con-
ception d’une droite se présente immédiatement å l’esprit, et on s’occupera bientot de cercles
et de distances; le cordon sert å produire des droites et des cercles et å mesurer ou å porter
les distances. On reconnait immédiatement le rectangle comme un quadrilatére dont les
quatre coins sont uniformes; et cette connaissance conduit å l’usage de perpendiculaires et
de paralléles pour décomposer un camp en rectangles et en carrés, et ensuite aux mesurages
de surfaces rectangles. On ne doutera pas de l’égalité des triangles résultant de la décomposi-
tion d’un rectangle au inoyen d’une diagonale. On découvre å vue d’æil l’égalité de deux
figures symétriques, ce qui conduit å la construction de perpendiculaires au inoyen du cordon.
Pareillement la similitude de deux figures, ou leur égalité å l’échelle pres, détermine une
image primitive qui comporte une conscience de la proportionnalité de leurs longueurs et
ensuite de celle de leurs aires.
Chap. VIL Deplacements de figures avant la réforme platonicienne;
instruments géométriques.
Les Qulbasütras indiennes, contenant des regies géométriques pour la construction
ritualiste de sanctuaires, nous ofFrent l’exemple d’une géométrie tres ancienne. Aussi ces
regies peuvent-elles étre obtenues par les moyens intuitifs dont nous venons de parler. Les
operations se font en grande partie sur un plan décomposé en carrés. On y trouve une
seule demonstration: elle établit l’égalité d’un trapeze isoscéle å un rectangle qu’on forme par
le déplacement d’un triangle (voir fig. 1, p. 55 (253)). On connaissait le théoréme de Pythagore,
mais l’éconsait pour les cotés d’un rectangle et sa diagonale; le triangle rectangle ne se
présente qu’au moment ou on en fait usage dans une construction. On employait la figure
que les Grecs ont appelé gnomon: difference de deux carrés å un angle commun, et on a
méme su en faire usage pour construire (comme Euclide II, 14) un carré égal å un rectangle
donné. La connaissance du gnomon explique celle de plusieurs triangles rectangles å cotés
exprimables par des nombres entiers; on en a pu trouver en remarquant des gnomons con-
tenant des nombres quadratiques représentant les carrés dont était composée la base des
operations. On ny trouve aucune demonstration du théoréme de Pythagore; mais une ancienne
table chinoise (fig. 2, p. 58 (256)) nous montre d’une maniére fort intuitionniste comment on a
pu y parvenir par des déplacements de figures; aprés deux mille ans on reconnait encore la
méme demonstration, appliquée å un triangle au lieu d’un rectangle, dans celle de Bhåskara
(fig. 3, p. 59 (257)).
Les Pythagoriciens ont fait du »théoréme de Pythagore« et du gnomon des applications