ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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66 L’EXPOSITION DE PARIS L’AMEUBLEMENT A L’EXPOSITION UNIVERSELLE H ost à remarquer que dans toutes les Expositions universelles, les sections qui captivent le plus 1 intérêt et la curiosité du public sont celles consacrées aux Beaux-Arts, à l’ameublement et à la parure. Pour les Beaux-Arts, il laut s’en louer vivement. La tendance que les visiteurs marquent en portant leurs pas de ce côté et en consacrant leurs premières promenades à la contemplation des tableaux cl des statues est particulière- ment honorable pour notre temps. Elle prouve que jusque dans les couches infimes de la société il existe des rudi- ments do culture intellectuelle. Le goût de l’art ennoblit toutes les âmes qu’il touche. Pour l’ameublement et pour la parure, le sentiment qui guide les visiteurs est assurément moins élevé ; mais il procède aussi de cette recherche du Beau qui nous porte à désirer la grâce, l’élégance, la distinction dans tout ce. qui nous entoure. Il témoigne pareillement d’une certaine culture de l’esprit. On peut être convaincu que l’homme et la femme qui donnent une partie de leurs soins à la décoration de leur demeure sont supérieurs comme éducation, non seulement aux nomades qui s’accommodent du logis banal que les maîtres d’hôtel mettent à la disposition du premier venu, mais encore à ceux pour qui le mobilier intime est sans saveur. Le cadre, en effet, importe au tableau. En outre, le culte de l’ameublement n’est pas sans influence sur la régularité et l’honnêteté do la vie. Chaque meuble, choisi avec goût, attache à la maison qui le renferme et l’amour do ce qu’on appelle ici le « chez soi » et de ce que les Anglais appellent le « home » est un peu le com- mencement de la sagesse. C’est ce que l’on a bien compris depuis quelques années et voilà pourquoi les esprits les plus élevés, les personnages les plus graves, ne dédaignent pas de s’entretenir do ces questions d’ameuble- ment que jadis on jugeait trop futiles. Le lecteur ne trouvera donc pas mauvais que celui qui signe ces lignes renonce pour un moment à de plus sévères travaux pour sc faire son conducteur dans cette Exposition universelle de 1889, dont la réputation est établie désormais dans tout l’ancien et le nouveau monde. Cotte féerique solennité mérite, au sur- plus, sa jeune et déjà bruyante renommée. C’est un éblouissement pour les yeux et pour l’esprit un charme, sans pareil. Cependant, il s’en faut de beaucoup qu’elle soit aussi complète qu’elle aurait pu l’ètre. Pour des raisons d’opportunité que tout le monde connaît, les gouvernements étrangers ont cru devoir s'abstenir de prendre part à cette grande fête du travail qu’on a jugée un peu trop commémora- tive. Les groupes d’industriels et d’artistes qui, malgré cela, sont venus se joindre à nous, sont, en conséquence, moins nom- breux qu’aux précédentes Expositions. Beaucoup, et des plus considérables, se sont abstenus. Le fait est, pour nous. Français, dou- blement regrettable. Tout (rabord, cos artistes, ces industriels auraient ajouté à l’éclat de cc grand tournoi international. En second lieu, ils nous eussent appris par leurs œuvres beaucoup de choses que nous avons besoin do savoir. Ainsi, à la dernière Exposition du Champ de Mars, en 1878, l’exposition si distinguée, si remarquable, du mobilier anglais avait été particulièrement sugges- ( ive. Pour un certain nombre de fabricants, elle avait été une révélation. Une quantité de petits meubles ingénieux, gracieux, légers ont été depuis confectionnés dans nos ateliers, qui n’auraient certainement pas vule jour si les ébénistes du Royaume- Uni n’avaient pas envoyé de ce côté du détroit un assortiment de gracieux chefs- d’œuvre. Ajoutons que tous ceux qui, chez nous, s’occupent de questions mobilières, ont conservé un précieux souvenir de la jolie chambre à coucher que MM. Holland et fils exposèrent en 1878, des beaux dres- soirs de MM. Collinson et Lock et des meubles délicats dans le style de la Reine Anne que nous montrèrent MM. Brown frères, Shoolbred, James et Cie, Lamb de Manchester, Jackson et Graham, etc. A côté de ces souvenirs si brillants, l’exposition actuelle fait une assez petite figure. C’est à peine si quatre maisons anglaises nous ont envoyé des échantillons de leur savoir-faire, et la plus importante, la maison Edward s et Roberts de Londres, est loin de pouvoir lutter comme variété et comme étendue avec ces beaux ensem- bles qui nous avaient tant séduits il y a dix ans. J’ai hâte, toutefois, de recon- naître que, malgré son caractère restreint, l’exposition de MM. Edwards et Roberts est encore fort intéressante. Tout d’abord, on peut y voir que la main-d’œuvre, en Angleterre, est d’une habileté consommée. Les assemblages sont bien établis ; les travaux d’ébénisterie et de marqueterie sont conduits avec sûreté ; les moulures sont poussées avec une grande fermeté ; les sculptures sont enlevées avec beaucoup de légèreté et de souplesse. La pièce capitale de l’exposition de MM. Edwards et Roberts est un ameuble- ment de cabinet en palissandre sculpté, comprenant cheminée, bureau, sièges, horloge, buffet avec étagère, etc. Conçu et exécuté dans le style quo nous appelons Rocaille, cet ameublement est des plus réussis. Rien n’est difficile, cependant, comme d’interpréter ce style essentielle- ment capricieux, incertain dans son archi- tecture ; où la fantaisie joue un rôle domi- nant, où les verticales font défaut et les horizontales; aussi où il faut chercher ses aplombs en dehors des lignes droites. MM. Edwards et Roberts ont cependant résolu ce délicat problème. Les différents meubles de ce cabinet sont d’une coin- position ingénieuse et traités avec un goût très sûr. J’ai été séduit surtout par le buffet, couronné de trois petits dômes ajourés, d’un dessin délicat et charmant. J ai pareillement remarqué, dans cette môme exposition, des meubles en citron- nier, décorés d’incrustations polychromes. L’Angleterre excelle dans ce genre de tra- vaux qui demandent beaucoup de temps, de soin et d’application. MM. Franck Giles et Cie, de Londres, exposent des meubles de ce bois coquet, d’une facture soignée et qu’on affirme être d’un prix très abordable. Ils nous montrent encore une cheminée largement sculptée et prise dans la masse. Enfin on doit remarquer, chez MM. Graham et Biddle, des sièges dont les formes, un peu grêles mais très gracieuses, rappellent l’extrême Orient. Ces sièges, couverts en satin de Chine d’un bleu très foncé, brodé de fleurs délicates, sont d’une élégance raffinée. Puis, quand nous aurons dit un mot des superbes lits en cuivre verni ou doré envoyés par MM. Peyton et Peyton et des marqueteries de bois exposés par M. Lawrence Wilson de Manchester, nous en aurons fini avec la Grande-Bretagne. On voit que cela est bien modeste, com- paré aux précédentes expositions. En parcourant les sections étrangères, on remarque, en Danemark, en Russie, en Italie, quelques meubles isolés, mais qui ne sauraient retenir le visiteur. Seule, la Belgique présente un petit ensemble de fabrication ; encore n’offre-t-il qu'un intérêt secondaire. Contrairement à ce que nous avons constaté en Angleterre, c’est surtout par une sorte de négligence que se distinguent les ouvrages belges. De loin, tous les meubles exposés dans cette section semblent brillants, séduisants; mais ils supportent difficilement F examen. La fabrication en est hâtive, mal établie. Les difficultés de coupe et d’exécution