L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
de vue de l’hygiène que de l’instruction à donner
aux enfants, reçoivent en outre des pension-
naires payants.
M. Bergeron, l’éminent secrétaire perpétuel
de l’Académie de médecine, avait pris à cœur
cette question des hôpitaux marins. Dès 1870,
secondé par le Dr Armaingaud, il entreprenait
une campagne active qui devait aboutir à la
création de l’OEuvre nationale des hôpitaux
marins. Aujourd’hui, grâce à ces hommes
dévoués, grâce à des donateurs généreux, —
certain legs s’élevait à 1,200,000 francs (legs
Desjobert, pour l’hôpital de Cap-Breton), la
France possède douze sanatoriums échelonnés
sur tous les points de la côte française.
Disons quelques mots de I installation du
sanatorium de Banyuls-sur-Mer, dont un modèle
se trouve exposé dans le Pavillon de l’Hygiène.
L’histoire de sa création est un peu celle de
tous les établissements de ce genre. Au début,
les organisateurs trouvent de nombreuses diffi-
cultés, l’indifférence surtout, puis peu à peu,
grâce à leur zèle infatigable, ils finissent par
entraîner la conviction des assemblées locales,
des particuliers; les subventions, les dons arri-
vent et bientôt rétablissement s’élève.
Comme l’indiquent les photographies expo-
sées, le site choisi est charmant. L’hôpital
s’élève dans une petite crique fermée par les
derniers contreforts des Albères qui viennent se
perdre dans les flots bleus de la Méditerranée.
Je n’ose dire qu’il est à l’abri des vents du
large, car lors de ma visite, en avril dernier,
les débris de la cheminée de la cuisine gisant
dans la cour indiquaient les effets de la tramon-
tane.
Le plan général est des plus simples : deux
grands corps de bâtiments situés à 40 mètres
l’un de l’autre et reliés entre eux par deux corps
de bâtiments moins considérables; au centre,
une vaste cour de 2,300 mètres superficiels. En
avant, une cour d’honneur; en arrière, deux
petites cours; tout au pourtour des cours et se
poursuivant le long des bâtiments, une galerie
couverte assure, quelque temps qu’il fasse, le
fonctionnement régulier de tous les services.
Les deux grands corps de bâtiments sont
orientés perpendiculairement à la mer. Ils se
subdivisent en trois pavillons, séparés par un
espace actuellement libre, qui pourra plus tard
être utilisé pour les classes.
S’il s’agissait ici d’un article d’hygiène
s’adressant uniquement aux hygiénistes de pro-
fession, je devrais ajouter quelques critiques
de détail sur cette installation, défectueuse
en quelques points, mais le temps, espérong-le,
se chargera de montrer les modifications né-
cessaires et les erreurs à corriger.
Le chiffre total des enfants qui peuvent être
reçus dans cet établissement s’élève à 200, et
déjà cent lits sont entretenus par des donations
particulières ou des subventions des départe-
ments limitrophes. L’histoire du sanatorium de
Banyuls s’est répétée pour tous les autres éta-
blissements de ce genre. A l’heure actuelle,
près de deux mille enfants environ peuvent être
envoyés respirer l’air vivifiant de la mer, mais
ce nombre ne peut être obtenu qu’en diminuant
le temps de séjour de chacun d’eux : aussi faut-
il espérer que cette œuvre, qui ne date que
d’hier, continuera à prospérer rapidement. La
France est riche et peut payer sa gloire, il faut
qu’elle paye aussi pour la santé de ses enfants.
Dr P. L.
L’AMEUBLEMENT
A L’EXPOSITION UNIVERSELLE*
Puisque je mentionne les innovations,
il me faut citer encore celles réalisées
par la maison Janselme, de Paris, et par la
maison Flachat, de Lyon. M. Janselme
expose une chambre à coucher des plus
remarquables. Le lit, l’armoire à glace,
la toilette, les sièges en bois de citronnier
et en acajou ciré sont exécutés avec une
maîtrise complète. Tout est parfait comme
facture. Il semble difficile que la main-
d’œuvre, comme perfection, soit poussée
plus loin. Mais ce qui est à noter dans ce
beau meuble, c’est qu’il est de style
Empire.
Jusqu’à présent, on avait tenu, dans
l’ameublement, cette époque en très
mince estime. Suivant les époques, les
âges et les goûts, on avait professé une
admiration plus ou moins contagieuse
pour la Renaissance, les styles Louis XIII,
Louis XIV et Louis XV. Le Louis XVI, mis
à la mode par l’impératrice Eugénie, a
joui pendant vingt ans d’une vogue qui
dure encore. Mais, en dépit de l’avène-
ment de Napoléon III, en dépit des
modèles si intéressants, légués à notre
génération par Percier et Fontaine, Fart
postérieur an grand écroulement de la
monarchie avait été tenu par tous les
amateurs pour mil et non avenu.
C’est donc une tentative très hardie
que celle à laquelle M. Janselme s’est
livré ; et il nous faut reconnaître qu’il y
a pleinement réussi, grâce surtout à la
perfection do travail dont ses collabora-
teurs ont fait preuve. Son lit, qui est par-
ticulièrement intéressant, est vu du pied.
Le panneau du bas est terminé à son
sommet par la courbe gracieuse d’un arc
en acajou massif dominant une marque-
terie en damier de citronnier, sur laquelle
se détache en une courbe harmonieuse
une guirlande de roses, d’un rouge de
sang du plus puissant effet. Les sièges
sont également bien traités, mais, comme
le veut l’époque, accusent peut-être un
peu trop de maigreur. Somme toute, c’est
Et un essai des plus intéressants et qui,
vraisemblablement, ne manquera pas de
faire école.
La maison Flachat a été moins auda-
cieuse; ses tentatives sont plus modestes;
mais elle n’a pas été moins heureusement
servie par son initiative. En 1884, son
directeur qui, avec MM. Vallet frères et
Blanqui, de Marseille, est un de nos
meilleurs ébénistes de province, exposait
une vitrine tout à fait charmante, dont
1. Voir les n°' 49 à 31.
nous donnerons ici une reproduction.
Cette vitrine, en noyer sculpté et ciré,
portée par une jolie console à balustres,
est surmontée d’un petit dôme à plan
carré, et flanquée de deux cariatides à
gaine qui portent l'entablement. Le des-
sin en est bien trouvé, la forme gracieuse,
l’ornementation, à la fois très simple et
cependant très cherchée; mais ce n’est
point dans ces qualités d’art que réside
l'innovation de M. Flachat.
Elle réside tout entière en de petits
fonds d’or distribués avec beaucoup de
discrétion dans les frises, et on une suite
de filets d’or accompagnant les ornements
principaux, qui, enlevés en plein bois, se
détachent ainsi plus crânement sur le
champ et rendent l’ornementation plus
lisible.
Rien ne sympathise mieux, au surplus,
que les teintes du vieux noyer on du
vieux chêne avec colles de l’or. Ce der-
nier communique, en outre, à ces meu-
bles sculptés, toujours un peu sévères
d’aspect, une gaieté cl une richesse que
le ton du bois seul ne comporte pas. Il
permet, en outre, de varier les effets et
d’établir ce qu’on appelle des repos. Los
parties sculptées en haut-relief ou en
rondo bosse, restant dans leur ton primi-
tif, achèvent de se distinguer complète-
ment des parties ornées, qui, grâce au
métal, prennent un caractère bien défini.
Inutile de dire que, cotte innovation
ayant, dès son apparition, obtenu un grand
succès, M. Flachat a trouvé de nombreux
imitateurs. C’est ainsi que M. Vogel
expose plusieurs meubles sculptés en
noyer ciré avec des rehauts dorés. D’au-
tre part, MM. Potheau frères ont envoyé
au Champ de Mars une cheminée Louis XV
décorée dans ce même esprit et d’un fort
joli dessin. Enfin M. Léger nous offre une
armoire à glace du même genre, qui m’a
paru fort réussie.
Pour en finir avec les meubles exposés
au Champ de Mars, il me reste à citer
l’emploi, devenu à la mode depuis quel-
ques années, de laques japonaises et chi-
noises dans la confection de petits meu-
bles légers et volants. Deux établisse-
ments, la maison Bailly, de Tours, et
MM. Viardot et Cie, de Paris, se sont fait
une spécialité de cos articles. Il me reste
aussi à dire quelques mots des pendules
et horloges qui, depuis un certain nom-
bre d’années, sont redevenues de vérita-
bles ouvrages d’ébénisterie.
Nous avons déjà, au cours de ce cha-
pitre, signalé un certain nombre de ccs
derniers meubles dont MM. Lemoine et
Dasson exposent des spécimens fort re-
marquables ; mais deux maisons ont sur-
tout compris le parti qu’on pouvait
tirer, au point de vue de la décoration