L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
EXPOSITION
RETROSPECTIVE DU TRAVAIL
ET DES SCIENCES ANTHROPOLOGIQUES
Atelier de potiør athénien. — Boutique
de potier gallo-romain.
Préoccupés jusqu’à présent de donner
les vues d’ensemble du Champ de Mars
et de FEsplanade, voulant surtout repro-
duire les palais, les principales galeries et
les pavillons les plus pittoresques, nous
n’avons pu aborder la description détaillée
des diverses expositions. Parmi celles-ci,
il en estime qui, par son éclat et l’intérêt
qu'elle offre, mérite, entre toutes, d’être
signaléeà l’attentiondenos lecteurs.Nous
voulons parler de VExposition rétrospec-
tive du travail et des sciences anthropo-
logiques.
Nous ne pouvons prétendre donner
toutes les merveilles de ces collec-
tions, dont le catalogue seul nécessite
plusieurs volumes, qui prochainement
vont être mis en vente, mais nous nous
efforcerons de reproduire les plus cu-
rieuses restitutions que comprend cette
exposition.
Tout d’abord, quelques renseignements
sur le but poursuivi par l’administration
supérieure de l'Exposition; nous les em-
pruntons au compte rendu d’une confé-
rence que faisait M. Georges Berger
dès 1887.
Le directeur général de l’Exposition
a pensé qu’il convenait de renoncer,
en 1889, aux expositions rétrospectives
ne comprenant absolument que des objets
d'art proprement dits. Los collections ne
se sont guère augmentées depuis 1878;
les collectionneurs sont fatigués de prê-
ter. Il s’est demandé s’il ne serait pas
intéressant do tracer chronologiquement
l’histoire rétrospective du travail, c’est-
à-dire de présenter au public des collec-
tions d’objets très authentiques retrouvés,
on des dessins et des documents graphi-
ques, bien classés, qui feraient apprécier
la filiation par laquelle les arts et métiers
sont arrivés, depuis les temps les plus
reculés, à l’outillage si perfectionné de
l’époque actuelle.
I. Berger a joint à cette exposition une
section des sciences anthropologiques qui
en est comme le préambule.
« Nous ferions, disait-il, considérer,
par la craniologie, le crâne humain comme
le premier laboratoire de l’esprit d’inven-
tion, et le s(|iielette comme la première
machine articulée mise au serviet1 du
cerveau humain. Puis nous traverserions
les âges successils qu’on a dénommes
1 âge do la pierre, 1 âge du fer, l’ùge du
bronze, et nous nous traînerions à travers
le moyen âge pour arriver à 1789. C’est
de là que nous ferions véritablement
dater l’histoire rétrospective du tra-
vail. »
Il ajoutait que « l’objectif poursuivi
était plutôt une histoire du travail que des
objets produits, une histoire des instru-
ments, de leurs transformations, de leurs
perfectionnements ; qu’il conviendrait,
dès lors, de montrer l’outil et, à côté, le
produit de cct outil; mais qu’il faudrait
tracer cette histoire dans ses grandes
lignes et non dans ses nuances inter-
médiaires, qu’il faudrait procéder par
bonds ».
Comme on le voit par cet exposé, le
programme était vaste. Pour en faciliter
l’exécution, on a divisé l’Exposition en
cinq grandes sections :
[. — Sections anthropologiques et
ethnographiques;
II. —Arts libéraux;
III . — Arts et métiers;
IV . —Moyens de transport;
V. — Arts militaires.
La Commission supérieure d’organi-
sation a été présidée par M. Jules Simon;
l’amiral Jurion de la Graviere et Al. de
Quatrcfages de Bréancn étaient vice-pré-
sidents. Los cinq sections ont pour pré-
sidents : MM. de Rozière, Hervé-Paye,
le colonel Laussédat, Picard et l’amiral
Cloué, et pour mener à bien cette gigan-
tesque entreprise, l’on a fait appel à tout
ce que la France compte d’hommes émi-
nents parmi les ingénieurs, les savants,
les artistes, les collectionneurs.
Dans l’une de ses réunions, la Commis-
sion supérieure avait dit : « [1 s’agit
moins d’instruire les savants que d’émer-
veiller les profanes ; le visiteur no vient
pas pour faire de la science : il cherche
surtout à se distraire, tout en no dédai-
gnant pas de s’instruire en s’amusant. »
Et M. de Quatrcfages ajoutait : « Il faut
faire une exposition pittoresque. »
Getto exposition est aussi réussie que
possible, à la fois instructive et amusante.
Le public prend un plaisir extrême à
visiter ces moulages, ces instruments, ces
outils de toutes les époques, ces scènes
préhistoriques, ces ateliers avec person-
nages, ces boutiques, ces laboratoires,
ces modèles et ces appareils.
Dans la section I, c'est le campement
des Samoyèdes, les nègres travaillant le
for, les ateliers de fabrication des silex,
taillés ou polis, l’atelier de fabrication de
cloisonnés chinois à toutes les phases du
travail, et Patelier dos fllousets et tisseuses
égyptiennes. Dans la section II, on voit
le laboratoire de l’alchimiste et celui du
chimiste moderne, puis les outils de la
reliure, les types de papiers et de livres.
de journaux, d’affiches et d’images, les
instruments de musique, et enfin une
exposition des plus curieuses de ma-
quettes de décors, de costumes, démas-
qués. On a réuni dans la section III tout
ce qui peut intéresser l’ingénieur, le mé-
tallurgiste, le verrier, l’électricien, l’agri-
culteur, le photographe, etc. ; et dans la
section IV, voici des spécimens de tous
les ouvrages d’art concernant les ponts,
les barrages, les écluses, les ports, les
rades; voici des types de véhicules em-
ployés pour le transport maritime, depuis
les trirèmesjusqu’aux cuirassés à vapeur,
des modèles de voitures, depuis le chariot
antique jusqu’aux tramways ; et cette
exposition est complétée par l’histoire de
l’aérostation, avec les premiers ballons
et les aérostats dirigeables.
L’exposition militaire, que comprend
la seetion V, est installée dans le palais
du Ministère de la Guerre, à l’Esplanade
des Invalides; nous en avons parlé dans
l'un do nos précédents numéros.
Les quatre premières sections sont
réunies dans un pavillon, qui est placé à
l'intérieur du Palais des Arts libéraux. Ce
pavillon se compose de portiques élégants
qui circonscrivent quatre tours carrées,
à ciel ouvert. Sous le dôme du palais, les
portiques s’enroulent pour former une
cour circulaire, qui épouse la forme du
dôme. Des escaliers conduisent à la plate-
forme du premier étage, où se trouvent
également exposées des collections.
Nous donnons aujourd’hui une intéres-
sante restitution : râtelier d’un potier
athénien an v° siècle avant notre ère. Cct
atelier a été composé par MM. Perrot et
Collignon, d’après des peintures trouvées
sur des vases antiques; c’est une très
fidèle reproduction, avec scs murs à fres-
ques, ses colonnes grecques, ses peintures
et son mobilier. Plusieurs personnages
de cire, en costumes du temps, se livrent
à diverses occupations : l’un chauffe le
four où vont être cuites les poteries ;
l’autre tourne des vases aux formes les
plus variées; une femme est occupée à
fixer tes anses d’une amphore ; un artiste
décore ces pièces de dessins et de pein-
tures. Cet intérieur est très vivant.
Près de là, une boutique de potier gallo-
romain a été restituée d’après des bas-
reliefs du temps et en particulier d’après
ceux de Sens et de Lillobonne. Une daine
fort élégante, dans sa robe bleue et
blanche brodée d’argent, est venue faire
quelques emplettes; elle est assise dans
la boutique et le marchand fait l’article,
en lui présentant des vases, des pots,
des coupes qui sont en montre sur une
sorte d’étagère.