ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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106 L’EXPOSITION DE PARIS LE PAVILLON DES TRAVAUX PUBLICS 1 Au Trocadéro. — Exposition du Ministère des Travaux publics. — Tour de Fiance. — De 4878 à -1888. — Modèles des grands ouvrages français. — Ponts et via- ducs. — Tendances modernes. — Les longues por- tées. — Ponts en maçonnerie. — Pont de Lavaur. — Viaducs de Crueize, de Saint-Laurent. — Arches en acier. — Ponts de Rouen, de Lyon, de Nantes. — Les ponts suspendus. — Le fameux pont de Brooklyn. — Ponts à poutres métalliques. — Le viaduc de Gara- bit. — L’industrie des ponts en treillis aux États- Unis. — Ponts à boulons. — Navigation intérieure : les rivières. — La loi de 1878. — Travaux en Seine. — Mouillage de 3‘”,20. — Les nouveaux barrages. — Systèmes Poirée, Boulé, Cameré. — Le barrage de poses. — Les écluses de Bougival.—Manœuvres mé- caniques des écluses. — L’eau sous pression et la chute de Marly. — Les trains de bateaux. — Trafic. Au Trocadéro, au milieu des jardins, on voit de loin se profiler sur le ciel, à 38 mètres de hauteur au-dessus du sol . la lanterne dorée de son phare. La foule connaît bien le chemin. On monte seize marches; la porte est ouverte à deux bat- tants -.au-dessus on lit simplement : Tra- vaux publics. C’est là, en effet, que F Administration a réuni les modèles et les dessins des principaux travaux exécutés en France depuis 1878. On a été, en quelque sorte, choisir dans nos départements les travaux les plus remarquables; on lésa réduits à une échelle convenable, et Ton est venu nous les placer sous les yeux, de sorte qu’en visitant ce pavillon, on fait très vite un tour de France très instructif. Quand on en sort, on conserve une notion juste de l’œuvre considérable qui a été pour- suivie dans notre pays depuis dix ans et qui, en somme, représente, sous une forme bien tangible, une partie de la for- tune publique. Le pavillon du Trocadéro a été con- struit sur les plans de M. de Dartein, ingénieur en chef des ponts et chaussées, professeur d’architecture à l’Ecole poly- technique. Il est surmonté d’une tour avec étages successifs à pans coupés gra- duellement rétrécis, supportée par quatre fermes en plein cintre croisées deux à deux et maintenues par un chaînage octo- gonal en acier. On juge très bien de cette disposition à l’intérieur. L’effort réparti sur le chaînage atteint 80 tonnes. La dé- coration est sobre ; tous les effets déco- ratifs sont obtenus avec la brique ordi- naire et la brique émaillée de diverses nuances. On a très bien réparti la lumière, et la ventilation a été assez assurée pour que la température ne s’élève pas sensi- blement dans le bâtiment. La superficie occupée par les modèles dans la seule salle centrale est de 140 mètres carrés: elle n’était que de 90 mètres carrés en 1878; la surface murale absorbée par les des- sins, cartes et tableaux atteint 600 mètres carrés; plus du double de celle de la pré- cédente Exposition. Au dernier moment, malgré le choix sévère des modèles, il a encore fallu ajouter un pavillon accessoire en bois. C’est assez dire l'ample dévelop- pement que l’on a donné à cette exposi- tion spéciale *. L’Administration a publié, en outre, — exemple que l’on aurait bien dû suivre ailleurs, — un volume de notices illus- trées sur les modèles, dessins et docu- ments divers relatifs aux travaux des ponts et chaussées, et elle en publiera un second relatif aux mines8. Le public examine tout ; il va aux car- tes, aux aquarelles, mais il reste des heures devant les modèles qui excitent sa curiosité. Il est de fait qu’ils sont char- mants, ces modèles, depuis les ponts, les canaux, les écluses, les barrages, jusqu’aux ports et aux phares. C’est partout la réalité prise sur le vif, seule- ment vue parle petit bout dune lorgnette. Les réflexions des curieux abondent; quelques-uns poussent quelquefois des exclamations de joie; on les entend dire avec une certaine fierté : « Mais c’est mon port; voilà notre canal; c’est Calais, c’est Cherbourg... » Ils sont tout heureux de se retrouver chez eux en plein Paris et ils décrivent eux-mêmes les travaux exé- cutés devant la foule qui les entoure et. qui les écoute avec empressement. Sui- vons de loin le public et, comme lui, je- tons un coup d'œil rapide sur les points les plus saillants. Autrefois un pont en pierre, qui avait une arche de 40 à 45 mètres, était réputé remarquable ; quand il atteignait 48 mè- tres de portée, comme le vieux pont du xvnie siècle voisin de Lavaur, sur la route de Castres, on se dérangeait de loin pour aller l’admirer. Aujourd’hui, ces portées sont devenues courantes et l’on n’a ex- posé que des ponts en maçonnerie dont les arches ont au moins 45 mètres d’ou- verture et, parmi ceux-là, précisément le nouveau pont de Lavaur sur la ligne de Saint-Sulpice à Castres et le pont Antoi- nette sur la même ligne. Le pont Antoi- nette a une arche de 50 mètres ; le pont de Lavaur, une arche de 61m,50. De nos jours on construit mieux et plus vite qu’autrefois. La construction de la voûte sur le cintre en bois s’effectue par rou- 1. L’Exposition du Ministère des Travaux publics a été organisée par une commission présidée d’abord par M. Gouzay et ensuite par M. Lagrange, inspecteur gé- néral, directeur de l’École des Ponts et Chaussées. La construction, les installations ont été faites par M. de Dartein avec l’assistance de M. Boulard, chef du bureau des dessins à l’École des Ponts et Chaussées. 2. Le premier volume 4ue nous avons parcouru est un catalogue avec dessins bien précieux; il donne des détails importants sur les routes et ponts, navigation intérieure, navigation maritime, phares, balises, chemins de fer. Il a été publié par les soins de l’ingénieur en chef Choisy avec le concours de M. Boulard. leaux successifs et par tronçons multiples symétriques que l’on clave isolément; on attaque le travail par plusieurs points et l’on peut ainsi établir une arche de 60 mètres en quatre-vingts jours. On compte par mois au lieu d’années depuis les progrès réalisés dans les procédés de construction. En même temps le travail par rouleaux successifs soulage beaucoup les cintres et, à l’épreuve, on ne relève que des tassements insignifiants. Au pont de Lavaur, le tassement sur cintre n'a été que de 18 millimètres, et le tassement au décintrementn’a pas atteint 1 millimètre. Les ponts en maçonnerie ne sont pas en défaveur, comme on le pourrait supposer ; au contraire, les ingénieurs les établissent avec un certain plaisir, car ils sont leur œuvre bien plus que les ponts métalliques où la part dévolue au constructeur est toujours plus large. Mais, pour choisir la pierre et la maçonnerie, il faut que le terrain s’y prête et que des raisons d’or- dre économique n’obligent pas à avoir recours au métal. On a élevé dans ces der- niers temps de beaux viaducs en pierre. On a représenté notamment, au pavillon, le viaduc de Saint-Laurent, de 269 mètres de longueur, formé de dix arches de 20 mètres d’ouverture, ligne de Mônde à Sévérac-le-Château. Le modifie est à l’échelle de 1,25 comme la plupart des spécimens exposés. Il faut citer encore, sur la ligne de Marvejols à Neussargues, le viaduc de Crueize, de six arches de 25 mètres d’ouverture, qui s’élève à 63 mètres au-dessus de la vallée. On s’arrête surtout devant les ponts établis dans les grandes villes, devant les nouveaux ponts de Rouen, de Lyon, de Nantes. Le pont de Rouen i'omplace le pont suspendu à péage de 1838 ; il a été terminé en 1888. Il est à trois travées mé- talliques de 40, 49 et 55 mètres de portée, appuyées sur des piles en maçonnerie. Pour la première fois en Franco, on a construit les trois arcs en acier ; aussi leur épaisseur à la clef a-t-elle pu être réduite au centième de l’ouverture, ce qui augmente d’autant la hauteur libre au-dessus des eaux. Les travaux do recon- struction des ponts Morand et Lafayette, sur le Rhône, commencés en 1887, sont en bonne voie d’exécution. Là aussi, on a adopté trois arcs en acier. Le pont de Barbin à Nantes, sur l’Erdre, terminé en 1885, se compose d’une seule arche métallique de 80 mètres d’ouverture. Il est à noter aussi que, à l’opposé de ce qui se passait généralement autrefois, on se préoccupe de nos jours beaucoup des effets décoratifs. On cherche à faire monumental, à frapper le regard par l’ampleur des abords et la grandeur des arches, par les ornements des piles. Au