L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
J 07
pont Lafayette, sur le joli modèle exposé,
les avant-becs des piles sont surmontés
de reproductions en fonte des groupes de
Coustou représentant l’un le Rhône, l’au-
tre la Saône. A Rouen, M. de Dar tein a
décoré avec un véritable goût le nouveau
pont ; le garde-corps, en fonte ornée, est
d’une grande élégance.
Les ponts suspendus ne sont représen-
tés que par un cadre de dessins figurant
la reconstruction du tablier du pont de
Tonnay-Charcnte. Il y a, de ce côté, un
progrès à signaler. Les anciens câbles do
suspension tordus dans un seul sens s’al-
longeaient à la longue. M. Amodia a eu
la bonne idée de les constituer avec des
brins alternativement tordus danslesdeux
sens. Ce système offre de grands avan-
tages. Peut-être les ponts suspendus re-
verront-ils de beaux jours? Si autrefois
nous avons établi les beaux ponts de
Fribourg, il ne faut pas oublier que les
Américains ont construit le pont unique,
merveilleux, de Brooklyn sur la rivière
de l’Est à New-York. Il a 1,825 mètres de
longueur ; il est formé d’une travée cen-
trale de 486 mètres et de deux latérales
de 283 mètres. La hauteur au-dessus des
hautes mers est encore de Sa
largeur est de 25 mètres avec deux routes
de voitures, un double passage pour
tramways, un trottoir central surélevé
pour les piétons. Les piles ont jusqu’à
83 mètres de hauteur. Les câbles sont
énormes, 48 centimètres de diamètre ;
ils sont formés de 5,290 fils d’acier
fondu.
Les ponts à poutres métalliques se mul-
tiplient tous les jours ; ils sont économi-
ques, et on les établit vite. On monte les
poutres à terre par tronçons successifs et
on les fait avancer par petits mouvements
sur galets jusqu’à la première pile, et
ainsi de part et d’autre. Le pont s’en va
tout seul prendre sa place définitive à
travers l’espace. On a exposé divers mo-
dèles de ponts à treillis ou de viaducs mé-
talliques. A rentrée, la porte franchie,
les yeux se portent sur une élégante ré-
duction du célèbre a iaduc deGarabit(ligne
de Marvejols à Neussargues) projeté, étu-
dié par le regretté M. Boyer et réalisé
par M. Eiffel. La rivière de Truyère est
franchie par une grande arche centrale
de 165 mètres d’ouverture et formée seu-
lement de doux fermes. Cette arche est
exactement du type inauguré par la mai-
son Eiffel et Cie au pont du Douro, en
Portugal. Les piles métalliques les plus
élevées aux extrémités de l’arche ont
61 mètres de hauteur. Le viaduc de la
Tardes (ligne de Montluçon à Eygurande)
aussi est remarquable. Il est à trois tra-
vées droites, celle du milieu ayant
100 mètres et les deux latérales 69m,45.
La pile la plus haute mesure 67 mètres
de hauteur.
L’industrie des ponts à treillis a pris en
France de grands développements. Il ne
faut pas. cependant perdre de vue ce qui
se fait aux Etats-Unis. M. Macdonald, di-
recteur de l’Union Bridge Company, a
terminé, l’année dernière, le grand pont
de Poughkeepsie sur l’IIudson, avec cinq
grandes travées de 151 et 157 mètres de
portée reposant sur des piles en acier qui
s’élèvent à 40 mètres au-dessus du niveau
des eaux. Toute la partie métallique a été
mise sur place en quelques mois. En Amé-
rique, on tend à supprimer les rivets de
montage et à les remplacer par de gros
boulons ou axes d’articulation de 25 à
30 centimètres de diamètre ajustés à
5 dixièmes de millimètre près. L’assem-
blage se pratique très vite.
Le grand pont du Niagara construit
d’après ce système, en bas de la chute,
à 60 mètres de hauteur au-dessus du
fleuve, se compose de poutres de 146 mè-
tres de portée. L’exécution des travaux,
le montage sur place ont été effectués en
neuf mois et demi. Au viaduc de Vera-
guas, sur le chemin de fer qui franchit la
Cordillère à une altitude de 3,700 mètres,
trois petites travées de 30 mètres ont été
montées en seize heures par une équipe
de 50 hommes, à 83 mètres au-dessus du
niveau du sol. Il restera à savoir com-
ment se comporteront les nouveaux ponts
boulonnés au bout de plusieurs années
de service *. En tout cas, lorsqu’il s’agira
d’aller vile, les ponts à boulons sont tout
indiqués.
La navigation intérieure mérite princi-
palement de fixer l'attention ; on doit la
considérer comme une partie essentielle
de l’outillage national. Il faut s’efforcer
d’effectuer les transports le plus vite elle
plus économiquement possible. Les voies
navigables et les chemins de fer sont,
destinés, non pas à se supplanter, mais
bien à se compléter ; entre eux, se fait un
partage naturel d’attributions, une ré-
partition judicieuse qui a pour consé-
quence certaine l’accroissement de la ri-
chesse publique. Jusqu’en 1878, aucune
pensée d’ensemble n’avait présidé à la
construction des canaux. Sur les voies
ferrées, on avait exigé,dès l’origine,l’unité
d’écartement des rails ; sur les voies na-
vigables, le tirant d’eau, les dimensions
•1. Il est bon, à titre de document, d’enregistrer les
faits suivants, signalés par M. de Garay à la Société des
ingénieurs civils. Sur la ligne des Andes on construisit
dernièrement quatre ponts de 30 mètres d’ouvei’ture.
Deux furent exécutés par les Anglais. La mise en place
dura plus de deux mois. Lors de l’épreuve, le premier
tomba an fond du ravin ; le second s’affaissa sur les
échafaudages. Le troisième pont, de construction fran-
çaise, à treillis rivés, fut monté en un mois ; il résista
parfaitement. Le quatrième, de construction américaine,
d’après le nouveau système Fink, subit aussi l’épreuve
avec succès ; mais il avait été mis en place en cinq jours.
Les trois ponts européens pesaient 126 tonnes et le
pont américain seulement 67 tonnes.
des écluses variaient un peu partout. La
loi du 5 août 1879 fil cesser ce défaut
d’homogénéité. Aux trente lignes princi-
pales de navigation qui sillonnaient le ter-
ritoire, elle imposa l’obligation de réunir
l’ensemble des conditions communes sui-
vantes :
Profondeur d’eau.................. 2m,()0
Largeur des écluses................. S 20
Longueur........................... 38 S0
Hauteur libre sous les ponts...... 3 70
Ces dimensions correspondent à celles
de la péniche flamande, qui est le type
de bateau le plus répandu et qui mesure
38 mètres do long, 5 mètres de large,
lra,80 d’enfoncement avec 300 tonnes de
chargement.
Le programme arrêté en 1878 a prévu
l’amélioration de 4,000 kilomètres de ri-
vières et de 3,600 kilomètres de canaux,
et la construction de 1,400 kilomètres de
canaux nouveaux. La dépense totale a été
évaluée à 700 millions. Pendant les neuf
années qui viennent de s’écouler entre
1879 et 1888, les sommes consacrées à
l’amélioration des voies navigables dé-
passent 456 millions. On a poussé par-
tout les travaux avec une grande activité.
On peut donner une idée des résultats
obtenus par les quelques chiffres sui-
vants qui représentent en kilomètres les
longueurs des voies réunissant les con-
ditions de la loi du 5 août 1879 :
Fleuves
et rivières. Canaux.
En 1878 ................... 996 463
En 1887.................. 1.819 1.747
Différence en faveur
de 1887................. 823 1.284
Ensemble,
i .459
3.566
2.107
Nos grands fleuves, la Seine, le Rhône,
la Garonne, etc., ont été l’objet d’amé-
liorations importantes. Les travaux de
canalisation de la Seine notamment ont
été considérables. La loi du 6 avril 1878
prescrit de remanier les ouvrages, bar-
rages, écluses, et d’assurer aux bateaux
en tout temps un mouillage minimum de
3ro,20 ; celle du 21 juillet 1880 étendait le
mouillage permanent à toute la traversée
de Paris. Tout a été exécuté en moins de
six ans ; il ne reste plus à terminer que
l’écluse de Villez. Les dépenses do ca-
nalisation au total se sont élevées à
88,530,000 francs. Les résultats écono-
miques sont significatifs.
La durée d’un trajet de Rouen à Paris
(220 kilomètres), qui était jadis de quatre
à cinq jours, n’est plus que de trois
jours pour les convois loués ou remor-
qués et de vingt-huit heures pour les por-
teurs à vapeur. Le prix du fret, qui était
en 1840 de 13 à 15 francs la tonne, de 8 à
9 francs en 1869, s’est abaissé, suivant la
nature des marchandises, de 4 à 5 francs
à la remonte et de 2 fr. 75 c. à 3 fr. 50 c.
à la descente et diminue à mesure