L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
fermettes une série de panneaux en bois
de lra,22 de largeursur 1 mètrede hauteur.
On glisse un panneau, puis un second, un
troisième, jusqu’à ce que cette muraille
en bois barre le courant. Quand on les
retire successivement de haut en bas, le
débit du fleuve s’effectue par déversement,
ce qui évite les courants de fond qui
tendent à affouiller le radier ; en mémo
temps la pression de l’eau sur les vannes
diminue progressivement et l’effort à faire
pour enlever le panneau est toujours faible.
Ce nouvel engin de fermeture, expé-
rimenté d’abord à Port-1’Anglais, a été
établi au barrage de Suresnes, dont la
chute est do 3m,27, concurremment avec
un autre système combiné par M. l’ingé-
nieur en chef Cameré. Le smodèles expo-
sés font très bien comprendre les détails
des moyens de fermeture employés à
Suresnes. Le système Boulé constitue
dans sa simplicité un progrès.
C’est le barrage de Poses qu’il convient
de visiter pour bien juger dans l’en-
semble de l’ingénieuse invention de
M. Cameré. Ici, nous sortons complète-
ment du dispositif Poirée; plus de fer-
mettes, plus d’aiguilles, et le système
devient applicable à des retenues d’eau
dont la hauteur dépasse tout ce qui a été
fait jusqu’alors. Le principe du nouveau
barrage peut s’esquisser en quelques li-
gnes. Un pont constitué par deux poutres
à treillis repose sur des piles séparatives
des passes; il est établi assez haut pour
laisser dans tous les cas le passage libre
aux bateaux. Du tablier du pont pendent
des montants verticaux en tôle entre-
toisés formant toute une série de cadres.
Ces montants, fixés au pont par des arti-
culations, viennent buter au fond de l’eau
sur des bornes qui les maintiennent en
place, et ils s’appuient par leur extrémité
supérieure sur dos consoles. Ces cadres
tiennent lieu des fermettes de l’ancien
système. Les aiguilles Poirée, les vannes
Boulé sont remplacées par des rideaux
de 2"',28 de largeur constitués par d’é-
paisses lames do bois juxtaposées horizon-
talement les unes au-dessus des autres.
Ces rideaux, accrochés à dos supports,
se déroulent à la façon de jalousies, s’ap-
pliquent contre les cadres et forment
fermeture. Pour ouvrir le barrage, on
lait agir un treuil installé sur un petit
pont de. service ; il enroule les rideaux,
hn même temps, on relève les cadres de
soutien en leur faisant décrire un demi-
cercle autour de leurs articulations et on
les fixe du côte aval sous le point de sus-
pension; la passe est libre. Les fermettes
se rabattaient dans l'eau, ce qui est tou-
jours désavantageux ; les montants relevés
hors de l’eau peuvent toujours cire visi-
tés. On conçoit que la manœuvre des
rideaux soit beaucoup plus simple et plus
rapide que celle des aiguilles et même
des vannes ; on comprend aussi que, en
forçant un peu les épaisseurs des cadres
et des rideaux, on puisse augmenter la
charge d’eau sans grand inconvénient et
élever le barrage.
Ce dispositif est très élastique; il se
prêterait même, après coup, à une nou-
velle surélévation; il suffirait de modilier
les cadres et les rideaux. Le système de
M. Cameré présente donc des avantages
sérieux. Il n’y a pas de médaille sans
revers; il est malheureusement très coû-
teux. Il est vrai que, par la hauteur do la
retenue, il permet d’agrandir les biefs et
de diminuer le nombre des barrages.
C’est ce qui est survenu à Poses.
Le barrage de Poses (Eure), établi au
kilomètre 202, est le plus important des
ouvrages récemment installés entre Paris
et Rouen. Par suite de l’élévation excep-
tionnelle de sa retenue, il maintient le
mouillage à 3 , 20 dans un bief de 41 kilomè ■
tres compris entre Poses et Notre-Dame-
de-la-Garenne ; la longueur moyenne des
autres biefs est seulement de 23 kilo-
mètres. On avait d’abord projeté un bar-
rage Poirée de 4 mètres ; mais le niveau
étant insuffisant pour couvrir les hauts
fonds de la Mare et de Tosny, on devait
établir, 10 kilomètres plus haut, à André,
un autre barrage de 1 mètre. L’emploi
du système Cameré a évité ce travail
supplémentaire et il a permis de porter à
5 mètres la hauteur de la retenue de
Poses. Le nouveau barrage Cameré a été
très apprécié par les ingénieurs du Con-
grès de la navigation fluviale pendant
le récent voyage qu’a fait, le long de la
Seine, M. Yves Guyot, ministre des Tra-
vaux publics.
Le remaniement des ouvrages en Seine
a exigé aussi la construction de nouvelles
écluses à côté des anciennes. A Bougival
notamment, on a établi deux écluses ac-
colées, l’une pour les convois do 220 mè-
tres de longueur utile sur 17 mètres de
largeur, et l’autre pour les bateaux isolés
de 41ni,60 de longueur utile etde 8n“,20 de
largeur. La Compagnie du louage remor-
que ordinairement entre Saint-Denis et
Paris 16 ou 17 péniches et le loueur. Le
modèle des écluses de Bougival, très en-
touré par les visiteurs, montre aussi les
appareils hydrauliques employés pour la
manœuvre des portes des écluses. Tout
marche mécaniquement. Les divers appa-
reils sont actionnés par l’eau sous pres-
sion provenant d’un accumulateur Arms-
trong chargé à 60 kilos par centimètre
carré. L’eau est refoulée dans l’accumu-
lateur au moyen de turbines mues par la
chute du barrage de Marly. Ce système
mécanique tend à se généraliser dans les
ports <le mer. L’adoption des appareils
mécaniques à Bougival a été motivée par
le trafic de, ces écluses, les plus impor-
tantes du réseau; en 1888, il a été de
3,056,829 tonnes. L installation actuelle
permettra de desservir un trafic double,
soit 9 millions de tonnes. Le passage
d un train qui peut porter 4,500 tonnes
exige encore, cinquante-six minutes ; il est
vrai que quarante minutes sont absorbées
sur ce temps, uniquement par les ma-
nœuvres de rangement à la sortie et à
l’entrée des 17 bateaux.
Nous aurions beaucoup à dire sur l’a-
mélioration de la Seine maritime, sur
celle du Rhône; il y a partout de grands
progrès. Mais nous sommes déjà au bout
de 1 espace qui nous est réservé et nous
n’avons parlé que des ponts et des ri-
vières. Nous jetterons un coup d’œil ra-
pide, dans un dernier article, sur les
canaux, les travaux maritimes et les
phares.
(A suivre.) Henry de Parville.
LE PAVILLON
DE LA RÉPUBLIQUE ARGENTINE
(Vue intérieure.)
fout a ete dit sur le magnifique pavillon de
l’Exposition Argentine qui occupe 1,600 mètres
carrés au Champ de Mars, et sur les splendeurs
artistiques qu’y a accumulées un éminent archi-
tecte, M. A. Ballu, — avec le concours des sculp-
teurs et des peintres français les plus re-
nommés : Gervex, Tony Robert-Fleury, Bes-
nard, Cormon, Saint-Pierre, Merson, Barrias,
Leroux, J. Lefebvre, Roll, Tureau, Hugues,
Favre, Montenard, Pépin, C. Gauthier, Toché,
Duez, Paris, Cliancel, Dupuis et cent autres,
sans parler des faïences de Parvillée, des grès
de Muller, des mosaïques de Facchina et des
terres cuites de Leibnitz.
Aussi ne nous attarderons-nous pas à admirer
les innombrables cabochons de verre, pierres
précieuses et faïences, enchâssés dans des chefs-
d’œuvre de céramique, ainsi que les vitraux
employés en mosaïques, et qui décorent les
quatre coupoles : nous pénétrons immédiate-
ment dans l’intérieur, par une triple porte en
fer ajouré, dont la partie inférieure est hérissée
de cabochons de verre bleus et rouges.
Un fort beau groupe en marbre frappe tout
d’abord nos yeux. C’est une femme debout,
symbolisant la République Argentine et invitant
le visiteur à parcourir l’Exposition : derrière
elle gronde un lion, près duquel on lit ce simple
mot : Labor. Un fantassin monte la garde tout
auprès.
A quelques pas s’étale, sur une immense
charpente en fer forgé, une carte de 10 mètres
de long, en relief et coloriée, de la République
Argentine, — œuvre du docteur Brackebusch, de
l’Université de Cordova, qui permet de juger de
son importance géographique, en attendant
que les produits si variés et si remarquables
installés dans cette vaste salle fassent con-
naître les richesses de son sol, de son commerça