ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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L’EXPOSITION DE PARIS 111 et de son industrie : c’est un domaine presque illimité. La disposition des objets exposés est des plus heureuses, l’aménagement et le luxe de l’inté- rieur ne le cèdent en rien à l’extérieur. Dans la galerie de droite, de nombreux kiosques vitrés, où la variété le dispute à l’élégance, contiennent des milliers d’échantillons coquettement enru- bannés, de cigares et de cigarettes, des bonbons et des fruits confits. Sur des étagères, se pressent, dans des bo- caux en verre aplati, les graines de céréales, blé, orge, ricin, lin et les pâtes alimentaires, les cotons, les sucres, les cafés. Au-dessus, des gerbes de blé forment de gra- cieux dessins s>ir la muraille. Un excellent divan circulaire, surmonté de bouteilles colossales, permet au promeneur de se reposer avant de continuer sa route. Plus loin, nous apercevons des conserves de fruits exotiques, et des extraits de viande en flacons de toute dimension ; puis des échantillons de suif préparé, de colle forte, de cire, de toutes graisses, voire celle d’autruche, et de toutes huiles, depuis celle de lin et de pied de bœuf jusqu’à celle de cheval. Ce sont ensuite des fûts et des tronçons d’arbres forestiers, parmi lesquels se distin- guent le goyavier, l'ilex qui donne le « maté », le palmier, le bananier, l’olivier, le grenadier et l’oranger. Mais la foule des visiteurs est surtout attirée par une machine frigorifique, qui permet de conserver fraîche et sans altération la viande, dont on voit d’appétissants échantillons sus- pendus sous verre en avant de l’appareil. En face de la porte par où nous sommes en- tré, se déroule un escalier finement ouvragé, à double rampe, blanche et bleue, — aux cou- leurs de la République, comme d’ailleurs toutes les tentures et les décorations du pavillon,—et que domine une splendide verrière de MM. To- ché et Oudinot, représentant « la République française et la Ville de Paris recevant la Ré- publique Argentine ». Des trophées de drapeaux des deux pays encadrent de riches spécimens de pelleteries. Parvenus au premier étage, nous trouvons une rotonde avec balcon, qui permet de plonger le regard dans la salle que nous venons de quitter; au-dessus de nous s’élève une vaste coupole, dont les pendentifs sont ornés de peintures et de mosaïques d’un travail exquis. Aux quatre coins du dôme, au-dessous des portraits des divers présidents de la République Argentine, et au bas de la voussure, quatre statues allé- goriques de grandeur naturelle, entourées de palmiers, figurent la Moisson, la Pêche, la Na- vigation, la Peinture. Au fond, c’est-à-dire im- médiatement au-dessus de la porte d’entrée et faisant face à la verrière dont nous avons parlé, une autre verrière, non moins artistique, re- présente, sur un autel de marbre blanc, au mi- lieu des fleurs et du feuillage, les armes de la République Argentine : « Un bonnet phrygien sur champ d’argent, avec deux mains entre- lacées sur champ d’azur. » Sous le dôme, se développe, dans un cadre doré, placé horizontalement, un très vaste plan en relief de la Plata. Une capitale aux rues larges et perpendiculaires, qui, seize mois après sa fondation, — le 16 mars 1874, — comptait 10,000 habitants, et qui, aujourd’hui, après six ans et demi, en compte 50,000. Tout com- mentaire serait superflu. A gauche, une bibliothèque, où l’on trouve un grand nombre d’ouvrages spéciaux et d’al- bums contenant des vues photographiées des principales villes sud-américaines. Puis, dans d’énormes vitrines et côte à côte, des ceintures, des malles, des chaussures et des harnais de luxe, des-lits qui se replient, des guitares, des gants, etc. Dans de petits kiosques, sont ac- cumulés ici des boutons, des sacs, des filets, des bougies ; là, des instruments de menuisiers, des fers à cheval, etc. Les armatures de fer qui supportent la toiture sont très hautes, et les murs sont tapissés de pelleteries de toute es- pèce et de tout poil, disposées avec un goût irréprochable. Sur de longues tablettes sont réuniesl20 espè- ces de minerais, produits des districts métalli- fères, cuivre, fer, plomb, argent, or, marbres les plus variés. A chaque extrémité de cette salle immense, qui ne mesure pas moins de 1,400 mètres de superficie, de splendides verrières, représentant de verdoyants massifs de fleurs et de feuillage, laissent tomber une douce lumière sur les meubles sculptés, les écrans, les fines broderies de toute sorte et sur des glaces aux cadres dorés, quirivalisent avec celles de Saint-Gobain. Quatre petites coupoles flanquent la grande coupole centrale. Chacune d’elles est décorée d'une fresque, brossée avec art, et représentant: la Fisica (une femme assise au milieu des téles- copes, des cornues et des alambics); YEscultura (un sculpteur achevant de mouler une statue); la Curtiembre (des ouvriers occupés à tanner des cuirs); enfin la Pesca (deux cavaliers jetant des filets). Adroite, une merveilleuse exposition de cuirs variés,— cequin’étonnera point ceux qui savent que la République Argentine possède 70 millions de moutons (18 par habitant) et 22 millions de bœufs (5 par habitant). Une série de poissons et d’oiseaux très heureu- sement préparés et naturalisés; de très curieux spécimens de plumes d’autruche, de laines de lama, de vigogne et d’alpaga. Et, au milieu des arceaux qui s’entre-croisent dans les angles des galeries, de superbes compositions rappe- lant « la tonte des moutons » et a l’abatage des bœufs ». Partout, l’art allié à l’agriculture, au commerce et à l’industrie. 11 y a loin de ce palais luxueux de 1,200,000 francs au modeste pavillon où était logée la République Argentine, dans la « rue des Na- tions a à. l’Exposition de 1878. Cette opulente exhibition laisse une impression respectueuse de la richesse d’un pays, dont la croissance a été vertigineuse. Depuis la dernière Exposition, la population de la République Argentine s’est élevée de 2 millions et demi à 4 millions d’habitants; de 400 millions de francs, son commerce extérieur est arrivé à 1,200 millions; son réseau ferré, de 1,900 kilomètres à 7,500, et l’on peut prévoir que la grande République américaine ne tardera pas à avoir son pendant dans cette partie du continent du Sud, où le prix de l’hectare est monté, dans les quatre dernières années, de 16 francs à 160 francs. Ne marchandons pas nos sympathies à cette nation de fraîche date, nous souvenant que, —parmi les 1,375,000 émigrants qui se sont établis dans la République Argentine depuis 1882, — les Français figurent au nombre de 92,000 ou 9,27 °/0 et que la France, en 1887, y a importé 110 millions, et a exporté 130 mil- lions de produits argentins, soit 30 % de l’exportation totale. V.-F. M. L’EXPOSITION RÉTROSPECTIVE DU TRAVAIL L’anthropologie à l’Exposition. — En entrant dans le Palais des Arts libéraux par la porte qui avoisine la Seine, on se trouve en face d’une gigantesque statue de Bouddha, qui avertit le visiteur qu’ici commence le domaine de l’anthropologie et de l’ethnographie. A droite et à gauche du dieu indou, un peu en arrière, M. le Dr Topinard a installé deux cabinets remplis de collections et de moulages qui montrent bien l’importance de la science fondée par Broca. Le champ de l’anthropologie est très vaste, car cette science a pour objet l’histoire natu- relle de l’homme et l’on sait dans quel sens large il faut entendre ce mot « naturel ®. L’an- thropologie s'occupe d’abord de Vethnographie générale, qui nous fait connaître l’homme sous le rapport des traits, qui nous apprend sa dis- tribution à la surface du globe, qui nous donne la classification des races. Cela posé, l’anthro- pologie anatomique traite de la constitution physique de l’homme et étudie les caractères tirés du crâne et du cerveau. On pourra s’assu- rer par les divers échantillons exposés que plus une race humaine est inférieure, plus son cer- veau est petit et pauvre en circonvolutions, plus les lobes frontaux sont réduits et effilés. « L’anthropologie anatomique, dit le Dr Letour- neau, nous apprend que sous ce rapport les races nègres sont au bas de l’échelle et les races blanches au sommet, tandis que les races jaunes sont intermédiaires. La conformation du crâne et de la face étant en relation assez étroite avec celle de l’encéphale, et cette étude étant plus facile que celle du cerveau, c’est sur le squelette de la tête que s’est porté le prin- cipal effort de l’anthropologie anatomique, et il en est résulté une branche scientifique des plus intéressantes, des plus importantes qui a ses instruments et ses méthodes : la cranio- logie. « Mais la forme n’est pas tout, et l’étude physique de l’homme serait fort incomplète si l’anthropologie anatomique n’était complétée par Yanatomie physiologique. Celle-ci, aidée par la démographie, recherche comment les divers types humains vivent, comment ils se nour- rissent, se reproduisent, quelle est leur énergie musculaire, quel est le degré de l’acuité de leurs sens spéciaux, quelles sont leurs mala- dies, quelle est leur résistance aux influences pathologiques, aux climats divers, etc. Elle doit aussi s’enquérir de leur développement psychique, mais cette dernière question est si vaste qu’elle nécessite la formation de tout un département spécial d’investigation, savoir la psychologie comparée des races humaines, qui se subdivise elle-même en linguistique et socio- logie. Pour jauger la valeur de l’intelligence d’un peuple ou d’une race, la linguistique nous fournit un moyen d’investigation à la fois déli- cat et précis, puisque le langage est réellement le corps de la pensée. Suivant qu’un idiome est monosyllabique, agglulinatif ou à flexion, sui- vant surtout que le vocabulaire d’une langue est plus ou moins riche, plus ou moins pourvu de termes abstraits généraux, le groupe hu- main qui parie cette langue, peut être classé plus ou moins haut dans la hiérarchie humaine. La sociologie a une valeur bien plus grande encore, car le caractère principal de l’homme