ForsideBøgerL'exposition De Paris 188…quatrième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 459 Forrige Næste
Cl L’EXPOSITION DE PARIS est de vivre en société; l’homme est, suivant l’expression d’Aristote, un animal politique, et c’est précisément l’état social qui détermine la plupart des manifestations intellectuelles : les langues, les arts, l’industrie, les religions, les sciences, nécessairement aussi les divers sys- tèmes politiques. Il y a là toute une mine de renseignements, qui permettent d’apprécier la valeur morale et intellectuelle d’une race ou d’un groupe ethnique : aussi le département sociologique est-il le plus vaste et de beaucoup le plus intéressant des districts anthropolo- giques. « Tous ces côtés de l’anthropologie une fois étudiés, on a, dans l’ensemble et les détails, une idée suffisante du genre humain actuel; on le connaît dans l’espace; reste à l’étudier dans le temps. En effet, la grande dissemblance physique, morald et intellectuelle des races humaines suggère une question d’origine. L’homme a-t-il toujours été ce qu’il est actuel- lement? Les races inférieures ne représente- raient-elles pas des degrés successivement franchis par les races supé- rieures? Sur ce point, l’histoire ne peut fournir que des ren- seignements absolument insuf- fisants : car l’homme a vécu durant des cycles chronolo- giques avant de songer à écrire ses annales. L’archéologie pré- historique vient soulever le voile; elle retrouve les traces de l’homme jusque durant l’é- poque terliairc; elle nous fait assister à ses premiers essais industriels, exhume parfois les débris de son s<; lelclte, et éta- blit sans conteste que la con- dition de l’homme primitif a été absolument bestiale, qu’il ne s’est d'abord distingué des au- tres mammifères que par une industrie des plus rudimen- taires, que c’est avec une len- teur extrême qu’il a progressé, qu’il a lutté pour l’existence pendant des myriades de siè- cles, et qu’il est, par suite, per- mis d’espérer pour le genre humain de glorieuses destinées encore cachées dans l’avenir. « Une fois l’homme ainsi étudié dans le temps et dans l’espace, la tâche de l’anthropo- logie n’est pas encore achevée, car il reste à élucider nombre de questions capitales, à côté desquelles ont passé toutes les investigations précédentes. L’archéologie préhistorique nous dit bien que la condition première des sociétés humaines a été des plus humbles, mais elle se tait sur la généalogie du genre humain. Quelle a été l’origine de l'homme? A qael moment ce premier des primates s’est-il nettement dégagé de l’animal? Y a-t-il eu un ou plusieurs types primitifs? Où se sont formés ce ou ces types? L’homme actuel constitue-t-il une ou plusieurs espèces? Quelles sont les lois, quels sont les eflets des croisements qui ont manifestement joué un grand rôle clans la formation des types humains actuels? Quelles ont été les princi- pales migrations des groupes humains primi- tifs? Quelle est l’influence des agents extérieurs sur la forme de l’homme, la constitution des races? Toutes ces grandes questions forment le couronnement des sciences anthropologiques et elles relèvent de l’anthropologie générale. » On voit par ce magistral exposé combien est importante la science anthropologique. On fera donc bien de consacrer quelques moments aux deux cabinets où le Dr Topinard vient chaque semaine décrire, avec le talent qu’on lui connaît, les divers objets, moulages et tableaux exposés. Une inscription spéciale appelle notre atten- tion sur une branche de l’anthropologie qui, depuis quelque temps, sous l’influence des savants italiens, a pris une extension tout à fait considérable. Nous voulons parler de Vanthropologie criminelle, qui étudie le crime à un point de vue absolument concret, qui exa- mine les repris de justice directement, physi- quement, et compare les résultats ainsi obtenus à ceux que fournit l’examen des individus nor- malement constitués, ou aliénés, note les carac- tères physiques, intellectuels et moraux des délinquants, étudie leurs habitudes et leur langue, et, groupant tous les résultats ainsi obtenus, atriveà tracer leslignesdedémarcation d’une sorte d’anthropologie criminel le ou science de l’homme criminel, ü’autrapart, laslatistiquea Exposition rétrospective du Travail. — Reconstitution d’ur.e grotte de la Vezère. dégagé certains facteurs qui produisent le crime, l’entretiennent ou le font diminuer : nombre des crimes, lieux, les circonstances, sexe, âge, degré d’instruction du criminel. « Groupez ces faits,dit M. le professeur Garraud, rapprochez-les d’autres faits, tels que les bonnes ou les mau- vaises récoltes, le riombré des naissances ou des décès, la consommation de l’alcool, le nombre des faillites, la température, etc., et vous aiirez des éléments nombreux, précis, qui pourront servir à caractériser à un moment donné l’état de la criminalité,' envisagéé sous les rapports territoriaux, individuels, politiques, industriels, intellectuels, religieux et économiques. » C’est de l’ensemble de. ces recherchés qu'est née l’anthropologie criminelle, dont les trois objets distincts sont : l’étude du monde de la criminalité dans le passé comme dans le pré- sent; la recherche des causes qui produisent le crime ; l’indication et l'organisation des moyens de le combattre. Ainsi entendue, cette science a sans doute des rapports étroits avec le droit pénal, mais elle ne se confond pas avec lui parce qu’elle étudie le crime à un point de vue tout différent. Le législateur ne s’occupe pas des individus, mais de l’individu, c’est-à-dire qu’il suppose un type de criminel uniforme ; en cela, il n’est pas absolument logique, car les tri- bunaux ne jugent pas un seul type de criminel, mais tel voleur, tel assassin ; il faudrait donc laisser au juge le droit d’indivi dualiser la peine, au lieu de l’obliger à l’appliquer d’une manière générale sans pouvoir tenir réellement compte du milieu physique et social, des circonstances héréditaires, etc. Un anthropologiste italien, Lombroso, a été jusqu’à soutenir que le crime est le résultat d’une organisation spéciale qui vole les individus criminels du type actuel pour les rapprocher du type de l’homme primitif. « De même que l’anatomiste retrouve dans le corps humain des traces d'organes inuliles ou nuisibles, de même il retrouve, dans le corps social, I instinct primitif perpétué en quelques représentants de la sauvagerie passée.» C’est aller un peu loin, mais ne craignez pas de voir celte théorie de l’irresponsabilité s’introduire dans nos Codes en faveur de ces criminels d’habitude dont les moulages nous montrent la hideuse physionomie et les traits. (A suivre.) LISTE OFFICIELLE DES MEMBUES DU JURY DES RÉCOMPENSES A l’Exposition universelle de 1889 1 CLASSE 17 Abadie (Egbert), négociant. classe 18 Garaux (Louis), négociant commissionnaire. classe 28 liehns (Aron), fabricant de parfumerie. classe 32 Duché (Pierre), ancien fabri- cant. classe 63 DelvaI(Rug.), manufacturier. classe 73 Savignon (Henri), commis- sionnaire-importateur. CLASSE 74 Polin (Paul), agriculteur. Art. 8. — Sont, nommés membres sup- pléants du jury des récompenses (section de la Tunisie ) : classe 29 Bortoli (Joseph), négociant commissionnaire. classe 43 Coulombs! (Isidore), négociant en éponges. Art. 9. — Le président du Conseil, ministre du Commerce, de l’industrie et des Colonies, commissaire général de l’Exposi- tion Universelle, est chargé de l’exécution du présent décret. Fait à Paris, le 29 mai 1889. Carnot. Par le Président de la République: Le président du Conseil^ ministre du Commerce^ de l’industrie et des Colonies, P. Tirard. 1, Voir les n09 22 à 53.