L'exposition De Paris 1889
Troisième & quatrième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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OQ
L’EXPOSITION DE PARIS
En somme, telle qu’elle est, et sous la réserve
que nous avons faite au début, l’Exposition
maritime offre une variété qui justifie l’empres-
sement inusité du public.
LE PAVILLON
DES TRAVAUX PUBLICS1
n
Les canaux en Franco. — Nombre d’écluses. — Lon-
gueur moyenne des biefs. — Progrès réejnts dans
l’outillage de la navigation intérieure. — Le canal du
Centre. — Les écluses à grande chute. — Chute de
S”,20. — Les vannes cylindriques. — Les ascenseurs
pour canaux. — La balance aéro-hydrostatique Seiler.
— Rachat de grandos différences de niveau. — Les
ascenseurs Clarck. — L’ascenseur des Fontinattes. —
Canal de NonHossé. — Chute do IS'",50. — Importance
de la solution. — Le halage funiculaire. — Grands
travaux maritimes. — Les ports de Calais, Boulogne,
Dieppe, la Pallice. — Fondations à l’air comprimé. —
Les caissons à la Pallice et à Bordeaux. — Service des
phares. — Le plus grand appareil optique du monde.
— Les phares électriques et les phares à l’huile. —
Une solution neuve. — Appareil hyper-radiant. —Les
signaux sonores. — Los tours-balises à la gazoline.
— Conclusion.
Après los rivières, les canaux. Le pro-
gramme de 1878 comportait l’améliora-
tion de 3,000 kilomètres do canaux et la
construction de 1,400 kilomètres do nou-
veaux canaux. Dès aujourd’hui plus de
1,300 kilomètres satisfont aux prescrip-
tions de la loi du 5 août 1879. Le travail
accompli a été considérable; l’outillage
de la navigation trèsporfectionné. L’écluse
joue naturellement le rôle dominant dans
l’exploitation et gouverne en grande par-
tie la vitesse dos transports. On comprend
que la répétition des écluses entraîne
une perle de temps, un accroissement
dans le volume d’eau consommée, une
importante aggravation des dépenses de
construction et d’entretien, une gêne pour
la circulation, etc. On tend de plus en
plus aujourd’hui à diminuer leur nombre,
a augmenter par suite la hauteur do
chute et la longueur des biefs. En France,
on compte pour les rivières canalisées
581 écluses sur un développement do
3,579 kilomètres, ce qui donne pour le
bief moyen une longueur de 6 kilomètres.
Les canaux sans bief de partage n’ont
déjà plus qu’un bief moyen de 4 kilo-
mètres 600 avec 471 écluses réparties sur
2,179 kilomètres. Pour les canaux avec
bief de partage, la longueur moyenne
du bief descend à moins de 2 kilomètres
avec 1,395 écluses pour 2,1G0 kilomètres.
Les écluses s’étagent sur le flanc des
vallées comme les marches d’un gigan-
tesque escalier. Certains biefs ont moins
de 200 mètres. Sur le canal du Centre,
par exemple, à Longpendu, 7 écluses
étaient séparées par des biefs d’une lon-
gueur moyenne de 103 mètres. A Saint-
Julien-sur-Dheune, on comptait 9 écluses
■I. Voir le n” til.
avec bief moyen de 298 mètres. On. a dû
so décider sur ces points à supprimer un
certain nombre d’écluses et à les rempla-
cer par des écluses à plus grande chute;
on a doublé les hauteurs de chute et, par
suite, réduit de moitié le nombre des
écluses. Les nouvelles écluses du canal du
Centre, qui viennent d’être visitées, ccs
jours derniers, par le ministre des Tra-
vaux publics, ont 5m,20 de chute cl
38™,50 de longueur; 13 écluses à grande
chute remplacent à Longpendu, à Saint-
Julien, à Rully, etc., avec de grands
avantages, 26 anciennes écluses.
Chaque sassée, en pareil cas, exige le
déplacement, de 1,200 mètres cubes d’eau.
Pour hâter le remplissage et la vidange,
on a eu recours à un dispositif ingénieux.
L’eau ne s’écoule plus du bief supérieur
dans le sas par l'ouverture de vannes
ménagées dans les portes. Le débit par
les vannes ordinaires eût exigé beaucoup
trop de temps. Au fond des enclaves des
portes, sous une voûte on plein cintre,
s ouvre, dans le radier do chaque côté,
un large puits de lm,40 de diamètre. Cha-
cun de ces puits descend dans le bajoycr
au niveau du buse d’aval et aboutit à un
aqueduc voûté en plein cintre de lm,70
de hauteur sous clef et 1 mètre de largeur.
Cet aqueduc longe le sas; il communi-
que avec lui par 4 ouvertures rectangu-
laires espacées do 0m,80 de largeur sur
1 mètre do hauteur. Voilà, comme on
voit, une large route d’écoulement pour
les eaux. A la partie supérieure de chaque
puits, on a installé des vannes cylindri-
ques qu’ il suffit (rouvrir pour donner issue
aux eaux du bief supérieur et pour emplir
rapidement le sas. Ccs vannes cylindri-
ques sont très commodes; il est facile
d’en saisir le fonctionnement. Le puits
est prolongé par un cylindre euJbnte. Ce
gros tuyau est coiffé d'un chapes® cylin- I
drique; entre lo cylindre et le chapeau |
existe un vide annulaire par lequel peut
s engouffrer l’eau. Mais à l’intérieur du
chapeau peut monter et descendre une
couronne de fonte de 0n,,46dc hauteur. Si
la couronne est descendue convenable-
ment, elle bouche l’orifice annulaire, fait
vanne, et l’eau ne peut s’écouler. Si, au
contraire, on veut emplir le sas, à l’aide
d’un cric qui agit sur la tige à laquelle est
fixée la couronne mobile, on soulève cette
vanne cylindrique qui rentre dans le cha-
peau et l’eau tornbo dans le puits. Le cha-
peau reçoit la pression verticale de l’eau;
les pressions latérales sur la vanne s’équi-
librent de sorte que la manœuvre se
réduit au soulèvement du poids de la
couronne, soit de 370 kilogrammes.
Les vannes d’aval pour la vidange fonc-
tionnent comme les vannes d’amont. Co
système, organisé par M. Moraillon, est
très pratique et fournit sans effort une
grande ouverture de débit avec une
charge plus forte que sur un orifice ou-
vert à travers une porte d’écluse. Le
remplissage du sas s’effectue en 3 mi-
nutes 10 secondes par les deux vannes;
la vidange demande 5 secondes de plus.
Malgré un déplacement do 1,200 mètres
cubes, 1 éclusage dans ces conditions ne
dépasse que de 2 minutes la même opé-
ration faite dans les anciennes écluses à
2m;60de chute; il absorbe environ 14 mi-
nutes pour un bateau de 30 mètres de
longueur, chargé de 150 tonnes et halé
par deux hommes; grâce aux aqueducs
latéraux, l’arrivée de l’eau se produit
sans mouvements tumultueux.
Lo nouveau système à vannes cylin-
driques pour écluses de grande chute est
plein (1 avenir; il a déjà été adopté pour
d autres canaux, pour ceux de Paris, pour
les écluses do Panama, etc. On en trou-
vera un bon modèle au Pavillon. Les
projets dos écluses à grande chute du
canal du Centre ont été dressés pur M. Eu-
gène Rosal, ingénieur, MM. Moraillon et
Variot, sous-ingénieurs, et M. Fontaine,
ingénieur en chef.
C’est déjà bien do racheter d’un seul
coup une différence de 5n,,30. Mais no
pourrait-on aller plus loin? Avec les
écluses, le problème semble limité au-
tour de 5 a G mètres, au moins pour le
moment. La solution est ailleurs dans
certaines circonstances; elle parait se
trouver dans une combinaison hardie, qui
constituera une étape importante clans
l'iiistoire de la navigation : nous voulons
parler des ascenseurs pour bateaux.
Il existe an Pavillon des Travaux pu-
blics un modèle bien remarquable du
premier ascenseur construit en France,
de l’ascenseur des Fontincttes^ <pii a ex-
cité vivement la curiosité publique de-
puis quelques mois, qui a fait l’objet
d’une visite spéciale du président de la
République et qui est resté le but des
excursions ordinaires de tous les ingé-
nieurs étrangers venus en Franco pour
l’Exposition.
Lo canal de Ncuffossé réunit la Lys et
le canal d’Aire à l’Aa; il met les ports de
Dunkerque, Gravelines et Calais en com-
munication avec le réseau de navigation
intérieure; il donne lieu à un mouvement
annuel do près de 13,000 bateaux, tant
chargés que vides. C’est sur ce canal, à
Arques, près de Saint-Omer, qu’a été
construite autrefois l’écluse des Fonti-
nettes : elle se compose do cinq sas super-
posés, rachetant ensemble une chute de
13"', 13. Les bateaux franchissent ce pas-
sage avec une lenteur que l’on devine :
lu durée de l’éclusage dépasse quelque-
fois deux heures. On a dû, pour gagner